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Société

Le nombre limité d'étudiants étrangers cause des maux de tête aux universités

Une personne déambule sur le campus de l'Université du Toronto métropolitain, le 26 avril 2023.
Une personne déambule sur le campus de l'Université du Toronto métropolitain, le 26 avril 2023.

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Les universités canadiennes, qui doivent combler un important trou budgétaire à la suite de la décision du gouvernement fédéral de réduire le nombre d'étudiants étrangers au pays, ont licencié du personnel, imposé un moratoire sur les embauches et réduit les services, affirment des acteurs du secteur.

La baisse de 35 % du nombre des visas délivrés pour les étudiants étrangers était l'un des premiers éléments de la politique fédérale visant à réduire le nombre d'immigrants temporaires et permanents au Canada.

Le président du Conseil des universités de l'Ontario, Steve Orsini, mentionne que ses membres prévoient des pertes combinées de 330 millions $ pour l'actuel exercice financier et de 600 millions $ pour le prochain.

«Cela à un profond effet négatif sur les universités ontariennes qui sont confrontées à d'importants défis financiers, lance-t-il. Nous observons des coupes généralisées dans les services et les programmes, des mises à pied, un gel des embauches. Des investissements sont reportés. Nous avions neuf projets de résidence étudiante. Ils ont tous été retardés ou annulés.»

La présidente de la Fédération des étudiantes de la Colombie-Britannique, Jessie Niikoi, dit que les étudiants ont aussi constaté des réductions de service, notamment dans les horaires des bibliothèques et l'accès à des conseillers pédagogiques.

«Nous défendons toujours un plus grand financement. C'est encore plus important que jamais. Les institutions doivent défendre un plus grand financement, car nous observons que la situation s'aggrave à cause des réductions budgétaires.»
 
- Jessie Niikoi, présidente de la Fédération des étudiantes de la Colombie-Britannique

Les droits de scolarité imposés aux étudiants étrangers comptent pour une bonne partie du budget d'une majorité d'établissements universitaires. Ceux-ci sont de quatre à cinq fois supérieurs à ceux déboursés par les étudiants canadiens.

Environ 19 % de l'ensemble de la population universitaire ontarienne sont originaires de l'extérieur du pays, souligne M. Orsini.

La perte de revenus découlant du plafonnement du nombre d'étudiants étrangers est aggravée par le gel des droits de scolarité des étudiants nationaux et les subventions d'exploitation qui ne suivent pas le rythme des dépenses des universités.

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«Les universités font face à une véritable tempête, déplore M. Orsini. Les trois leviers de financements sont abaissés et maintenus en bas.»

Le ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, signale que la mesure était nécessaire en raison de «la surchauffe» du système.

«Je n'ai jamais dit aux universités ou aux collèges d'imposer des droits quatre ou cinq fois supérieurs à ceux payés par les étudiants d'ici. Ce n'est pas mon rôle», avait-il souligné à La Presse Canadienne en décembre.

M. Miller compare les universités qui comptent sur les étudiants étrangers pour réaliser des profits à des usines à chiots.

Selon lui, les provinces devront réviser le financement des études post-secondaires car le modèle économique actuel dépendant en partie du nombre d'étudiants étrangers n'est pas sain.

«Elles sentent que leurs établissements sont un peu dans le pétrin. C'est malheureux pour un secteur qui tire sa fierté d'être l'un des meilleurs au monde.»

Mme Niikoi souhaite que les gouvernements augmentent le financement des études post-secondaires afin d'assurer le succès de la prochaine génération de travailleurs.

«Nous constatons une baisse des inscriptions depuis l'annonce [en janvier 2024]. Le Canada n'est plus une destination rêvée pour les études à cause de ces mesures, soutient-elle. Rien ne peut aller de l'avant à moins que les gouvernements collaborent. Le gouvernement doit agir maintenant afin que les institutions publiques puissent avoir un financement fiable. Il ne faut pas dépendre des étudiants étrangers ou des droits de scolarité qu'ils doivent payer pour le financement.»

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La Presse canadienne
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