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«Le régime Poilievre ne tiendra pas plus compte des demandes, des préoccupations, des intérêts du Québec».
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon estime que Pierre Poilievre «méprise le mouvement indépendantiste québécois» et que les intérêts du Québec ne seront pas mieux défendus sous un éventuel gouvernement conservateur à Ottawa.
M. St-Pierre Plamondon a été questionné mardi matin sur une récente entrevue de M. Poilievre, dans laquelle il a fait un lien entre la hausse des appuis du Parti québécois (PQ) et la faiblesse de l’économie canadienne sous la gouverne de Justin Trudeau.
Selon le chef du PQ, cette analyse témoigne de sa profonde incompréhension.
«La compréhension de Pierre Poilievre du mouvement indépendantiste depuis la fondation du Parti québécois dans les années 1960 se résume à dire que c’est parce que l’économie ne va pas très bien sous Trudeau et que lui va arranger ça. Il faut vraiment avoir passé très peu de temps à s'intéresser au Québec pour faire une affirmation de la sorte», a-t-il dit en point de presse à l'Assemblée nationale.
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Dans la longue entrevue accordée à Jordan Peterson, un psychologue et personnalité médiatique, M. Poilievre a dit que le mouvement souverainiste resurgit, alors qu'il «était complètement mort» après avoir été «oblitéré» sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper.
«C'est intéressant que le leader du PQ puisse évoquer des arguments économiques en faveur de la séparation. (....) Parce que M. Trudeau, (Chrystia) Freeland et toute la bande libérale ont été un énorme désastre pour notre économie nationale, les séparatistes sont désormais en mesure de faire valoir qu'il est préférable de se séparer de cette calamité. J'ai l'intention de renverser cet argument en rendant de nouveau notre économie forte», a soutenu M. Poilievre dans l'entrevue mise en ligne vendredi dernier.
Dans les commentaires faits au cours de cette entrevue, M. St-Pierre Plamondon y sent aussi du «mépris» de la part du chef conservateur et un manque de volonté «de donner une légitimité à des revendications».
«Il méprise le mouvement indépendantiste québécois. Clairement, il n'a aucune considération pour ce mouvement-là, aucune compréhension pourquoi ce mouvement-là existe depuis des décennies. Ça parle du peu de temps qu'il a investi sur le Québec, parce que ça ne l'intéresse pas», a affirmé le chef péquiste.
M. St-Pierre Plamondon avait convié les médias pour présenter son bilan des neuf années de M. Trudeau à la tête du Canada, au lendemain de l'annonce de sa démission et de la prorogation du Parlement fédéral. Il a qualifié les années au pouvoir de M. Trudeau de «très, très nocives, très, très négatives pour les intérêts du Québec».
Aux yeux du chef du PQ, M. Poilievre ne ferait pas mieux à ce chapitre si son parti venait à former le prochain gouvernement.
«Le régime Poilievre ne tiendra pas plus compte des demandes, des préoccupations, des intérêts du Québec. (...) Il ne fera pas campagne en fonction du Québec. Il ne gouvernera pas en fonction du Québec. Il va gouverner en fonction de l'Ouest canadien», a affirmé M. St-Pierre Plamondon, prédisant que les conservateurs n'auront pas besoin du Québec pour remporter les prochaines élections.
Selon lui, «que ce soit la gauche trudeauiste multiculturaliste ou la droite conservatrice de l’Ouest canadien, le mépris pour le Québec demeure le même, et c'est frappant», faisant référence à l'entrevue de M. Poilievre donnée à Jordan Peterson.
M. St-Pierre Plamondon a déploré que le chef conservateur soit resté jusqu'à maintenant «silencieux ou indifférent ou hostile à la position du Québec» sur plusieurs questions, telles que l'immigration, la langue, la culture, les transferts en santé, la loi sur la laïcité et l'environnement.
Il estime qu'un gouvernement Poilievre apporterait aussi «son lot de dérives», comme «la déréglementation, l'encouragement des compagnies pétrolières», qui ne reflètent pas «ce que le Québec veut et pense».