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«On a une abondance de ressources et on ne pense pas trop à utiliser les restants de façon efficace», a expliqué Sylvain Charlebois, directeur scientifique du Laboratoire de recherche en sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie.
Selon lui, les deux raisons qui expliqueraient cette tendance à jeter abondamment des aliments aux poubelles seraient la mauvaise gestion d’inventaire à la maison ainsi qu’une «éducation» lacunaire quant aux dates d’expiration. «Ce n’est pas parce que ça dit "meilleur avant" que ce n’est pas bon après», a-t-il nuancé.
Le professeur de l’Université Dalhousie est cependant optimiste pour le futur en termes de diminution du gaspillage alimentaire au pays. Il garde toutefois une certaine réserve.
«Ce qui pourrait freiner nos efforts, c’est la guerre contre le plastique. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais le hic avec le plastique, c’est qu’on conserve les aliments longtemps donc on allonge le temps sur les tablettes, on gaspille moins et on lutte contre le gaspillage de cette manière», a-t-il précisé.
S’il croit au pouvoir des décisions publiques, M. Charlebois croit que l’avenir de cette «guerre» tient dans les habitudes de consommation à la maison. C’est un pari que Thomas Tiberghien, propriétaire de l’épicerie zéro déchet Vrac & Bocaux, a fait au moment de lancer son entreprise il y a 7 ans.
«Il y avait un mouvement qui avait le vent dans les voiles avant la pandémie puis en sortant de cette période difficile, c’est devenu très difficile pour les nouveaux clients de garder ces habitudes puisqu’ils ont besoin de plus d’encadrement», a-t-il noté.
Selon les données de Recyc-Québec, les ménages québécois enverraient plus de 330 000 tonnes d’aliments encore comestibles chaque année vers les sites d’enfouissement.
Pour le propriétaire du Vrac & Bocaux, ce sont les petits gestes du quotidien qui feront la différence au bout de la ligne. «Si tout le monde se limitait à une tasse de café jetable par jour, ça ferait déjà une différence énorme sur la quantité de déchets produits», a-t-il conclu à titre d'exemple.
Pour plus de détails, voyez le reportage de François Breton-Champigny dans la vidéo.