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Ainsi, les étudiants canadiens paieront l’équivalent de ce que leur formation coûte au gouvernement du Québec, soit 17 000$ plutôt que 8992$.
Québec a confirmé vendredi qu’à compter de l’automne 2024, la politique des droits de scolarité sera moins généreuse pour les nouveaux étudiants non québécois qui étudient ici dans une université anglophone.
La mesure touchera les nouveaux étudiants internationaux et les étudiants des autres provinces qui viennent étudier dans une université anglophone du Québec, au premier cycle et au deuxième cycle professionnel.
Ainsi, les étudiants canadiens paieront l’équivalent de ce que leur formation coûte au gouvernement du Québec, soit 17 000$ plutôt que 8992$.
Il s’agit d’un tarif «plancher», a précisé en conférence de presse à Montréal la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, puisque les universités conservent le droit de facturer des «montants discrétionnaires».
Les étudiants internationaux paieront 20 000$.
Voyez l'entrevue avec la ministre Pascale Déry au bulletin Noovo Info 17.
La mesure touche les nouveaux étudiants seulement. La ministre a précisé que ceux qui ont déjà amorcé leur formation universitaire ici pourront continuer à bénéficier des tarifs privilégiés.
«Aujourd’hui, le gouvernement du Québec envoie un signal clair: non seulement on met fin à une politique qui subventionnait à perte des étudiants qui ne restent pas ici, mais on vient freiner le déclin du français à Montréal», a résumé la ministre Déry.
La majorité de ces étudiants quittent le Québec après leurs études, après avoir bénéficié de droits de scolarité bien moins élevés que dans d’autres provinces ou pays, a souligné la ministre de l’Enseignement supérieur.
«Je me dois, comme ministre de l'’Enseignement supérieur, de rétablir cet équilibre-là»
Avec l’argent ainsi récupéré, Québec souhaite réinvestir dans le réseau universitaire francophone, accueillir davantage d’étudiants internationaux francophones, offrir des exemptions pour certains cas particuliers. Il pense d’ailleurs récupérer ainsi 100 millions $.
«Il ne faut pas se mettre de lunettes roses: à Montréal, les étudiants canadiens et internationaux sont de plus en plus nombreux et ils fréquentent majoritairement nos universités anglophones, des programmes anglophones. Actuellement, ces universités reçoivent des fonds pour accueillir chaque année des milliers d’étudiants canadiens hors Québec, qui n’ont pas nécessairement une connaissance du français. Et, au gouvernement, on pense qu’il faut changer la donne et on a le courage de le faire», a lancé le ministre responsable de la Langue française, Jean-François Roberge, aux côtés de sa collègue Déry.
Le ministre Roberge a tenu à rappeler que la communauté anglophone historique du Québec ne serait pas touchée par cette mesure. Elle continuera de bénéficier des droits de scolarité bien moins élevés que dans d’autres provinces.
Des exemptions à cette mesure sont prévues pour les étudiants de France et de Belgique qui ont déjà signé des ententes particulières avec le Québec.
De même, le troisième cycle universitaire n’est pas touché, ni le deuxième cycle volet recherche.
Invitée à commenter, l'Université McGill s'est dite «très déçue» de cette annonce par le gouvernement du Québec.
«Notre équipe s'emploie maintenant à analyser les conséquences de ces décisions auprès de notre population étudiante, de l'Université et du système de l'enseignement supérieur dans son ensemble», a affirmé le Pr Deep Saini, principal et vice-chancelier de l'Université McGill, dans une déclaration écrite.
«Pour prospérer, une économie fondée sur le savoir doit pouvoir compter sur des personnes de talent issues des quatre coins du monde. Les mesures annoncées aujourd'hui auront, et ce, à long terme, une incidence majeure sur l'économie québécoise. Les gens compétents que nous parvenons à recruter et à garder ici contribuent à l'essor du Québec et forment la main-d'œuvre hautement qualifiée dont nos entreprises ont plus besoin que jamais», a-t-il ajouté.