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En Pologne, où se trouve notre envoyé spécial Louis-Philippe Bourdeau, les travailleurs d’un orphelinat sont à pied d’œuvre pour aller secourir des enfants qui se retrouvent parfois seuls à la frontière avec l’Ukraine. «Ils étaient prêts à accueillir les enfants», soutient Marian Losiewicz, directeur de l’organisme SOS Children’s Village. «Dimanche dernier, 40 d’entre eux sont arrivés avec sept éducatrices de l’Ukraine».
Une situation qui s’amplifiera avec l’avancée de l’armée russe, comme l’indique Anna Lukasik, elle aussi éducatrice à l’organisme situé à quelque 150 kilomètres de la frontière. «Presque tous les jours, nous recevons des informations pour aller chercher d’autres enfants [...] Nous sommes en état d’alerte 24 heures sur 24», précise cette dernière.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
On estime que le nombre de réfugiés ayant quitté l’Ukraine depuis le début du conflit a franchi le deux millions. Parmi ceux-ci, au moins 1,2 million de personnes se sont retrouvées en Pologne. Selon UNICEF, des centaines de milliers d'enfants auraient trouvé refuge dans un pays limitrophe de l'Ukraine.
L’organisme tente par tous les moyens de rendre le quotidien des enfants le plus normal possible, malgré la gravité de la situation. «Nous cuisinons pour eux. On prend soin d’eux. S’ils sont malades, nous allons chez le docteur. Nous faisons ce qu’une famille fait habituellement», détaille Mme Lukasik.
Malgré l’aide qu’ils reçoivent des professionnels sur place, les enfants voient clair dans la situation qu'ils vivent et certains subissent déjà les contrecoups de la guerre et du «déracinement» de leur pays d’origine. «Avec internet, ils sont bien au courant de qui se passe en Ukraine [...] Il y en a qui pleurent encore tous les jours. C’est tellement triste», se désole Anna Zastawny, elle aussi éducatrice à l'organisme.
«C’est un nouveau lieu, un nouveau pays. Ils ne savent pas où ils iront en ce moment. Ils sont déracinés. C’est vraiment dur pour eux», ajoute Mme Zastawny qui conclut que les petits sont heureux d'être «en sécurité».
L’arrivée massive et imprévue des réfugiés crée une pression sur le système d’éducation de la Pologne, qui devra innover pour s’organiser. Questionné à cet effet, M. Losiewicz affirme ne pas avoir de réponse dans l'immédiat pour répondre à la problématique, mais soutient que des enseignants polonais répondent déjà présents et viendront prêter main-forte. «C’est un début», soutient-il.
Même son de cloche chez Anna Zastawny qui confirme l'incertitude entourant la question de l'éducation. «C’est un futur incertain. Il y a beaucoup, beaucoup d’enfants. Peut-être que le gouvernement ouvrira de nouvelles classes. On verra [...] En ce moment, tout peut changer d’une minute à l’autre. Nous ne savons jamais ce que demain nous réserve…»