Début du contenu principal.
Deux missiles balistiques russes ont frappé un établissement d'enseignement et un hôpital voisin dans une région du centre-est de l'Ukraine.
Deux missiles balistiques ont frappé un centre d'entraînement militaire et un hôpital voisin dans l'est de l'Ukraine, mardi, tuant plus de 50 personnes et en blessant plus de 200 autres, selon des responsables ukrainiens, dans l'une des frappes russes les plus meurtrières depuis le début de la guerre.
La frappe a touché le coeur de l'immeuble principal de l'Institut militaire des communications de Poltava, provoquant l'effondrement de plusieurs étages de cette académie. Il n'a pas fallu longtemps pour que l'odeur de fumée et la nouvelle de la frappe meurtrière se répandent dans cette ville du centre-est de l'Ukraine.
«Des gens se sont retrouvés sous les décombres. Beaucoup ont été sauvés», a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram. Il a déclaré avoir ordonné «une enquête complète et rapide».
Des briques cassées étaient visibles à l’intérieur des grilles fermées de l’institution, qui était interdite aux médias, et des flaques de sang étaient visibles juste à l’extérieur. Des camions de communication de terrain étaient garés le long du périmètre. Les routes étaient couvertes de verre provenant des fenêtres d'appartements brisées.
Le bilan s'élevait mardi soir à 51 morts, selon le bureau du procureur général.
À lire aussi : Dossier spécial Noovo Info | Guerre en Ukraine
Le gouverneur de Poltava, Filip Pronin, a indiqué sur Telegram que 219 personnes avaient été blessées et que jusqu'à 18 personnes pourraient être coincées dans les décombres.
Dix immeubles résidentiels ont été endommagés, a ajouté le gouverneur. Il a parlé d'une «grande tragédie» pour la région et toute l’Ukraine, et a annoncé trois jours de deuil à partir de mercredi.
L’académie forme des officiers en communications et en électronique, ainsi que des opérateurs de drones, perfectionnant certaines des compétences les plus précieuses dans une guerre où les deux camps se battent pour le contrôle du champ de bataille électronique.
«L’ennemi doit certainement répondre de tous (ses) crimes contre l’humanité», a écrit M. Pronin sur Telegram.
Le Kremlin n’a fait aucun commentaire immédiat mardi sur la frappe. On ne savait pas immédiatement mardi si les morts et les blessés se limitaient au personnel militaire, comme les stagiaires du corps des transmissions, ou s’ils comprenaient aussi des civils.
Depuis qu’elle s’est lancée dans son invasion à grande échelle début 2022, l’armée russe a utilisé à plusieurs reprises des missiles pour écraser des cibles civiles, tuant parfois des dizaines de personnes en une seule attaque.
Parmi les attaques les plus meurtrières, on peut citer une frappe aérienne sur un théâtre de Marioupol en 2022, qui a tué des centaines de civils qui s’étaient réfugiés dans le sous-sol, et une frappe la même année sur la gare de Kramatorsk, qui a fait 61 morts. Des immeubles d’habitation, des marchés et des centres commerciaux ont également été pris pour cible.
Poltava, située à environ 350 km au sud-est de Kyiv, se trouve sur la principale autoroute et voie ferrée reliant la capitale à la deuxième ville en importance d'Ukraine, Kharkiv, proche de la frontière russe.
L’attaque s’est produite alors que les forces ukrainiennes cherchaient à prendre position dans la région frontalière de Koursk en Russie, après une incursion surprise qui a débuté le 6 août et alors que l’armée russe s’enfonce plus profondément dans l’est de l’Ukraine.
Les missiles ont frappé peu de temps après qu’une alerte aérienne a retenti, alors que de nombreuses personnes se dirigeaient vers un abri anti-bombe, a déclaré le ministère ukrainien de la Défense, qualifiant la frappe de «barbare».
Les équipes de secours et les médecins ont sauvé 25 personnes, dont 11 qui ont été extraites des décombres, a indiqué un communiqué du ministère.
La frappe a eu lieu le jour où Vladimir Poutine se rendait en Mongolie. Ce voyage officiel, qui s'est terminé mardi soir, était le premier de M. Poutine dans un pays membre de la Cour pénale internationale depuis qu'elle a émis le mandat d'arrêt en mars 2023.
Le président russe a toutefois été accueilli sur un tapis rouge, mardi, alors que la Mongolie a ignoré les appels à son arrestation pour des crimes de guerre présumés découlant de l'invasion de l'Ukraine.
Le président Zelensky a réitéré mardi son appel aux partenaires occidentaux de l'Ukraine pour qu'ils assurent une livraison rapide de l'aide militaire. Il a déjà reproché aux États-Unis et aux pays européens d'avoir tardé à tenir leurs promesses d'aide.
Il souhaite également qu'ils assouplissent les restrictions sur ce que l'Ukraine peut cibler en sol russe avec les armes qu'ils fournissent. Certains pays craignent que frapper la Russie ne fasse aggraver la guerre.
«L'Ukraine a besoin de systèmes de défense aérienne et de missiles maintenant, pas de les stocker», a écrit M. Zelensky en anglais sur Telegram.
«Des frappes à longue portée qui peuvent nous protéger du terrorisme russe sont nécessaires maintenant, pas plus tard. Chaque jour de retard signifie malheureusement plus de vies perdues», a-t-il écrit.