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«L'autorisation de frapper la Russie en profondeur accélérera la solution», a déclaré le conseiller présidentiel ukrainien Andriy Yermak.
L'Ukraine a lancé samedi un nouvel appel à l'Occident pour qu'il lui permette de frapper plus profondément la Russie, après qu'une réunion entre les dirigeants américains et britanniques, tenue la veille, n'a pas donné lieu à un changement visible de leur politique concernant l'utilisation d'armes à longue portée.
«La terreur russe commence dans les dépôts d'armes, les aérodromes et les bases militaires à l'intérieur de la Fédération de Russie, a déclaré samedi le conseiller présidentiel ukrainien Andriy Yermak. L'autorisation de frapper la Russie en profondeur accélérera la solution.»
Ce nouvel appel a été lancé alors que Kyiv a déclaré que la Russie avait lancé de nouvelles attaques de drones et d'artillerie contre l'Ukraine au cours de la nuit.
Les responsables ukrainiens ont à plusieurs reprises demandé à leurs alliés d'autoriser l'utilisation d'armes à longue portée fournies par l'Occident pour frapper des cibles à l'intérieur du territoire russe. Jusqu'à présent, les États-Unis n'ont autorisé Kyiv à utiliser les armes fournies par les Américains que dans une zone limitée à l'intérieur de la frontière entre la Russie et l'Ukraine.
Lors de la rencontre entre le président américain Joe Biden et le premier ministre britannique Keir Starmer à Washington vendredi, des discussions sur l'autorisation des frappes à longue portée auraient été engagées, mais aucune décision n'a été annoncée dans l'immédiat.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait pression sur les États-Unis et d'autres alliés pour que ses forces armées puissent utiliser des armes occidentales afin de cibler des bases aériennes et des endroits de lancement plus éloignés, alors que la Russie a intensifié ses attaques contre le réseau électrique et les services publics de l'Ukraine avant l'hiver.
Il n'a pas commenté directement la réunion de samedi matin, mais a déclaré que plus de 70 drones russes avaient été lancés en Ukraine au cours de la nuit. L'armée de l'air ukrainienne a ensuite déclaré que 76 drones russes avaient été repérés, dont 72 ont été abattus.
«Nous devons renforcer notre défense aérienne et nos capacités à longue portée pour protéger notre peuple, a écrit M. Zelensky sur les réseaux sociaux. Nous y travaillons avec tous les partenaires de l'Ukraine.»
D'autres attaques ont eu lieu dans la nuit: une personne a été tuée par des tirs d'artillerie russes alors que des infrastructures énergétiques étaient visées dans la région ukrainienne de Soumy. Un chauffeur de 54 ans a été tué et sept autres personnes ont été hospitalisées, a déclaré le ministère ukrainien de l'Énergie.
Une bombe aérienne «KAB» est également tombée sur un complexe de garages dans la ville orientale de Kharkiv, a déclaré le gouverneur régional Ihor Terekhov. Aucun blessé n'a été signalé.
Entre-temps, les autorités moscovites ont continué à faire des déclarations publiques avertissant que les frappes à longue portée provoqueraient une nouvelle escalade entre la Russie et l'Occident. Ces remarques s'alignent avec le discours tenu par le Kremlin depuis le début de la guerre, accusant les pays de l'OTAN de participer de facto au conflit et menaçant de riposter.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Riabkov, a déclaré samedi à l'agence de presse officielle Tass que les gouvernements américain et britannique poussaient le conflit, qui a débuté avec l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie en février 2022, vers une «escalade mal contrôlée».
Vendredi, M. Biden a balayé du revers de la main les propos du président russe Vladimir Poutine, qui a déclaré jeudi que l'autorisation des frappes à longue portée «signifierait que les pays de l'OTAN, les États-Unis et les pays européens sont en guerre contre la Russie».
Interrogé sur ce qu'il pensait de la menace de M. Poutine, M. Biden a répondu: «Je ne pense pas grand-chose de Vladimir Poutine».
Les responsables russes et ukrainiens ont également annoncé samedi un échange de prisonniers négocié par les Émirats arabes unis. Cet échange concerne 206 prisonniers des deux camps, dont des Russes capturés lors de l'incursion ukrainienne dans la région de Koursk.
Cet échange est le huitième du genre depuis le début de l'année 2024 et porte à 1994 le nombre total de prisonniers de guerre échangés. Les échanges précédents ont également été négociés par les Émirats arabes unis.
Les deux parties ont diffusé des images de soldats voyageant pour rencontrer leurs amis et leur famille, et M. Zelensky a déclaré: «Notre peuple est rentré à la maison».
Par ailleurs, le ministère russe de la Défense a déclaré que 19 drones ukrainiens avaient été abattus au-dessus des régions de Koursk et de Belgorod. Aucune victime n'a été signalée.