Début du contenu principal.
«Je suis 100 % confiant qu'il est la bonne personne pour nous amener à la prochaine étape».
Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, appuie l'ex-gouverneur de banques centrales Mark Carney dans sa tentative de succéder à Justin Trudeau, et ce, même si l'aspirant chef libéral envisage de remplacer la tarification du carbone sur les combustibles, qui se répercute sur les consommateurs.
«Je suis 100 % confiant qu'il est la bonne personne pour nous amener à la prochaine étape en termes de développement économique au Canada, de transition énergétique, de lutte aux changements climatiques», a soutenu mardi l'ancien militant écologiste notoire, en marge de la retraite du conseil des ministres, réuni à Montebello, en Outaouais.
M. Guilbeault est revenu sur sa «difficile» déclaration aux médias de la veille au cours de laquelle il ouvrait la porte à un possible remplacement du prix sur la pollution pour les consommateurs.
Il a réitéré que la composante de la tarification du carbone qui a une incidence sur les consommateurs, communément appelée par les conservateurs «taxe carbone», n'est pas le seul volet de cette politique phare du gouvernement du premier ministre sortant, Justin Trudeau.
«Nous avons plusieurs outils dans notre arsenal que nous pouvons utiliser si nous décidons de ne pas aller de l'avant avec le prix sur le carbone aux consommateurs», a ajouté M. Guilbeault.
Il a, une fois de plus, affirmé que le volet de la tarification fédérale du carbone visant les industries contribue beaucoup plus à réduire les émissions de gaz à effet de serre que le «taxe carbone» que les troupes de Pierre Poilievre promettent d'abolir.
M. Guilbeault n'a pas voulu s'avancer sur ce que les libéraux pourraient décider de choisir comme option de remplacement au prix sur les combustibles - dans le but de répondre à des préoccupations, au sein de la population, sur le coût de la vie.
Il a néanmoins soutenu qu'il faudra, selon lui, conserver ce qu'il voit comme un aspect «social» à la formule actuelle, qui comprend la Remise canadienne sur le carbone.
Sans vouloir parler au nom de M. Carney, M. Guilbeault s'est dit convaincu que ce dernier est le mieux placé pour soupeser les options.
«J'ai eu l'occasion de collaborer avec lui dans le passé. J'ai eu plusieurs discussions avec lui», a-t-il dit, soulignant le rôle de conseiller aux Nations unies pour le financement de l'action climatique de M. Carney.
Pour les conservateurs, l'appui de M. Guilbeault est une démonstration de plus que l'ex-banquier est la copie conforme de M. Trudeau.
«Le fait qu('il) ait soutenu Mark Carney est un signal clair que les Canadiens se retrouveront avec une taxe du carbone dévastatrice si Mark Carney devient un jour premier ministre», a déclaré l'opposition officielle par communiqué.
La semaine dernière, l'aspirant chef a promis de «juger l'efficacité de tous les outils» visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
«Depuis longtemps, j'ai observé que, si on enlève quelque chose, quelque initiative comme ça, il faut, à mon avis, la remplacer avec un autre outil qui est plus efficace, plus effectif en ce qui concerne la compétitivité de nos sociétés, les coûts pour les ménages canadiens et qui, en même temps, (va) avoir l'impact sur nos émissions», avait-il offert comme réponse à un journaliste, dans la foulée de son lancement de campagne fait à Edmonton, en Alberta.
L'ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d'Angleterre a maintenant l'appui de deux ministres influents du Québec, si l'on compte celui, exprimé plus tôt cette semaine, de la cheffe de la diplomation canadienne et députée montréalaise Mélanie Joly.
Mardi, d'autres élus libéraux qui siègent à la table du conseil des ministres se sont joints au camp de M. Carney, soit la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, et son collègue aux Relations Couronne-Autochtones, Gary Anandasangaree.
Celui qui était, jusqu'à tout récemment, ministre du Logement, Sean Fraser, a aussi fait savoir qu'il se rangeait derrière l'ancien banquier.
En plus de M. Carney, l'ex-ministre des Finances Chrystia Freeland et la leader parlementaire Karina Gould entendent aussi revisiter le prix sur le carbone pour les consommateurs.
Tous trois aspirent à devenir le prochain chef libéral. Le successeur de M. Trudeau doit être élu le 9 mars prochain.
Mme Freeland compte, comme M. Carney, sur plusieurs appuis de ministres, notamment celle du Québec Diane LeBouthillier (Pêches) et d'anciens membres du cabinet, incluant la Québécoise Marie-Claude Bibeau.