Il y avait trois petites victimes sous l'autobus. Deux ont perdu la vie. La troisième était le petit Jules, que son père appelle affectueusement un super-héros. Il y a eu d’autres super-héros cette journée-là, particulièrement l’homme qui a extirpé Jules des décombres.
Plusieurs de ses organes ont été déplacés et il a dû être opéré d'urgence au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. Jules a miraculeusement survécu. Du haut de ses 4 ans, son petit corps affiche maintenant une longue cicatrice sur son ventre. Ses parents, résilients, tentent maintenant de reprendre leur vie normale avec les séquelles psychologiques que ce drame a engendrées.
Virginia, la mère de Jules, travaille à quelques kilomètres de la garderie. Elle est arrivée sur les lieux avant les premiers répondants. Un épisode cauchemardesque, qu’elle ne souhaite à personne, l’attendait.
«Quand je suis arrivée sur les lieux, pour moi Jules n'était plus là. Je me suis mise en robot, je n'entendais plus rien et j'attendais de savoir si mon fils était vivant ou pas.»
Jules a subi plusieurs blessures, internes et externes, après avoir été violemment happé par l’autobus. C’est un autre papa, qui était sur place, qui a réussi à extirper Jules de sous l’autobus, après de longues minutes. Le petit de 4 ans n’a jamais perdu connaissance. Il a tout vu, tout entendu. Il se souvient de tout.

«Il y a deux familles qui vivent quelque chose de bien pire que nous, donc on n’a pas le droit de s'apitoyer sur notre sort.»
«On aurait voulu cacher certaines choses»
Déjà à l’hôpital, Jules demandait pourquoi le chauffeur avait fait ça. Il voulait comprendre. Des moments difficiles pour les parents, qui voulaient protéger leur fils, d’une certaine façon. Comment expliquer l’inexplicable à un petit garçon de 4 ans? Sébastien a répondu que l’individu était très méchant. «Un enfant de 4 ans ne comprend pas la folie, mais la méchanceté, oui», affirme-t-il.
«On lui a bien fait comprendre que c'était LE chauffeur d'autobus et pas LES chauffeurs d'autobus. Pour ne pas qu'il ait peur des prochains bus plus tard», a lancé Virginia Courtois.
Aux yeux de Sébastien Courtois, l'individu à l'origine de cette tragédie n'existe tout simplement pas.
«Moi je lui en veux, réplique la mère de Jules. Il a tué deux enfants. Il a peut-être un problème de santé mentale, mais j'espère qu'il ait vraiment la peine qu'il doit recevoir.»

Pierre Ny St-Amand fait face à deux chefs d'accusation de meurtre au premier degré et sept autres chefs, dont tentative de meurtre et voies de fait graves. Il sera de retour en cour le 13 juin prochain.
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo.