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Le «protectionnisme» pourrait entraîner une augmentation des coûts pour les contribuables.
Le mouvement des municipalités à travers le pays visant à instaurer des politiques d'approvisionnement d'achat canadien (Buy Canadian) pourrait avoir un effet néfaste imprévu, selon un expert.
Ian Lee, professeur agrégé à la Sprott School of Businessde l'Université Carleton souligné auprès de CTV News que les municipalités dépassent leur compétence. «Elles jouent dans un bac à sable qui n'est pas le leur», dit-il.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
De nombreuses municipalités canadiennes ont commencé à évaluer la faisabilité d'une politique d'approvisionnement d'achat canadien.
Lundi, la Ville de Brampton, en Ontario, a annoncé qu'elle était prête à déployer une telle politique, qui inclut l'exclusion des entreprises américaines des futurs contrats.
Ces dernières semaines, le comté d'Essex et la ville de Windsor ont rejoint la liste des villes qui examinent leurs options en matière de politique d'approvisionnement.
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En règle générale, les politiques d'approvisionnement garantissent que les municipalités achètent les matériaux ou les services les plus rentables et les plus fiables.
Selon l'expert, l'acte de «protectionnisme» pourrait entraîner une augmentation des coûts pour les contribuables.
«Nous soutenons le commerce parce qu'il permet aux entreprises de se spécialiser et de produire ce qu'elles font le mieux, au meilleur prix possible», a avancé M. Lee.
«Ce que nous disons, c'est que nous n'allons pas acheter un produit même s'il est meilleur et même s'il est moins cher, nous allons acheter un produit qui est plus cher et de moins bonne qualité.»
Comme les tarifs douaniers de Trump, les changements en matière d'approvisionnement violeraient les accords commerciaux existants, a déclaré Lee.
Michael Akpata, maire adjoint de la ville de LaSalle et conseiller du comté d'Essex, a présenté une demande de révision.
Suivant la tendance nationale, ils auront besoin d'une réponse appropriée au fait que l'allié le plus proche du Canada «nous pique dans l'œil», selon M. Akpata.
«Le comté d'Essex achète de l'asphalte, le comté d'Essex achète des véhicules, le comté d'Essex achète du papier. Nous achetons des uniformes. Où les achetons-nous? À qui donnons-nous l'argent de nos impôts?» a demandé M. Akpata.
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En raison des accords commerciaux, les municipalités espèrent soit éviter d'enfreindre la loi, soit exiger des changements commerciaux aux niveaux supérieurs du gouvernement.
Interrogé sur l'augmentation des coûts des biens et des services, M. Akpata a répondu que ce serait le cas de toute façon, en raison des droits de douane.
«Nous devrions être en mesure de faire tout ce que nous pouvons par le biais de stratégies d'approvisionnement pour acheter canadien là où c'est permis et légal», a-t-il lancé.
Pour le professeur Ian Lee, une réponse plus efficace aux États-Unis serait de discuter avec les homologues municipaux américains.
«Faire pression sur eux pour qu'ils fassent pression sur leurs membres du Congrès et leurs sénateurs et leurs gouverneurs pour qu'ils fassent pression sur la Maison-Blanche et disent, arrêtez ça», a-t-il ajouté.
M. Lee a applaudi la décision du comté d'Essex et d'autres municipalités d'exiger des gouvernements fédéral et provinciaux qu'ils examinent et éliminent les barrières commerciales interprovinciales.
En attendant, il n'y a pas de calendrier pour la mise en œuvre par les municipalités de Windsor-Essex de politiques d'approvisionnement axées sur le Canada.