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Société

Rentrée scolaire: plus de 1800 postes d’enseignants restent à combler

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, indique être confiant que la situation s’améliorera au cours des prochaines semaines.

Des élèves du secondaire à l'Académie Internationale Marymount assistent aux cours le mardi 17 novembre 2020 à Montréal.
Des élèves du secondaire à l'Académie Internationale Marymount assistent aux cours le mardi 17 novembre 2020 à Montréal.

Alors que la rentrée scolaire s’amorce cette semaine, 1829 postes d’enseignants restent encore à pourvoir, selon des chiffres du ministère de l’Éducation dévoilés lundi.

334 postes réguliers à temps plein et 1495 postes à temps partiel sont encore à combler, d’après les données recueillies auprès de 69 centres de services scolaires et commissions scolaires.

«Avant la rentrée scolaire, considérant notamment que les séances d'affectation ne sont pas terminées, un poste à pourvoir ne signifie pas qu'il manque une enseignante ou un enseignant dans une classe», peut-on lire dans un communiqué envoyé par le ministère.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, indique être sûr que la situation s’améliorera au cours des prochaines semaines.

Voyez le reportage de Véronique Dubé dans cette vidéo.

7000 postes de moins à pourvoir en une semaine

La semaine dernière, M. Drainville avait lancé un cri du cœur en appelant les enseignants au travail, alors qu’il manquait 8500 enseignants à l’approche de la rentrée scolaire.

Le ministre n'avait alors pas pu garantir explicitement que toutes les classes seront ouvertes à la rentrée ni qu'il y aura au moins un adulte disponible pour chacune d'entre elles. M. Drainville avait admis «qu'on a besoin d'aide», mais avait refusé d'admettre qu'il soit au désespoir. «On se démène comme des diables dans l'eau bénite pour régler ça», avait-il déclaré.

M. Drainville avait donc de nouveau appelé la population à s’enrôler, même sans qualification légale. Le ministre espère que les «personnes qui ont un bac dans une matière enseignée à l’école» auront la «piqûre» en prêtant main-forte au réseau, même si la priorité est d’avoir des enseignants brevetés.

Le personnel de soutien aussi concerné

Les postes de personnel de soutien dans les écoles sont aussi difficiles à combler que ceux d'enseignants plaide le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Lors d'une conférence de presse, tenue dimanche matin devant l'école Charles-Lemoyne, à Montréal, le syndicat a fait valoir le nombre «préoccupant» d'employés manquant, et l'importance d'améliorer les conditions de travail du personnel de soutien pour attirer de nouveaux employés.

Ce personnel inclut notamment les ouvriers spécialisés, les secrétaires, les éducatrices en service de garde et les techniciennes en éducation spécialisée.

Le manque de main-d'oeuvre se fera particulièrement sentir dans les services de garde lundi, a indiqué la Fédération.

Par exemple, au Centre de services scolaire de Montréal, 230 postes d'éducatrices en service de garde sont toujours à pourvoir et au Centre de services scolaire des Mille-Îles, dans les Laurentides, il en manque 405, ce qui représente 50% des postes non comblés, selon la FEESP-CSN.En Mauricie, au Centre de services scolaires Chemin-du-Roy, 136 postes d'éducatrices sont également vacants.

«Ce qu'on va voir, c'est que le ratio ne sera pas (d'une éducatrice pour 20 élèves). Elles vont vraiment être en surcharge», a affirmé Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN. Des éducatrices pourraient être responsables de groupes comportant 30 ou 40 enfants, selon Mme Charland.

«On peut voir à des endroits où ils vont même choisir de faire un bris de service, où ils vont dire aux parents, écoutez, on n'a plus de place, désolée», a-t-elle ajouté. La présidente a indiqué que la situation actuelle est «soit égale, soit pire» que celle de l'année dernière.

Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN, a ajouté que la pénurie d'enseignants creuse celle des techniciennes en éducation spécialisée.

«Quand il y a des postes qui sont demeurés vacants du côté des enseignants, on va chercher souvent les techniciennes en éducation spécialisée pour remplacer ces postes-là. Ce qui fait en sorte que, oui, le poste comme technicienne en éducation spécialisée est comblé, mais par contre, elle n'occupe plus son poste, elle ne donne pas le service qu'elle devrait donner auprès des élèves», a-t-il expliqué.

«On ne parle pas juste d'une pénurie de personnel, mais on parle aussi d'une pénurie de services pour les élèves qui ont des besoins particuliers, qui ont de grandes difficultés», a-t-il ajouté.

Avec des informations de La Presse canadienne et de Guillaume Théroux et Véronique Dubé pour Noovo Info.