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Le premier ministre estime que la mesure d’exception est encore nécessaire, après 711 jours.
Le premier ministre François Legault estime que l’état d’urgence sanitaire est toujours nécessaire, 711 jours après l’entrée en vigueur de la mesure d’exception.
Il a dressé la liste des «quatre ou cinq raisons» pour lesquelles l’état d’urgence sanitaire doit rester en place, selon lui.
«D’abord, pour être capables de payer des primes aux infirmières qui sont en dehors des conventions collectives; pour garder le masque encore pour quelques semaines; pour garder le passeport vaccinal pour quelques semaines; pour embaucher des gens pour vacciner à l’extérieur du processus prévu dans les conventions collectives», a-t-il énuméré.
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Cette disposition de la Loi sur la santé publique permet notamment au gouvernement de décréter la fermeture des écoles ou d’autres lieux de rassemblements, mais aussi de «faire les dépenses et conclure les contrats qu’il juge nécessaires», c’est-à-dire d’accorder des contrats de gré à gré, sans appel d’offres.
Sous l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement peut aussi «requérir l’aide de tout ministère ou organisme en mesure d’assister les effectifs déployés» et «ordonner à toute personne, ministère ou organisme de lui communiquer ou de lui donner accès immédiatement à tout document ou à tout renseignement en sa possession, même s’il s’agit d’un renseignement personnel, d’un document ou d’un renseignement confidentiel».
Faisant écho à un engagement pris par le ministre de la Santé Christian Dubé la semaine dernière, le premier ministre s’est engagé mardi à déposer un projet de loi «dans les prochaines semaines» pour mettre fin à la mesure. La mesure a été renouvelée 100 fois par décret depuis le 13 mars 2020, sans que les partis d’opposition aient leur mot à dire.
Questionné quant à la fin possible de la mesure le 14 mars - date à laquelle la plupart des restrictions sanitaires doivent prendre fin -, M. Legault a répondu que la levée surviendrait «dans ce coin-là». Il a toutefois ajouté que certaines primes aux infirmières doivent se poursuivre jusqu’au 31 mars. «Ça serait important, dans un projet de loi, qu’on ait la permission de verser ces primes-là aux infirmières», a-t-il affirmé.
En point de presse à l'Assemblée nationale mardi, la cheffe libérale Dominique Anglade a déclaré que rien ne justifiait dans le contexte actuel que le gouvernement Legault maintienne l'état d'urgence sanitaire.
« En fin de semaine, il y avait 10 000 personnes au Centre Bell. Ce matin, on apprend que le masque va être levé autour du 7 mars, le passeport vaccinal le 14 mars.Il n'y a aucune raison pour laquelle, aujourd'hui, on est encore en urgence sanitaire», a-t-elle martelé.
Si @francoislegault nous annonce la levée prochaine du masque, nous sommes toujours en attente de la levée de l’urgence sanitaire. L’urgence sanitaire n’a plus sa raison d’être au Québec. François Legault ne peut plus gouverner seul. #assnat #polqc
— Dominique Anglade (@DomAnglade) February 22, 2022
«Qu'est-ce qui peut encore justifier le fait qu'on soit en urgence sanitaire, sinon ce besoin absolu d'avoir le contrôle et le pouvoir?» a-t-elle renchéri.
Un point de vue partagé par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
«Évidemment, c'est avantageux pour le gouvernement de maintenir le parapluie de l'opacité de la gouvernance par décrets. Ça nous empêche d'évaluer la portée du nombre de contrats», a-t-il dénoncé.
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, abonde dans le même sens.
«Il nous dit: “Je ne veux plus faire de point de presse de gestion de crise parce qu'on n'est plus en état crise”, bien dans ce cas-là, qu'on lève l'urgence sanitaire», s'est-il exclamé en point de presse.
Avec La Presse canadienne