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De plus, les derniers chiffres disponibles à l’échelle du Québec remontent à 2020-2021, alors que 852 enseignants avaient remis leur démission.
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Éric Gibeault est l’une de ces personnes qui en a eu assez de «voir le système dégrader d’année en année». Le professeur au secondaire a donc décidé de quitter la profession pour de bon.
«Je quitte l’enseignement, je ne pense pas enseigner à nouveau un jour», a lancé M. Gibeault en entrevue lundi, lui qui a enseigné le français à plusieurs niveaux pendant quatre ans.
L’ancien professeur révèle qu’en seulement quatre années de carrière, ses tâches ne faisaient qu’augmenter.
«Et on n’avait aucun soutien de la part de nos directions. Les demandes des parents augmentaient, donc je me suis dit qu’avant de partir en raison de santé mentale, je suis parti pour moi.»
M. Gibeault raconte avoir annoncé sa démission sur les réseaux sociaux.
«La plupart des gens qui ont commenté, c’était des gens qui me disaient : "Moi c’est déjà fait, je suis déjà parti." D’autres disaient qu’ils sont encore dans le domaine, mais qu’ils n’enseignent plus», se souvient-il.
«De ceux qui ont fait le bac avec moi, je n’ai aucune idée de combien qui enseignent encore, mais il y en a de moins en moins.»
Cette histoire n’étonne pas du tout Angelo Dos Soares, professeur au département d’organisation et ressources humaines à l’UQAM. Il souligne que de nombreux professeurs font face à un environnement de travail toxique.
«Les enseignants décident de partir ou d’aller chercher d’autres conditions moins toxiques de ce qu’ils vivent présentement. Et l’employeur dit: "Oh! mon Dieu, nous sommes pris avec une pénurie. Vous avez fabriqué la pénurie!» s’insurge M. Dos Santos Soares.
Crédit photo: Noovo Info
Le professeur Dos Soares explique avoir sondé quelques professeurs sur les raisons de leur départ. 25% des professeurs lui auraient répondu «l’incapacité d’offrir un travail de qualité».
«Il y a plein de choses qu’on aimerait dire au ministre de l’Éducation, mais le système en ce moment ne se réparera pas avec des petites patchs à gauche et à droite comme on a fait depuis les 15, 20 dernières années», ajoute M. Gibeault.
Voyez le reportage d'Anaïs Elboujdaini dans la vidéo.