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«La situation est alarmante.»
Un récent sondage piloté par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) - en collaboration avec les syndicats régionaux - révèle que 41 % des professionnels de l’éducation songeraient à quitter leur emploi pour une raison autre que la retraite.
L’enquête, qui a recueilli plus de 4000 réponses, a permis d’identifier les salaires trop bas (50 %), la lourdeur des tâches (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %) comme principales causes de mécontentement chez les professionnels de l’éducation. «La situation est alarmante», souligne le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry.
Selon la présidente du Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Nunavik et de l’Ouest de Montréal (SPPÉNOM-CSQ), Carolane Desmarais, la principale difficulté en ce qui concerne le recrutement et la rétention des professionnels se situerait au niveau des conditions de travail peu attrayantes. «La pénurie risque de s’empirer si le Conseil du trésor ne se décide pas à agir dans la négociation en cours », ajoute-t-elle.
Dans les Laurentides et Lanaudière, on assisterait d’ailleurs à un nombre de démissions inédit. «Le nombre de professionnels qui démissionnent depuis l’an dernier est effarant, c’est du jamais vu en éducation. Il y a des milieux où les problèmes sont si criants que c’est plus de la moitié des effectifs qui ont quitté, pour certains corps d’emploi», affirme Josée Yale, présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de Laurentides-Lanaudière (SPPÉLL-CSQ).
Près de 70 % des répondants du sondage estiment qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre «permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves».
Une proportion similaire s’est prononcée en faveur d’une augmentation des salaires, d’une amélioration des conditions de travail et d’une plus grande flexibilité des horaires.
92,5% des membres de la FPPE-CSQ se sont prononcés en faveur d’un mandat de grève, qui pourrait se transformer en grève générale illimitée.
En septembre dernier, le premier ministre François Legault avait justement affirmé être inquiet que des grèves éclatent dans les milieux de l’enseignement et de l’éducation en marge de la négociation des nouvelles ententes de conventions collectives.
«On espère avoir la collaboration des syndicats et le moins de perturbations possible», avait-il alors déclaré.
La convention collective des professeurs est venue à échéance le 31 mars dernier.
Les travailleurs du soutien scolaire ont également menacé de se mettre en grève, plus de la moitié d'entre eux affirmant ne pas pouvoir se permettre de payer les dépenses de base.
De 2020 à 2021, le salaire moyen d'un employé du personnel de soutien scolaire était de 24 284 dollars par an, selon Andrea Di Tomaso, porte-parole de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).
«Nous devons choisir entre souffrir de la faim maintenant et faire grève... ou souffrir de la faim plus tard», a-t-elle déclaré.
Les syndicats locaux ont jusqu'au 13 octobre pour organiser un vote de grève.
Avec des informations de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de Matt Gilmour pour CTV News.