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«Ce bureau sera le fer de lance de notre mission et fera rayonner le français dans chaque coin de notre ville», souligne Valérie Plante.
La Ville de Montréal a annoncé lundi la création d’un Bureau de la langue française afin de renforcer ses actions en matière de valorisation du français.
Même s’il est bien connu que la métropole est la plus grande ville bilingue de la province, voire l’une des plus grandes villes bilingues au monde, légalement et institutionnellement, Montréal est une ville de langue française.
La Ville dit d’ailleurs «assumer pleinement son statut de métropole francophone des Amériques», dans le communiqué annonçant la création du Bureau de la langue française.
La mise en place d’un Bureau de la langue française fait suite aux recommandations du deuxième rapport du comité sur la langue française déposé en octobre 2024. L’entité officielle s’efforcera donc d’assurer que les autres recommandations soient également mises en place et que les nouvelles dispositions qui s’appliquent aux administrations municipales respectent la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.
«Ce bureau sera le fer de lance de notre mission et fera rayonner le français dans chaque coin de notre ville, en soutenant nos services municipaux et en inspirant nos citoyennes et citoyens à valoriser notre héritage», a indiqué la mairesse de Montréal Valérie Plante.
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La responsable de la langue française au comité exécutif de la Ville de Montréal, Caroline Bourgeois, dit être consciente des défis afin de rendre la Ville «exemplaire en matière de protection et de valorisation du français».
«Nous sommes déterminés à bâtir des ponts avec tous les piliers de nos communautés. Le français continuera de nous unir et d’être la langue commune à Montréal», a-t-elle rapporté.
Le bureau de la langue française de Montréal sera aussi responsable des ententes de financement avec le ministère de la Langue française, entre autres par le biais du Programme de promotion et de valorisation de la langue française.
Dans les dernières années, la Ville de Montréal a mis en place des actions valorisant la langue française, dont la création du poste de commissaire à la langue française, l'obtention d'un certificat de conformité pour tous les arrondissements et la création de prix de reconnaissance annuels. Pourtant, l'utilisation de la langue française dans la métropole semble avoir baissé, selon des statistiques. Ce qui a valu beaucoup de critiques, notamment de la part du gouvernement de François Legault.
Le taux d'accueil en français dans les commerces de l'île de Montréal a chuté de 13 % entre 2010 et 2023, passant de 84 % à 71 % selon la plus récente étude de l'Office québécois de la langue française datant d'avril 2024.
Notons que selon les données du recensement de 2021, 63,8% de la population de la région métropolitaine de Montréal utilise le français comme langue parlée le plus souvent à la maison. Un léger recul comparé aux données de 2016 où 65,9% avaient répondu parler français à la maison. L’anglais, lui, augmente légèrement alors que 16,3% disent parler anglais à la maison, une hausse de 1% comparé à 2016. Un peu plus de 13% ont répondu parler une autre langue à la maison.
Selon un rapport du Commissaire à la langue française sorti à l’automne 2024 concernant la situation linguistique dans la province, le recul du français date des années 2000, et ce malgré les politiques linguistiques en place. Le commissaire soutient d’ailleurs que cette tendance perdura dans les prochaines années.
Dans ses recommandations, le commissaire, Benoît Dubreuil, proposait d'ailleurs l’élaboration de plans linguistiques régionaux.
Avec des informations d'Audrey Bonaque pour Noovo Info.