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L’anglais est principalement utilisé par 14 % des travailleurs du Québec dans leur environnement professionnel, une proportion qui atteint 21 % dans la région métropolitaine de Montréal.
L'anglais est principalement utilisé par 14 % des travailleurs du Québec dans leur environnement professionnel, une hausse au fil des dernières années, alors que l'usage du français a légèrement diminué.
Ce constat figure dans la publication faite mercredi par Statistique Canada d’une dernière série de données tirées du recensement de 2021.
«Par rapport à 2016, la proportion de travailleurs au Québec utilisant principalement le français a enregistré une légère baisse en 2021, alors que la proportion de travailleurs utilisant principalement l’anglais était en hausse», peut-on lire sur une page web de l’agence fédérale.
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Plus précisément, le taux d’utilisation de la langue de Molière comme langue principale a diminué de 0,1 point de pourcentage entre 2016 et 2021 pendant que le recours à l’anglais a augmenté de deux points (de 12 % en 2016 à 14 % en 2021), selon les informations données en point de presse par Éric Caron-Malenfant, directeur adjoint au centre de démographie de Statistique Canada.
Statistique Canada signale qu’un changement dans une question posée, d’un recensement à l’autre, doit être pris en considération. «Ce changement amenait les travailleurs à déclarer moins fréquemment utiliser le français et l’anglais à égalité, et à déclarer plus fréquemment utiliser une seule de ces deux langues de façon principale», explique-t-on.
Une tendance à la baisse peut malgré tout être observée puisque «divers facteurs» sont en cause.
«De façon correspondante, compte tenu du changement apporté à la question, la stabilité apparente dans le taux d’utilisation principale du français doit plutôt être interprétée comme une tendance à la baisse», poursuit-on.
L’agence relève que le segment de l’industrie de l’information et de l’industrie culturelle est particulièrement touché pas une diminution de l’usage principal du français, la proportion étant passée de 68,1 % en 2016 à 62,3 % en 2021. Des représentants de Statistique Canada ont précisé que cette catégorie inclut des travailleurs en technologies de l’information et ceux œuvrant dans des musées ou d’autres institutions touristiques.
Par ailleurs, la proportion de travailleurs qui ont indiqué recourir principalement à l’anglais dans un contexte professionnel en 2021 bondit à 21 % si l’on ne tient compte que de ceux qui œuvrent dans la région métropolitaine de Montréal.
Fait à noter, cette région s’accaparait « environ la moitié (51,6 %) de la population en emploi au Québec », spécifie Statistique Canada.
«Le bilinguisme français-anglais au travail était fréquent au Québec, 27,8 % des travailleurs déclarant utiliser les deux langues de façon régulière au travail», note également l’agence fédérale sur son site web.
Il n’en reste pas moins que quatre travailleurs sur cinq de la Belle Province, soit 79,9 %, ont indiqué à Statistique Canada qu’ils parlaient principalement le français au travail.
À l’échelle du pays, 19,9 % des membres de la population active ont rapporté qu’ils avaient recours principalement au français au travail, contre 77,1 % pour l’anglais. Un peu moins de 2 % « utilisaient le français et l’anglais à égalité », précise Statistique Canada.
La ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, n’a pas été surprise que les données dévoilées mercredi pointent vers un léger recul du français en milieu de travail.
«J’aimerais vous dire que je (le) suis, mais je ne le suis pas», a-t-elle dit aux journalistes alors qu’elle se rendait à une réunion du caucus libéral.
Selon elle, ces statistiques démontrent l’importance d’adopter « dans les plus brefs délais » son projet de loi C-13 de modernisation de la Loi sur les langues officielles.
Questionnée à savoir si la tendance observée donne raison au Bloc québécois qui soutient que ce projet de loi n’est pas la voie à suivre puisqu’il donne le choix d’utiliser l’une des deux langues officielles canadiennes plutôt que d’imposer le français, la ministre n’a pas répondu.
«Les employés vont avoir le choix de travailler en français (au Québec) et aussi, n’oublions pas, dans (d’autres) régions à forte présence francophone (…). On veut s’assurer que les employés vont avoir ce droit-là et pour moi c’est une des priorités», s’est-elle contentée d’affirmer.
Le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, a réitéré en mêlée de presse sa demande que la charte québécoise de la langue française s'applique aux entreprises de compétence fédérale.
«Ce serait d'exclure tout ce qui touche le Québec de la Loi sur les langues officielles qui serait adoptée sous pression ou sous bâillon à court terme, parce que le Québec fait beaucoup mieux», a-t-il dit.
Il a, du même souffle, reproché à Ottawa de «détruire à la Chambre des communes ce que le Québec essaie de construire à l'Assemblée nationale», autant par «son message» que par «ses gestes».
Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a soutenu, quant a lui, que sa formation politique souhaite l'application `de la loi au niveau fédéral au Québec' malgré qu'il s'est exprimé en faveur de la Charte de la langue française.
En mêlée de presse avant de prendre part à la période des questions, le premier ministre Justin Trudeau a envoyé le signal que son gouvernement garde le cap sur son projet de loi C-13.
«(Il) emmène des protections pour ceux qui veulent travailler en français à travers le pays, pas seulement au Québec», a-t-il argué.
Si l'on tient compte de toutes les provinces et territoires sans le Québec et le Nouveau-Brunswick, les données publiées mercredi permettent de conclure que «92,6 % des travailleurs utilis(aient) uniquement l'anglais au travail (en 2021) et 98,7 % l'utilis(aient) au moins de façon régulière».
Au Nouveau-Brunswick, seule province bilingue au Canada, un peu plus de 20% des travailleurs s'exprimaient principalement dans la langue de Molière en contexte professionnel et 75,9% en anglais principalement.
Ce sont 3,9 % de répondants qui «utilisaient le français et l'anglais à égalité' dans cette province de l'Atlantique. Dans la région métropolitaine de Moncton, présentée comme «une importante région de contact entre les populations de langues française et anglaise dans la province», 28% de travailleurs employaient régulièrement les deux langues officielles.
Avec la collaboration de Michel Saba