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«C’est vraiment quelque chose de beaucoup plus complexe que ce qu'on entend la majorité du temps.»
«Vous pourriez tellement être plus mince si vous arrêtiez de penser comme une grosse personne», s’exclame une influenceuse sur TikTok. Cette dernière n’est pas la seule sur le réseau social à inciter ses abonnés à adopter un mode de pensée de «personne mince» ou à vanter les mérites du déficit calorique, soit de manger moins de calories que ce qu’on dépense.
«Perdre du poids, c’est vraiment quelque chose de beaucoup plus complexe que ce qu'on entend la majorité du temps», rappelle Andrée-Ann Dufour Bouchard, cheffe de projet chez Équilibre, un organisme à but non lucratif qui œuvre à favoriser le développement d'une image corporelle positive.
Ce qui fonctionne pour quelqu’un ne fonctionnera pas nécessairement pour tout le monde. Plusieurs facteurs hors de notre contrôle influencent d’ailleurs une perte de poids.
«Par exemple, la génétique influence grandement, notre âge, notre sexe, la prise de certains médicaments qu'on doit prendre pour notre santé, mais qui peuvent avoir un impact aussi sur le poids», précise-t-elle.
L’environnement dans lequel on évolue peut également avoir une incidence. Peut-on facilement se déplacer en vélo ou y prendre des marches de façon sécuritaire?
«Est-ce qu'on a eu de bonnes expériences par exemple en allant au gym ou on s'est toujours fait un peu juger parce que notre corps diffère de ce qui est valorisé socialement?», questionne également Mme Dufour Bouchard.
Tous ces éléments peuvent faire en sorte que l’on ait plus de facilité à perdre du poids ou à conserver un certain poids. «Ce qu'il faut aussi se rappeler et accepter malheureusement, c'est que des fois, même si on améliore nos habitudes de vie, bien ça se peut que notre poids ne suive pas nécessairement les attentes qu'on a ou ne corresponde pas nécessairement aux standards irréalistes qui nous sont souvent présentés», note-t-elle.
Mme Dufour Bouchard rappelle que la majorité des gens qui feront un régime reprendront le poids perdu une fois celui-ci terminé.
«Les gens vont avoir tendance à dire que c’est de leur faute, qu’ils ont manqué de volonté, mais c'est super exigeant de suivre des règles très contraignantes. Les gens ne vont pas avoir tendance à blâmer la méthode», ajoute-t-elle.
Les régimes vendent souvent la facilité de la méthode alors qu’il est difficile de maintenir à long terme des changements aussi drastiques.
«Et au passage, souvent ça va faire en sorte qu'on va se priver de certains aliments. On va développer une relation plus négative avec la nourriture», met en garde Mme Dufour Bouchard.
Cette dernière conseille de privilégier des changements à plus petite échelle qui pourront être conservés à plus long terme. Si on choisit des activités qui nous font plaisir, éventuellement ça va devenir plus agréable, plus facile à maintenir dans le temps. Clairement, il y aura un changement aussi au niveau de l'amélioration de la santé physique et mentale. C'est ce qu'on devrait viser», note-t-elle.