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En raison du tremblement de terre, ce pays d'Asie du Sud-Est est confronté à des besoins humanitaires accrus.
Des experts des droits de la personne des Nations unies expriment leur vive inquiétude concernant les opérations militaires en cours dans le contexte de la guerre civile au Myanmar, malgré les cessez-le-feu décrétés par les principales parties pour faciliter les secours après le tremblement de terre dévastateur du 28 mars.
Parallèlement, un nouveau rapport de l'ONU indique qu'en raison du tremblement de terre, ce pays d'Asie du Sud-Est est confronté à des besoins humanitaires accrus, tandis qu'une pénurie alimentaire et une crise sanitaire semblent se profiler.
«Alors que la seule priorité devrait être d'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire vers les zones sinistrées, l'armée lance des attaques», a déclaré vendredi Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) à Genève.
«Depuis le tremblement de terre, les forces militaires auraient mené plus de 120 attaques, dont plus de la moitié après l'entrée en vigueur prévue du cessez-le-feu le 2 avril.»
L'agence des Nations unies a déclaré : «Nous appelons les autorités militaires à lever tous les obstacles à l'acheminement de l'aide humanitaire et à cesser les opérations militaires».
Le bilan officiel du séisme de magnitude 7,7 et de ses répliques s'élevait à 3649 morts mercredi, et 5018 blessés.
«Les tremblements de terre dévastateurs qui ont frappé le Myanmar le 28 mars ont causé des morts, des souffrances humaines et des destructions considérables, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante», a déclaré un plan d'action humanitaire des Nations unies publié vendredi.
«Plus de 6,3 millions de personnes ont un besoin immédiat d'aide humanitaire et de protection à la suite des tremblements de terre, dont 4,3 millions de personnes déjà dans le besoin dans les zones touchées et qui nécessitent désormais un soutien encore plus important, et 2 millions de personnes supplémentaires qui ont besoin d'une assistance et d'une protection urgentes en raison des tremblements de terre.»
Le plan a également averti que le séisme avait frappé les principales régions productrices de nourriture du Myanmar, «détruisant les champs, les systèmes d'irrigation et les réserves de céréales. Des millions de bêtes sont en danger, et les agriculteurs risquent désormais de perdre leurs récoltes et leur seule source de revenus».
Alors que la maladie se propage déjà, le Myanmar risque également une urgence sanitaire, d'autant plus que près de 70 établissements de santé ont été endommagés et que le pays souffre d'une grave pénurie de fournitures médicales, selon le plan de l'ONU.
«Les cas de diarrhée sont en augmentation, les enfants et les personnes âgées tombent malades à cause de la chaleur, et les inquiétudes concernant le choléra s'accroissent, en particulier là où des corps restent enfouis sous les décombres dans cette chaleur extrême», indique le document.
Le gouvernement militaire du Myanmar et ses opposants sur le terrain, parmi lesquels des combattants pro-démocratie et des guérilleros issus de minorités ethniques, s'accusent mutuellement de violations présumées des accords de cessez-le-feu conclus pour faciliter les opérations de secours après le tremblement de terre.
Les informations faisant état de la poursuite des combats sont nombreuses, l'armée étant la plus critiquée pour la poursuite de ses bombardements aériens, selon des médias indépendants du pays et des témoins oculaires.
Le Myanmar est en proie à des conflits depuis la prise de pouvoir par l'armée en 2021, qui a renversé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi. Cette prise de pouvoir a entraîné des manifestations pacifiques à l'échelle nationale, qui ont dégénéré en résistance armée et en ce qui s'apparente aujourd'hui à une guerre civile.
Le communiqué du HCDH indique que la plupart des attaques de l'armée «ont impliqué des frappes aériennes et d'artillerie, y compris dans les zones touchées par le séisme».
«De nombreuses frappes ont été signalées dans des zones peuplées, nombre d'entre elles semblant constituer des attaques aveugles et violer le principe de proportionnalité du droit international humanitaire.»
Ce communiqué fait écho aux remarques formulées jeudi soir par Tom Andrews, rapporteur spécial indépendant des Nations unies sur la situation des droits de la personne au Myanmar.
«Le Conseil de sécurité devrait envisager d'urgence une résolution exigeant que toutes les parties au conflit au Myanmar cessent leurs opérations militaires offensives et que la junte mette immédiatement fin à ses violations des droits de la personne et à son obstruction aux efforts d'aide humanitaire», a affirmé M. Andrews, dans un communiqué de presse.
Il a qualifié de regrettable, mais sans surprise, la violation par l'armée de son propre cessez-le-feu «en lançant des dizaines de nouvelles attaques aux conséquences dévastatrices».
«J'ai reçu des informations faisant état de travailleurs humanitaires arrêtés, interrogés et victimes d'extorsion aux postes de contrôle militaires, a dit M. Andrews. La junte a bloqué l'accès aux zones contrôlées par l'opposition, notamment dans la région de Sagaing, gravement touchée par le séisme. Des soldats de la junte ont ouvert le feu sur un convoi de la Croix-Rouge chinoise.»
«Le séisme du 28 mars est la dernière d'une longue série de tragédies subies par le peuple du Myanmar ces quatre dernières années», a fait valoir M. Andrews.