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Le président américain Joe Biden a été accueilli vendredi après-midi par les parlementaires à la Chambre des Communes, à Ottawa, où il doit y prononcer un discours.
Le président américain Joe Biden a prononcé, vendredi après-midi, un discours à la Chambre des Communes dans le cadre de sa visite au Canada.
«Bonjour Canada», a lancé le président au début de son discours, provoquant une salve d’applaudissements.
«Aucune nation n’est aussi intimement liée» que le Canada et les États-Unis, a mentionné d’entrée de jeu M. Biden. «Vous pourrez toujours compter sur les États-Unis», a-t-il déclaré. «Nos destins sont liés et inséparables [...] parce que c’est un choix que nous avons fait», a dit M. Biden, qualifiant le Canada d’allié fiable et d’ami fidèle.
Voyez notre reportage sur ce sujet au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Le locataire de la Maison-Blanche a avoué ne pas être un partisan des Maples Leafs de Toronto, ce qui a fait rigoler les élus et les invités présents.
M. Biden a fait référence à un récent sondage selon lequel une majorité d’Américains disent apprécié le Canada et les Canadiens. Le président a aussi évoqué les «grandes possibilités» pour le Canada et les États-Unis de travailler ensemble pour faire croître l'économie. «Le monde a besoin que le Canada et les États-Unis travaillent ensemble», a-t-il affirmé, référant à la réponse d'Ottawa et de Washington en ce qui concerne le conflit en Ukraine.
«Après deux ans de COVID, les gens se demandent si l’on peut encore accomplir de grandes choses... Oui nous le pouvons», a assuré le président.
Il a insisté sur le fait que ce partenariat n'a rien à voir avec «l'inévitable de la géographie», mais qu'il s'agit du résultat d'un choix fait en continu.
«Parce que nous savons que nous ne trouverons pas de meilleur partenaire, de meilleur allié, d'ami aussi constant», a-t-il résumé.
Tant le premier ministre canadien que le président américain ont martelé, dans leur discours, qu'il était de la plus haute importance de continuer à soutenir l'Ukraine face à l'invasion de la Russie.
Tous deux ont aussi souligné l'importante de lutter contre les changements climatiques, M. Trudeau vantant les investissements pour l'énergie verte dans l'Inflation Reduction Act des États-Unis.
M. Biden a noté que nombre de véhicules électriques pour lesquels les Américains peuvent obtenir des crédits d'impôt sont assemblés au Canada.
Le président américain a profité de son allocution pour confirmer officiellement l'accord survenu pour élargir la portée de l'Entente sur les tiers pays sûrs dans le but de décourager les migrations irrégulières.
Une déclaration écrite conjointe ajoute sur ce plan que le Canada accueillera 15 000 migrants de plus en provenance de l'hémisphère occidental au cours de la prochaine année.
Concernant le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), la déclaration indique que le Canada injectera 6,96 milliards $ dans la modernisation du système de surveillance dans le Nord. Le Canada dépensera aussi 7,3 milliards $ pour l'amélioration des avions, du ravitaillement en carburant et des aérodromes en vue de son acquisition d'avions de combat F-35, M. Trudeau affirmant que l'argent proviendra des investissements prévus.
Et la déclaration indique que le groupe de travail sur l'énergie, qui sera présidé par la ministre des Finances, Chrystia Freeland, et le coordinateur présidentiel spécial des États-Unis pour les infrastructures mondiales, se concentrera sur les énergies renouvelables, les véhicules électriques, les minéraux critiques et l'énergie nucléaire.
La déclaration engage également les deux pays à atteindre l'objectif de réseaux électriques nets zéro d'ici 2035 et à construire un réseau de chargeurs de véhicules électriques des deux côtés de la frontière.
MM. Biden et Trudeau condamnent la guerre de la Russie en Ukraine et affirment que la Chine pose un «sérieux défi à long terme à l'ordre international», mais ils n'annoncent pas de nouvelles mesures pour Haïti malgré la reconnaissance de la «détérioration de la sécurité» du pays.
À VOIR | Analyse du discours du président américain avec la politologue Geneviève Tellier au bulletin Noovo Le Fil 22
Le premier ministre Trudeau a aussi prononcé une allocution lors de laquelle il a souligné l'importance de la relation avec les États-Unis, alors que le monde traverse une période «trouble».
Michael Spavor et Michael Kovrig, les deux Canadiens qui avaient été emprisonnés en Chine pendant près de trois ans ont été salués par M. Biden.
Il s'agit de la première apparition publique des «deux Michael» depuis qu'ils ont été libérés par la Chine en septembre 2021, après avoir passé plus de mille jours en prison.
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L'ambassadeur de l'Ukraine au Canada, ainsi que des ambassadeurs de l'Union européenne et d'autres pays du G7 sont également sur la liste des invités pour l'allocution au Parlement, tout comme un immigrant ukrainien au Canada.
MM. Biden et Trudeau prévoient d'avoir ensuite une réunion bilatérale au bureau du premier ministre, en après-midi.
Cet entretien doit être suivi d'une longue rencontre entre M. Biden et les principaux ministres du cabinet Trudeau, dans la salle où ils discutent généralement de décisions politiques majeures. Il est possible que certains des ministres du cabinet de M. Biden se joignent aussi à cette réunion.
Le vol présidentiel comprenait au moins 18 responsables et conseillers, dont le secrétaire d'État Antony Blinken, la secrétaire à l'Énergie Jennifer Granholm et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
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De hauts responsables de l'administration américaine ont également déclaré que M. Biden prévoyait d'avoir ce que l'on appelle une conversation «à l'écart» avec le chef conservateur Pierre Poilievre et d'échanger quelques mots avec d'autres chefs de partis aux Communes. On ne sait pas quand cela pourrait se produire.
La première dame Jill Biden aura un programme distinct aux côtés de l'épouse du premier ministre, Sophie Grégoire Trudeau. L'itinéraire officiel indique que Mme Biden sera «initiée au curling» par Mme Trudeau, avant de discuter avec une équipe de jeunes à propos du bien-être et de la santé mentale.
Les deux femmes se rendront ensuite au Musée des beaux-arts du Canada, où elles visiteront une exposition d'artistes canadiennes et dîneront ensemble avant de rejoindre le président Biden pour son allocution au Parlement.
Dans la soirée, les Biden devraient rejoindre les Trudeau et d'autres invités de marque pour un repas au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada.
La brève visite entraîne une sécurité à plusieurs niveaux dans toute la capitale, avec la GRC, les services secrets américains et la police provinciale installés dans l'enceinte parlementaire et autour des deux aéroports les plus proches de la ville.
Plusieurs rues sont fermées et des avions officiels ont survolé la ville en vue de cette visite éclair de 27 heures.
Le Canada fait pression pour que M. Biden reconsidère la doctrine «Buy American», dans laquelle Washington adopte des politiques visant à renforcer l'industrie nationale au détriment des entreprises étrangères, y compris celles liées par l'Accord Canada-États-Unis-Mexique.
Les deux dirigeants discuteront également de l'énergie verte et de la collaboration sur des projets comme les véhicules électriques, alors qu'un programme massif de dépenses des États-Unis fait pression sur les libéraux pour qu'ils mettent en place des subventions coûteuses aux entreprises.
Les deux parties disent qu'elles veulent également discuter de la crise des bandes armées en Haïti. L'administration Biden a déclaré que le Canada devrait examiner la demande du gouvernement de facto d'Haïti de mener une intervention militaire pour éliminer les gangs, mais M. Trudeau a fait valoir que les déploiements militaires passés n'avaient pas endigué la violence dans le pays.
Après des mois de pression auprès des Nations unies pour une force multinationale, les responsables américains ont déclaré cette semaine que ce n'était peut-être pas ce dont Haïti avait besoin.
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Pendant ce temps, un haut responsable du gouvernement à Ottawa a déclaré que le Canada et les États-Unis étaient parvenus à un accord de principe qui pourrait voir les demandeurs d'asile refoulés aux passages frontaliers irréguliers, colmatant une brèche qui voit environ 130 personnes entrer au Canada chaque jour par le chemin Roxham, au Québec.
La source a parlé sous le couvert de l'anonymat pour discuter d'éléments qui n'ont pas encore été rendus publics.
Un projet d'ordonnance publié vendredi dans le «Federal Register» des États-Unis, qui décrit les détails du «supplément» proposé à l'Entente sur les tiers pays sûrs, indique que l'accord modifié entrerait en vigueur dès samedi.
L'accord modifié signifierait que les migrants qui continuent de traverser là-bas, ou à tout autre point de passage non officiel, seraient traités comme s'ils traversaient à un point de contrôle frontalier officiel et seraient renvoyés aux États-Unis pour y déposer une demande d'asile.
Cette modification de ce qu'on appelle l'Entente sur les tiers pays sûrs ne fermerait pas physiquement le passage non officiel du chemin Roxham, mais découragerait le passage à cet endroit et sur les 8900 kilomètres de la frontière commune.
Avec la collaboration de Julien Denis, Noovo Info.