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Le phénomène météorologique sera de retour cette année.
C’est le temps de parler d’El Niño.
Cet article est une traduction du contenu de CTV News.
Après sept années caractérisées par les conditions de La Niña, l'Organisation météorologique mondiale a annoncé en juillet que la température de surface de l'océan Pacifique tropical s'était à nouveau réchauffée, signalant une transition vers des manifestations mondiales d’El Niño.
Bien qu'un événement El Niño peut durer jusqu'à 12 mois, ses effets au Canada sont plus prononcés en hiver, selon Jen Smith, météorologiste nationale en préparation aux avertissements au sein du Service météorologique du Canada.
Avec l'automne bien entamé et l'hiver à l'horizon, voici à quoi les Canadiens peuvent généralement s’attendre dans les mois à venir.
Dans les régions du pays les plus touchées par les effets d'El Niño - l'ouest et le centre du Canada ainsi que les Grands Lacs - les températures en hiver, et éventuellement au printemps, seront plus élevées que la moyenne.
Il est difficile de prédire de combien de degrés augmenteront les températures hivernales, a précisé Mme Smith. Étant donné qu'El Niño est un phénomène mondial mesuré en moyennes, ses effets à petite échelle peuvent être imprévisibles.
«Le réchauffement général ou le potentiel de faibles précipitations pour l'hiver au Canada représente une moyenne saisonnière, donc il y a encore des variations d'un mois à l'autre, d'une semaine à l'autre, d'un jour à l'autre, qui se produiront au sein de la saison hivernale elle-même», a expliqué Mme Smith. «Nous pouvons donc toujours nous attendre à des chutes de neige en hiver, à des vagues de froid. C'est simplement que la moyenne saisonnière est plus chaude.»
Un autre trait caractéristique d'El Niño au Canada est une moindre précipitation, ce qui peut être préoccupant pour les stations de ski et les amateurs de sports d'hiver. Comme pour le froid, a déclaré Mme Smith, les Canadiens situés sur la trajectoire d'El Niño peuvent toujours s'attendre à des précipitations tout au long de l'hiver. Ils pourraient simplement en recevoir moins, et celles-ci pourraient ressembler plus souvent à de la pluie verglaçante qu'à de la neige.
«Le simple fait que des températures plus chaudes puissent survenir ne signifie pas nécessairement un hiver plus clément», a souligné Mme Smith. «Il peut y avoir un changement dans le type de précipitations qui peut tomber, ou cela peut avoir un effet sur la saison hivernale d'une manière différente.»
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Pour mieux comprendre pourquoi les impacts d'El Niño sont moins concentrés dans certaines parties du pays, comme l'est du Canada et les Maritimes, que dans d'autres, Smith a expliqué qu'il est important de comprendre le fonctionnement du phénomène.
El Niño se produit lorsque la température de surface de l'océan Pacifique tropical augmente. L'air chaud juste au-dessus de la surface de l'océan est transporté autour de la planète par des modèles de circulation atmosphérique mondiaux, ce qui entraîne une augmentation des températures mondiales et perturbe les schémas météorologiques et climatiques.
Lors d'un événement El Niño, le courant-jet du Pacifique se déplace au sud de sa position neutre, ce qui provoque un réchauffement et une sécheresse inhabituels dans les régions du nord des États-Unis et du Canada, tandis que d'autres parties du monde, comme le sud de l'Amérique du Sud, le sud des États-Unis, la corne de l'Afrique et l'Asie centrale, connaissent davantage de précipitations.
Le courant-jet du Pacifique circule d'ouest en est à travers le pays, dessinant une ligne pendant El Niño qui suit approximativement une courbe du Yukon dans le nord-ouest jusqu'à la région des Grands Lacs dans le sud-est.
«C'est presque comme une ligne de démarcation», a déclaré Smith. «Tout à l'ouest de cette ligne sera probablement du côté plus chaud, et puis tout ce qui se trouve au nord et à l'est de cette ligne verra probablement moins d'impact.»
D'autres facteurs tels que le vortex polaire peuvent également influencer la manière dont l'hiver se déroule à travers le Canada, car un vortex polaire affaibli peut amener de l'air arctique glacial à des altitudes plus basses.
«Cela ne fait que préparer le terrain pour ce qui est susceptible de se produire», a déclaré Smith. «Il y a évidemment de la place pour la variabilité.»