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Le premier ministre Legault a qualifié cette annonce comme «déterminante pour la nation québécoise».
Le gouvernement du Québec maintient le nombre d'immigrants permanents à 50 000 par année jusqu’en 2025.
C'est ce qu'ont annoncé le premier ministre François Legault, la ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, Christine Fréchette, accompagnés du ministre responsable de la Langue française, Jean-François Roberge, en conférence de presse à l'Assemblée nationale.
Le premier ministre Legault a qualifié cette annonce comme «déterminante pour la nation québécoise» et visant à contrer le déclin du français.
Dans ce nombre, les diplômés, ayant suivi un programme francophone dans un établissement ou ayant suivi un programme d'études en français pendant trois ans au secondaire ou postsecondaire et admissibles au programme de l'expérience québécoise (PEQ), s'ajouteront à la cible établie par Québec. En effet, M. Legault soutient que ces étudiants sont plus enclins à s'intégrer et rester au Québec, car ils parlent français et résident déjà dans la province.
Au total, la province prévoit d'accueillir 56 500 immigrants environ pour l'année 2024 et pour celle de 2025.
«L’immigration est une richesse pour le Québec. C’est un levier qui nous aidera à répondre aux besoins du marché du travail dans toutes les régions du Québec, pourvu qu’on respecte notre capacité d’intégration. C’est pourquoi on garde les seuils d’immigration permanente à 50 000 personnes par année pour les deux prochaines années», a dit le premier ministre en conférence de presse.
Dans le document d’orientations pour les années 2024 et 2025, déposé plus tôt à l’Assemblée nationale par la ministre Fréchette, le gouvernement retient 12 orientations, prévoyant notamment le rehaussement de la part de l’immigration francophone, et l’accroissement de la connaissance du français chez les personnes immigrantes par la mise en œuvre de Francisation Québec.
Ce plan d'immigration devrait s'étaler jusqu'en 2027, or la ministre Fréchette a présenté un plan allant jusqu'en 2025. Québec justifie cette décision pour étudier l’impact des mesures mises en place pour assurer la «vitalité du français» et de «surveiller l’évolution de la situation» concernant l’immigration temporaire.
«Ce plan et la réforme des programmes d’immigration qui l’accompagne illustrent la détermination du Québec à demeurer une société francophone, prospère, diversifiée, accueillante et en mesure de répondre de façon responsable à ses besoins démographiques, sociaux et économiques», a expliqué la ministre Fréchette.
Au printemps dernier, Mme Fréchette avait présenté deux scénarios concernant l'immigration permanente: maintenir les seuils à 50 000 immigrants par année, ou les augmenter graduellement à 60 000 d'ici 2027. Il s'agissait d'un revirement majeur pour l'équipe de François Legault, qui avait déclaré en campagne électorale que de hausser les seuils au-delà de 50 000 serait «suicidaire».
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Le porte-parole libéral en matière d’immigration, de francisation et d’intégration, Monsef Derraji, a salué le «changement de ton» de la part du premier ministre. Il soulève toutefois un «drapeau rouge» concernant les mesures de francisation.
«La consultation était pour trois ans. On ne sait pas pourquoi le gouvernement dépose un plan de deux ans. On se demande si le gouvernement cache sa vraie intention à la veille d'une prochaine élection en 2025-2026», a-t-il dit.
Le PLQ demande également de revenir sur sa décision, sur le fait de ne pas permettre aux étudiants des universités anglophones d'avoir accès au PEQ. «Le gouvernement caquiste crée deux classes d'étudiants», a-t-il M. Derraji. «On pense que le gouvernement fait fausse route par rapport à cette mesure.»
En réaction au plan déposé, le responsable solidaire en matière d’immigration et de francisation, Guillaume Cliche-Rivard, a notamment dénoncé les délais de traitement qui seront allongés pour certaines catégories d'immigration, dont le regroupement familial et les réfugiés.
«Il faut dire les vraies choses, les vrais chiffres. Arrêtons de faire des sous-catégories», a-t-il dit en point de presse. «Il n'y a aucun lien entre protéger le français et de faire poireauter des gens pendant 25 ans.»
Pascal Bérubé, porte-parole du Parti québécois en matière d’immigration, de francisation et d’intégration, a quant à lui rappelé les promesses électorales de la CAQ, qui ont été rompues d'après lui.
«Le gouvernement a annoncé que ça sera 56 500, mais selon nos calculs, ça sera plutôt 62 500 lorsqu'on inclut les gens d'affaires. [...] Lorsqu'on entend le premier ministre, tout est historique. Ce qui est historique est qu'on passe à 62 500 et qu'on oublie qu'il y a près de 500 000 temporaires. On les oublie», a-t-il mentionné en point de presse. «Le gouvernement répond à une commande, celui du patronat. Ce n'est pas un gouvernement nationalisme, mais un gouvernement affairiste.»
Rappelons que le Parti québécois demandait de baisser les seuils à 35 000, alors que le Parti libéral du Québec voulait le hausser à 70 000 et Québec solidaire proposait de l'augmenter entre 60 000 à 80 000 d'immigrants par année.
Voyez le récapitulatif de Simon Bourassa au bulletin Noovo Info 17 ci-dessous:
Devant l’augmentation importante du volume de travailleurs étrangers temporaires au cours des dernières années, le gouvernement du Québec compte exiger un niveau de connaissance du français pour les travailleurs participant au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Ceci exclut les travailleurs agricoles.
«C'est la première fois que les travailleurs temporaires devront se soumettre à un test de connaissance du français», a fait savoir Mme Fréchette.
Les travailleurs étrangers temporaires devront se soumettre à un test de français lors de leur renouvellement de certificat d'acceptation du Québec (CAQ), et ce après être resté pendant trois ans au Québec à titre de travailleur. Ils devront démontrer une connaissance du français de niveau 4 à l’oral.
«Ma responsabilité première comme premier ministre est de protéger notre identité. Ça commence par notre langue», a fait savoir M. Legault. «J'ai bien l'intention à faire ce que nos ancêtres ont fait pendant 400 ans.»
Cette mesure s’inscrit dans le cadre des travaux du Groupe d’action pour l’avenir de la langue française.
«Actuellement, tous les indicateurs montrent un déclin de la langue française au Québec», a déploré le ministre Roberge. «Le français demeure la clé d’une intégration et d’une participation réussie à la société d’accueil. C’est la langue commune qui favorise la cohésion sociale et le dialogue entre les personnes de toutes origines.»
De plus, les employeurs devront aider leurs travailleurs étrangers temporaires à apprendre le français en leur allouant des créneaux horaires pendant les heures normales de travail. Les modalités ne sont pas encore déterminées, a précisé la ministre Fréchette.
D'ailleurs, Montréal International a salué les efforts du gouvernement du Québec pour protéger le français, toutefois a dénoncé les mesures pour les étudiants.
«Nous aurions souhaité voir tous les étudiants internationaux qui maîtrisent le français être admissibles au PEQ et une augmentation des seuils d'immigration à 60 000 pour répondre aux besoins des employeurs montréalais, où se concentrent les 2/3 des postes vacants du QC», a écrit l'organisme sur Twitter.
(3/4) Nous aurions souhaité voir tous les étudiants internationaux qui maîtrisent le français être admissibles au PEQ et une augmentation des seuils d'immigration à 60 000 pour répondre aux besoins des employeurs montréalais, où se concentrent les 2/3 des postes vacants du QC.
— Montréal International (@MTLINTL) November 1, 2023
Québec a dévoilé ses cibles quelques heures avant qu’Ottawa annonce son objectif d'accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents par année jusqu'en 2025.
Ainsi, ce choix équivaudra à un gel de l’augmentation des cibles fédérales, puisqu’on prévoit une stagnation de 2025 à 2026.
Avec les informations de La Presse canadienne