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«Bien sûr, le Québec contrôle en grande partie ses seuils d’immigration, mais nous allons travailler avec eux pour combler les pénuries de main-d’œuvre et créer des opportunités de croissance économique», a dit M. Trudeau.
Les élus de l'Assemblée nationale ont unanimement adopté mercredi une motion pour déclarer «incompatible avec la protection de la langue française au Québec» l'objectif du fédéral d'accueillir 500 000 nouveaux immigrants au Canada chaque année.
La motion déposée par le ministre responsable de la Langue française et des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, «réitère» également «qu'il appartient au Québec seul de faire ses propres choix» en matière d'immigration et de français.
En avant-midi, le premier ministre fédéral, Justin Trudeau, avait défendu à nouveau la cible pancanadienne prévue par son gouvernement de 500 000 nouveaux arrivants par année d'ici 2025.
«Bien sûr, le Québec contrôle en grande partie ses seuils d’immigration, mais nous allons travailler avec eux pour combler les pénuries de main-d’œuvre et créer des opportunités de croissance économique», a dit mercredi M. Trudeau alors qu'il se rendait à une réunion de son caucus.
La veille, M. Legault s'est prononcé contre l'Initiative du siècle, ce plan d'un influent groupe de pression qui veut augmenter la population du Canada à 100 millions d'habitants d'ici à 2100.
Voyez l'entrevue complète avec le député libéral Monsef Derraji au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Plus tôt cette semaine, la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, avait souligné qu'il ne s'agit pas d'une politique officielle d'Ottawa. Le gouvernement fédéral a plutôt annoncé en novembre dernier vouloir accueillir 500 000 immigrants par année d'ici 2025, ce que le gouvernement Legault voit aussi négativement.
«L'objectif de quelque chose comme 500 000 immigrants permanents à chaque année au Canada, ça n'a pas de sens, ni pour le Canada, ni pour le Québec», a dit lundi le ministre québécois responsable de la Langue française et des Relations canadiennes, Jean-François Roberge.
De son côté, François Legault a signalé mardi qu'il «n'est pas question de suivre l'approche (de l'Initiative du siècle) concernant la croissance de l'immigration». Il a laissé entendre qu'il s'inquiétait de l'Initiative du siècle en raison de la menace qu'elle fait peser au fait français et au poids démographique du Québec dans la fédération.
Questionné mercredi sur l'enjeu du poids du Québec au sein du Canada et des possibles conséquences sur sa représentation politique à la Chambre des communes, M. Trudeau a évité de répondre directement à la question.
«Tout le monde a le droit de faire les décisions qu’ils veulent à l’intérieur de leur seuil d’immigration au Québec, mais on va être en train d’encourager la croissance économique et la création de bons emplois à travers le pays», a-t-il offert comme réponse.
Durant la récente campagne électorale au Québec, le premier ministre Legault avait promis de limiter l'immigration permanente à 50 000 nouveaux arrivants par année, soit son seuil actuel. Réélu, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a indiqué que son gouvernement ferait bientôt une annonce sur les seuils annuels d'immigration.
Avec les informations de Patrice Bergeron