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Un voyage en Gaspésie tourne au drame pour un groupe d'amis.
Trois motoneigistes de l’Estrie sont décédés mardi dans une montagne des Chic-Chocs, en Gaspésie. Ils auraient été emportés par une avalanche, selon les autorités.
Bryan Forgues Morissette, 33 ans, Nicolas Vanasse, 30 ans, et Joël Crête, 35 ans, ont été retrouvés sans vie peu avant minuit. Ils sont originaires de Coaticook et de Saint-Denis-de-Brompton, en Estrie. Deux sont d'ailleurs pères de jeunes enfants.
Vers 17h30, la Sûreté du Québec (SQ) a été avisée que des motoneigistes manquaient à l’appel dans le secteur du mont Médaille. Un grand déploiement de pompiers, de paramédics et de policiers a été nécessaire afin de les localiser.
L’appel aux urgences a été fait par un quatrième motoneigiste qui accompagnait les trois victimes. L’individu s’en sort indemne, mais a dû attendre de longues minutes avant d’être retrouvé par les services d’urgence. «Dès que l’appel est entré, la SQ a mis en place une structure de recherche. Nous avons des motoneigistes spécialisés pour des sauvetages en avalanche qui se sont déplacés, accompagnés de paramédics et des services incendie de la région», a expliqué Frédéric Deshaies, porte-parole de la SQ.
C’est vers 23h que les victimes ont finalement été localisées et transportées à l’hôpital, où leur décès a été constaté.
Les enquêteurs de la SQ devaient d’ailleurs rencontrer l'homme qui a survécu au cours de la journée. Des techniciens en identité judiciaire se sont également rendus sur place avec une équipe d’Avalanche Québec pour tenter de mieux comprendre ce qui s’est produit.
La caserne du Service incendie de Sainte-Anne-des-Monts, située à une trentaine de minutes à vol d’oiseau du mont Médaille, forme ses pompiers pour effectuer ce type de sauvetage. En tout, cela leur aura pris près de deux heures pour se rendre jusqu’au lieu spécifié à l’aide de données de géolocalisation.
Les pompiers de la Ville sont formés pour ce type d’intervention. «On installe nos équipements, on part avec nos VTT avec chenilles, traîneaux d'évacuation médicale avec motoneiges, les détecteurs de victimes d'avalanche et raquettes puis on se met en direction pour assister les policiers», a indiqué Steve Dumont, directeur du service incendie.
Ce dernier affirme que les grandes quantités de neige reçues depuis la semaine dernière suivies du redoux dans les derniers jours sont des facteurs qui pourraient expliquer qu’une avalanche se soit déclenchée. «Dans la journée, il a fait très beau et chaud avec beaucoup de soleil, donc tous les éléments étaient là pour qu’il leur arrive cette malchance.»
De son côté, Avalanche Québec diffuse chaque jour des bulletins de prévision d'avalanche pour le secteur de la Réserve faunique des Chic-Chocs. Mardi, l'indice était modéré, puis est passé à considérable pour la journée de mercredi. «Indice modéré, c'est que les avalanches naturelles, on ne s'attend pas à ce qu’elles se produisent, mais elles peuvent être déclenchées par un randonneur, un skieur ou un motoneigiste qui s'aventurerait sur une pente», a souligné Dominic Boucher, directeur général de l’organisme.
Un avis d’une durée déterminée avait d’ailleurs été publiée vendredi sur le site d’Avalanche Québec, mais celui-ci a disparu lundi soir. «Les dangers d'avalanche étaient à la hausse dans ces secteurs-là pour la fin de semaine surtout. Malheureusement, l’accident est arrivé le lendemain.»
Les intervenants encouragent les amateurs de plein-air à consulter les bulletins d’avalanche avant de se rendre dans des secteurs à risque comme les Chic-Chocs. Un équipement adapté aux zones propices aux avalanche est également fortement recommandé. Puisqu’il s’agit d’un lieu éloigné, le réseau cellulaire est parfois faible, Dominic Boucher conseille donc aux visiteurs d’indiquer à leurs proches leur itinéraire exact avant de quitter.
Des formations de sécurité d’une durée de deux jours sont d’ailleurs données par Avalanche Québec afin d’informer les motoneigistes et les skieurs quant aux risques liés à ce phénomène naturel.
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo.