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À l’automne 2022, Christian Dubé s’engageait à réduire les listes d’attente pour les chirurgies au Québec, et les ramener au niveau prépandémique. Mercredi, le ministre de la Santé a annoncé un réinvestissement de 400 millions de dollars pour y arriver.
À l’automne 2022, Christian Dubé s’engageait à réduire les listes d’attente pour les chirurgies au Québec, et les ramener au niveau prépandémique. Mercredi, le ministre de la Santé a annoncé un réinvestissement de 400 millions de dollars pour y arriver, dans le cadre d'une entente avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
Le gouvernement Legault se donne ainsi des cibles «ambitieuses», mais «réalistes», pour reprendre les mots du ministre Dubé. Sur papier, ce dernier souhaite atteindre le nombre de 2500 activités chirurgicales en retard depuis plus d'un an, soit le taux prépandémique, d'ici le 31 décembre 2024. M. Dubé a fixé une cible intermédiaire de 7600 personnes à atteindre d’ici le 31 mars 2024.
Entente avec médecins spéc. pour rattraper retard chirurgies. Objectif revenir au niveau pré-pandémique: 2 500 personnes en attente depuis plus d'un an, au plus tard le 31 décembre 2024. Réouverture salles d’op. fermées, $ temps supp. (volontaire), priorité patients hors-délais. pic.twitter.com/6wvieNpLqY
— Simon Bourassa (@Simon_Bourassa) May 10, 2023
Selon le ministre de la Santé, le principal problème est que le réseau de santé manque d’infirmières pour travailler dans les salles d’opération. La somme de 400 millions de dollars servira à attirer des infirmières «sur une base volontaire» afin de repeupler les blocs opératoires.
«Souvent les blocs opératoires, il faut comprendre, que les horaires sont un peu limitées et qu’on n’optimise pas, et qu’on ne va pas jusqu’à la fin du temps opératoire», a expliqué le président de la FMSQ, le Dr Vincent Oliva, qui accompagnait M. Dubé lors de cette annonce.
Dans le cadre de ce nouveau plan, les infirmières sont invitées à travailler en temps supplémentaire pour les quarts de travail «défavorables», donc ceux de soirs, de fins de semaine et lors des jours fériés.
«Dans le détail», M. Dubé explique que la rémunération de ces quarts de temps supplémentaires pour les infirmières qui auront choisi de «lever la main» sera similaire à celle prévue à leur convention collective.
De plus, une approche offensive sera déployée afin de prioriser les patients «hors délais», soit ceux qui sont en attente depuis plus d’un an ou ceux qui sont en attente d’une chirurgie oncologique depuis plus de 56 jours.
Toujours par souci d’efficacité, les patients en attente d’une chirurgie pourront recevoir une seconde offre de rendez-vous avec un autre chirurgien lorsque ce sera possible, et ce, sur une base volontaire.
Le ministre Dubé ajoute que l’utilisation des centres médicaux spécialisés (CSM) sera optimisée afin de permettre à certains patients d’obtenir plus rapidement certains types de chirurgie.
La somme de 400 millions de dollars découle d’une entente entre le ministère et la FMSQ intervenue en 2019 et des économies budgétaires de la FMSQ.
«J’ai pris l’engagement, et je vais le respecter. Je trouvais inacceptable qu’on aille encore 20 000 chirurgies qui sont en attente depuis plus qu’un an», disait M. Dubé à la cheffe d’antenne Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Le Fil 17.
Le ministre Dubé n'atteint pas ses objectifs, ont dénoncé le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS). «Que vaut la parole de Christian Dubé?» s'est insurgé en point de presse le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay.
«Il avait dit, postpandémie, il y a plus d'un an: ''La liste d'attente des chirurgies plus d'un an va passer de 20 000 à 3000 dans la prochaine année''. La prochaine année, elle est écoulée. Ce n'est pas 20 000 à 3000, c'est 17 500», a-t-il déploré.
Le gouvernement caquiste se fixe constamment de nouveaux échéanciers, parce que les précédents ne sont jamais respectés, a souligné à son tour le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.
«Pourquoi? Parce qu'on ne règle pas le problème de fond. Et le problème de fond, là, ce n'est pas l'organigramme, c'est qu'il manque de monde dans le système», a-t-il dit.
Du côté du Parti québécois (PQ), on voit d'un bon œil l'entente conclue avec les médecins spécialistes. «Je pense qu'on peut y arriver lorsqu'on collabore», a affirmé le porte-parole du PQ en santé, Joël Arseneau.
Le ministre de la Santé fait cette annonce tandis que se poursuivent les consultations sur le projet de loi 15, sa réforme du réseau de la santé intitulée Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficaces, qui prévoit notamment la création de l'agence Santé Québec, une société d'État chargée de superviser les opérations du réseau.
Avec de l'information de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de La Presse canadienne.