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Politique

Rencontre avec Legault: Poilievre affirme ne pas chercher l'appui du premier ministre du Québec

«Je cherche surtout l'appui des populations des provinces à travers le Canada.»

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Michel Saba / La Presse canadienne

Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre a mentionné ne pas avoir besoin l'appui de François Legault dans sa campagne électorale, mais de sa collaboration pour ses projets futurs, notamment «relancer notre économie» et «devenir plus indépendant des États-Unis».

À quelques jours du déclenchement d'élections fédérales, M. Poilievre a rencontré le premier ministre du Québec après avoir tenu un point de presse à Jonquière, au Saguenay, en avant-midi.

Lors des précédentes élections fédérales, en 2021, M. Legault avait donné un appui implicite à Erin O'Toole, le prédécesseur de M. Poilievre.

Questionné à savoir si de ne pas recevoir l'appui de M. Legault en 2025 représenterait un constat d'échec au Québec, M. Poilievre a indiqué qu'il n'allait pas se présenter à leur rencontre du jour pour tenter le premier ministre québécois, mais plutôt afin de discuter des enjeux auxquels sont confrontés le Québec et le Canada. Pour illustrer son point, le chef conservateur a mentionné la nécessité de la province et du pays de se distancier des États-Unis et de redresser leurs économies respectives.

«Je ne cherche pas spécifiquement un appui des premiers ministres provinciaux. Si c'est offert, on va l'accepter. Je cherche surtout l'appui des populations des provinces à travers le Canada.»
-Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

M. Poilievre a aussi été invité à aborder son refus d'inviter les journalistes dans son autobus de campagne en vue des prochaines élections. Selon lui, cette décision n'affectera pas l'accès à l'information de la population canadienne, puisque cela pourrait permettre aux journalistes régionaux d'avoir une place prépondérante lors des points de presse.

Lors du dernier scrutin fédéral, le premier ministre Legault avait expliqué que M. O'Toole était le seul des chefs de partis fédéraux pouvant former un gouvernement à se montrer ouvert aux revendications du Québec.

Il avait noté que son premier choix était l'élection d'un gouvernement conservateur minoritaire.

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Or, la relation qu'entretient M. Legault avec les deux conservateurs est loin d'être semblable. À titre de comparaison, il a fallu huit mois après l'élection de M. Poilievre comme chef conservateur pour qu'il rencontre le premier ministre, mais trois semaines lorsque M. O'Toole est entré en fonction.

En septembre, le premier ministre Legault a néanmoins semblé prendre parti pour les conservateurs en demandant carrément au Bloc québécois de voter avec les troupes de M. Poilievre pour renverser le gouvernement de Justin Trudeau, sous prétexte qu’Ottawa n’en faisait pas assez dans le dossier de l’immigration.

Il a par la suite tenté de corriger le tir en indiquant qu'il pourrait appuyer un parti fédéral s’il satisfait à sa demande de s’engager à réduire de moitié l’immigration temporaire au Québec.

Ressusciter le projet GNL Québec

Le chef conservateur veut ressusciter le projet de gaz liquéfié GNL Québec et «pense pouvoir convaincre les Québécois» de sa pertinence, même s’il a été refusé à l’époque, notamment en raison du manque d’acceptabilité sociale. 

«Le statu quo où nous vendons 100 % de notre gaz naturel aux États-Unis pour profiter à Donald Trump n'a pas d’acceptabilité sociale», a lancé le chef conservateur en mêlée de presse jeudi à Jonquière, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. 

Rappelons qu’en 2021, Québec a refusé d’autoriser le projet de pipeline et de terminal méthanier à Saguenay pour exporter du gaz naturel albertain. Ottawa a fait de même en 2022. 

Les droits de douane américains ont toutefois entraîné un changement de ton de ce côté-ci de la frontière. Québec et Ottawa ont rouvert la porte au projet récemment.

«GNL Québec pourrait être l'usine de liquéfaction de gaz naturel la plus propre au monde. Pourquoi? Parce que ça va être alimenté par l'hydroélectricité zéro émission», a renchéri le chef conservateur.

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En avril 2021, le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) affirmait clairement qu’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et que le projet n’avait pas démontré sa pertinence.

L’objectif de l’usine était d’exporter par voie navale, chaque année, 11 millions de tonnes de gaz naturel provenant de l’Ouest canadien vers l’Europe et l’Asie, pour une période allant de 25 à 50 ans. Un gazoduc de 780 kilomètres de long devait aussi être construit par l’entreprise Gazoduq, afin d’acheminer le gaz de l’Ontario au Saguenay.

«Zones canadiennes prêtes à bâtir» 

Pierre Poilievre était d’ailleurs de passage dans la région pour annoncer que s’il est élu premier ministre, il compte accélérer les projets énergétiques comme GNL Québec. Pour ce faire, il veut désigner des secteurs comme des «zones canadiennes prêtes à bâtir». 

Il s’agirait en fait de «zones préapprouvées et préautorisées» pour la construction de projets comme des mines, des centres de données, des centrales électriques et des usines de liquéfaction de GNL. L’objectif est notamment d’accélérer l’octroi de permis afin de permettre aux entreprises de construire plus rapidement. 

Le chef conservateur a indiqué qu’il comptait travailler avec le gouvernement du Québec afin de donner cette désignation au Saguenay pour accélérer le projet d’usine de gaz naturel liquéfié.

 

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, soutient que Pierre Poilievre fait miroiter un «mirage» aux électeurs. 

«Que ce soit Énergie Est ou GNL, avant que ce soit construit, on parle de minimum huit à dix ans. Huit à dix ans pendant lesquels l'Europe continue à réduire sa consommation de gaz et de pétrole, alors que déjà personne en Europe dit être intéressé par le pétrole ou le gaz du Canada. Donc, on met en place quelque chose qui va coûter des dizaines de milliards et on va arriver, pas de marché et pas d’intérêt», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse c#anadienne jeudi. 

Avec des informations de Noovo Info

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Michel Saba / La Presse canadienne