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L'Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 5,9 % d'une année à l'autre en janvier, après avoir affiché une hausse de 6,3 % en décembre, a indiqué Statistique Canada mardi.
L'inflation annuelle a ralenti plus que prévu en janvier, ce qui donne à penser que la Banque du Canada est probablement satisfaite de sa décision de suspendre les hausses de taux d'intérêt alors que les pressions sur les prix continuent de s'atténuer.
Dans son rapport sur l'indice des prix à la consommation publié mardi, Statistique Canada a indiqué que la décélération de l'inflation d'ensemble à 5,9 % en janvier, alors qu'elle était de 6,3 % en décembre, témoignait d'un effet de glissement annuel.
L'effet de glissement annuel désigne l'incidence qu'ont les fluctuations de prix enregistrées 12 mois plus tôt sur l'inflation globale des prix à la consommation du mois courant. Lorsque les prix ont fortement grimpé au cours du mois de référence – janvier 2022 dans ce cas-ci –, cela a un effet à la baisse sur l'indice des prix à la consommation global du mois courant.
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De fait, l'augmentation mensuelle des prix enregistrée en janvier, de 0,5 %, était inférieure à celle de 0,9 % observée au même mois l'an dernier.
Puisqu'une grande partie de l'accélération de la croissance des prix s'est produite au premier semestre de 2022, alors que la menace d'invasion de l'Ukraine par la Russie s'est concrétisée, l'inflation annuelle devrait continuer à ralentir dans les mois à venir, a prédit l'agence fédérale.
L'inflation annuelle ne s'était pas établie sous la barre des 6,0 % depuis février 2022, alors qu'elle avait été de 5,7 %.
L'inflation d'ensemble de janvier s'est révélée inférieure aux prévisions de nombreuses banques commerciales, ce qui est de bon augure pour la Banque du Canada.
Le mois dernier, la banque centrale a relevé son taux directeur pour la huitième fois consécutive depuis mars 2022, le faisant passer de près de zéro à 4,5 %. C'est son niveau le plus élevé depuis 2007. La Banque du Canada a alors signalé qu'elle prendrait une pause «conditionnelle» pour évaluer les effets de la hausse des taux d'intérêt sur l'économie.
Dans une entrevue, l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter, a souligné que la bonne surprise du rapport de mardi était «très bienvenue», mais a noté qu'une partie de la baisse de l'inflation d'ensemble était liée à des événements ponctuels. Par exemple, les prix des services cellulaires ont diminué en raison d'une prolongation des soldes d'après Noël.
«Dans l'ensemble, cela atténue légèrement la pression sur la Banque du Canada», a estimé M. Porter, ajoutant qu'une nouvelle hausse lors de la prochaine décision de la banque centrale sur son taux directeur, le 8 mars, était très probablement exclue.
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Sur une base mensuelle, la hausse des prix de l'essence en janvier a fait monter le niveau global des prix par rapport à décembre. L'agence fédérale a indiqué que l'indice des prix à la consommation avait augmenté de 0,5 % en janvier par rapport décembre, après avoir reculé de 0,6 % le mois précédent.
Dans ses prévisions les plus récentes, la Banque du Canada a prédit que l'inflation annuelle tomberait à environ 3 % d'ici le milieu de l'année. Un retour à son objectif de 2 % est attendu en 2024.
Tant que l'économie et l'inflation évoluent conformément aux prévisions de la Banque du Canada, la banque centrale estime qu'elle n'aura pas besoin d'augmenter davantage les taux.
Même si les Canadiens commenceront à voir l'inflation globale baisser plus sensiblement au cours des prochains mois – à moins d'événements mondiaux inattendus – les économistes ont remarqué que les pressions sur les prix s'atténuent depuis maintenant des mois.
Selon la Banque de Montréal, l'inflation annualisée sur trois mois oscille autour de 2,4 %, ce qui laisse entendre que l'inflation se dirige vers la cible.
Mais du point de vue de l'abordabilité, l'économiste Claire Fan, de la Banque Royale, a noté que «la douleur (était) toujours là», puisque des prix plus élevés sont déjà intégrés à l'économie.
Bien que l'inflation globale se rapproche de la cible, les Canadiens n'ont constaté aucun ralentissement du côté des produits alimentaires le mois dernier, leurs prix ayant augmenté plus rapidement d'une année à l'autre.
Les prix des produits d'épicerie ont augmenté de 11,4 % par rapport à janvier 2022, marquant une accélération par rapport à leur croissance de 11,0 % en décembre. L'agence fédérale a souligné que les prix de la viande, des produits de boulangerie et des légumes avaient tous augmenté plus rapidement.
M. Porter a fait valoir que l'inflation alimentaire était «la seule mauvaise nouvelle» dans le rapport sur l'inflation de janvier.
L'économiste a souligné que la flambée des prix des épiceries était un phénomène mondial, notant qu'il ne s'agissait «pas d'une histoire uniquement canadienne».
Parmi les facteurs qui ont une influence à ce chapitre, a-t-il précisé, se trouvent la grippe aviaire qui touche les produits avicoles et la guerre en Ukraine, qui affecte les prix de l'huile végétale et des céréales.
Mme Fan a affirmé que même si les Canadiens n'avaient pas encore vu les prix baisser en épicerie, la baisse des prix des produits de base finirait par se répercuter sur la chaîne d'approvisionnement jusqu'aux prix de détail.
«Cela prend simplement un peu plus de temps que plusieurs l'avaient prévu.»