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Société

Sur le point de retrouver son père biologique, elle apprend son décès

«Je voulais juste m'asseoir et prendre une tasse de café avec lui...»

Megan DeLaire
Megan DeLaire / CTV News

Anne Marie Cavner n'avait jamais été aussi près de rencontrer son père biologique. Mais la vie en a décidé autrement.

 

Anne Marie Cavner, âgée de 56 ans, a été adoptée à Timmins, en Ontario, alors qu'elle était bébé et a été élevée à Toronto. Elle l'a toujours su. Le mystère résidait dans l'identité de ses parents biologiques. Jusqu'à l'année dernière, le seul indice que Mme Cavner avait obtenu sur l'identité de ses parents biologiques était qu'ils avaient tous deux 16 ans au moment de sa naissance - une information qu'elle avait obtenue auprès de la Société d'aide à l'enfance de Timmins dans les années 1980.

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Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

«Cela m'a permis d'accepter plus facilement la raison pour laquelle j'ai été adoptée», a-t-elle confié au CTVNews.ca lors d'une entrevue sur Zoom lundi.

«Je veux dire, à 16 ans, je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais je n'aurais pas été prête à élever un enfant à 16 ans.»

Puis, au début de l'année 2023, un nouveau parent est apparu sur le profil ADN Ancestry.ca de sa fille: un oncle dont elle n'avait jamais entendu parler. Stimulée par la perspective de rencontrer le frère ou la sœur qu'elle ignorait avoir, Mme Cavner a soumis son propre échantillon d'ADN à Ancestry et a été elle-même associée au nouveau parent: un frère plus jeune avec lequel elle partageait un père biologique.

«J'ai eu l'impression de gagner à la loterie», a-t-elle lancé. «C'était inattendu et ça sortait de nulle part.»

Faire son deuil

Une fois qu'elle est entrée en contact avec son frère - dont elle a choisi de taire le nom par respect pour sa vie privée - et qu'elle a gagné sa confiance, elle lui demande de l'aider à organiser une rencontre avec leur père. Il a accepté, mais a dit qu'il voulait d'abord avoir l'occasion de lui parler en personne.

Au printemps, à l'approche de la Fête des Mères, le frère de Mme Cavner a prévu de se rendre à Thunder Bay pour rendre visite à son père et lui annoncer qu'il était entré en contact avec elle. Mais il n'en a jamais eu l'occasion. Moins de deux mois après que Mme Cavner eut pris contact avec son frère, leur père est décédé.

«Je voulais juste m'asseoir et prendre une tasse de café avec lui... pour établir un lien, même si ce n'était que pour une heure, une fois», a-t-elle déploré. «Et puis j'ai appris qu'il était décédé. Le deuil de ne pas avoir pu avoir cette conversation a été difficile à faire.»

Bien que Mme Cavner ait perdu l'occasion de rencontrer son père biologique, elle est reconnaissante de tout ce qu'elle a gagné depuis le jour où un oncle inconnu est apparu sur le profil ADN de sa fille.

Mme Cavner a appris qu'elle avait au total trois frères et sœurs par l'intermédiaire de son père - une sœur qu'elle voit chaque semaine et deux frères qui vivent à l'extérieur de l'Ontario. Bien qu'il ait été un peu effrayant d'aborder l'un de ces frères en tant qu'étranger sur la plateforme Ancestry, Mme Cavner affirme qu'il a été très gratifiant d'apprendre à connaître ses frères et sœurs.

«Ils ont été incroyablement chaleureux et accueillants, tout en étant confrontés à leur propre deuil», a-t-elle affirmé. «Apprendre à les connaître me donne une très bonne idée de qui était mon père biologique. Ils ont été si sincères et si attentionnés, et je reconnais à leurs parents le mérite de les avoir élevés.»

Mme Cavner a même réussi à retrouver sa mère biologique l'été dernier, après avoir obtenu les documents relatifs à son adoption. Elle a été surprise d'apprendre qu'elle vivait également à Thunder Bay. Il n'a pas fallu longtemps pour que les deux se connectent au téléphone et, malgré leur nervosité initiale, Mme Cavner a soutenu que le fait de parler de certaines choses avec sa mère a été très instructif.

«C'était incroyablement émouvant et terrifiant... mais nous avons eu une très bonne discussion ouverte sur ce qui s'était passé», a ajouté Mme Cavner. Cette dernière a désormais une idée de l'expérience de sa mère: celle d'une adolescente qui voulait donner à sa petite fille toutes les chances d'une vie heureuse.

«Nous sommes restées en contact, ce qui est passionnant. J'en apprends un peu plus sur sa famille et sur sa vie après moi, et c'est vraiment intéressant de voir comment tout cela se passe.»

Un arbre généalogique en pleine expansion

Outre les trois frères et sœurs avec lesquels elle partage son père, Mme Cavner a appris qu'elle avait un frère et une sœur décédée par l'intermédiaire de sa mère. Elle a également noué des liens avec des cousins du côté de son père et prévoit de leur rendre visite à Winnipeg avec sa fille le mois prochain.

L'arbre généalogique de sa famille biologique - qui ne comprenait autrefois que Mme Cavner, son mari, leurs enfants et leurs petits-enfants - se ramifie dans toutes les directions.

«Aujourd'hui, je peux remonter cinq ou six générations grâce à Ancestry», dit-elle. «C'est formidable.»

Mme Cavner décrit l'année écoulée comme une «montagne russe d'émotions». Elle a tenté sa chance, accepté le risque d'être rejetée, vécu un deuil et gagné une famille - et elle referait tout cela.

«Je regrette peut-être de ne pas l'avoir fait plus tôt... mais sinon, aucun, absolument aucun regret», a-t-elle lancé. «Je pense que tout le monde devrait le faire.»

Megan DeLaire
Megan DeLaire / CTV News