Début du contenu principal.
La guerre, qui a déjà coûté la vie d'au moins 2 100 personnes des deux côtés, devrait s'intensifier, aggravant ainsi la misère des habitants de Gaza, où les besoins de base et l'électricité étaient déjà en pénurie.
Les Palestiniens de la bande de Gaza peinaient à trouver une zone sûre mercredi, alors que les frappes israéliennes démolissaient des quartiers entiers, que les hôpitaux manquaient de fournitures et qu'une panne d'électricité était attendue dans les heures à venir, aggravant la misère d'une guerre déclenchée par un assaut stupéfiant et meurtrier des militants du Hamas.
Affaires mondiales Canada recommande d'éviter tout voyage non essentiel en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, «en raison de la situation imprévisible en matière de sécurité et de la suspension des services des principales compagnies aériennes internationales à destination d'Israël».
Les frappes aériennes ont réduit en ruines des pâtés de maisons entiers dans la minuscule enclave côtière et ont laissé un nombre inconnu de corps sous des monticules de débris. Les bombardements ont fait rage alors même que les militants détiennent environ 150 personnes arrachées à Israël ― soldats, hommes, femmes, enfants et personnes âgées.
Israël a promis des représailles sans précédent contre le groupe militant du Hamas qui dirige le territoire palestinien, après que ses combattants aient franchi la barrière frontalière samedi et abattu des centaines d'Israéliens chez eux, dans les rues et lors d'un festival de musique en plein air. Depuis lors, les militants ont continué à tirer des roquettes sur Israël, dont un tir nourri sur la ville d'Ashkelon, dans le sud du pays, mercredi.
La guerre, qui a déjà fait au moins 2200 victimes de part et d'autre, devrait s'intensifier et aggraver la situation des habitants de Gaza, qui manquent déjà de produits de première nécessité et d'électricité.
Après l'attaque, Israël a interdit l'entrée de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments dans le territoire - une bande de terre de 40 kilomètres de long coincée entre Israël, l'Égypte et la mer Méditerranée, où vivent 2,3 millions de Palestiniens. Le seul accès restant depuis l'Égypte a été fermé mardi après des frappes aériennes près du poste-frontière.
Alors que les Palestiniens s'entassent dans les écoles de l'ONU et dans les quartiers sûrs de plus en plus rares, les organisations humanitaires plaident en faveur de la création de corridors pour acheminer l'aide, avertissant que les hôpitaux débordés par les blessés sont à court de fournitures.
La seule centrale électrique de Gaza s'est trouvée à court de carburant mercredi après-midi, ce qui l'a obligée à s'arrêter après qu'Israël ait coupé l'approvisionnement, a déclaré le ministère de l'Énergie. Il ne reste donc plus que des génératrices pour alimenter le territoire, mais elles fonctionnent également avec du carburant qui est en quantité insuffisante.
À voir également : La ligne du temps du conflit israélo-palestinien, de 1917 à 2023
L'Organisation mondiale de la santé des Nations unies a révélé que les fournitures qu'elle avait prépositionnées pour sept hôpitaux étaient déjà épuisées en raison de l'afflux de blessés. Médecins sans frontières a indiqué de son côté que le matériel chirurgical, les antibiotiques, le carburant et d'autres fournitures étaient épuisés dans deux hôpitaux qu'elle gère à Gaza.
Dans l'un d'entre eux, «nous avons consommé trois semaines de stocks d'urgence en trois jours, notamment en raison de l'arrivée simultanée de 50 patients», a expliqué mercredi Matthias Kannes, chef de mission de l'organisation humanitaire à Gaza. Il a ajouté que le plus grand hôpital du territoire, Al-Shifa, n'avait assez de carburant que pour trois jours.
Israël a mobilisé 360 000 réservistes et semble de plus en plus enclin à lancer une offensive terrestre dans la bande de Gaza, son gouvernement étant soumis à une forte pression publique pour renverser le Hamas, qui dirige le territoire depuis 2007 et est resté fermement aux commandes pendant les quatre guerres précédentes.
Cela nécessiterait probablement un assaut terrestre prolongé et la réoccupation de Gaza, au moins temporairement. Même dans ce cas, le Hamas a une longue histoire d'insurrection clandestine dans les zones contrôlées par Israël.
«Nous n'accepterons pas que des enfants israéliens soient assassinés, a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, lors d'une réunion avec des soldats près de la frontière méridionale mardi. J'ai levé toutes les restrictions ― nous éliminerons tous ceux qui nous combattent et nous utiliserons toutes les mesures à notre disposition.»
Des frappes aériennes israéliennes ont touché mardi la maison familiale de Mohammed Deif, le chef obscur de la branche militaire du Hamas, tuant son père, son frère et au moins deux autres membres de sa famille dans la ville méridionale de Khan Younis, a déclaré Bassem Naim, un haut responsable du Hamas, à l'Associated Press.
Deif n'a jamais été vu en public et on ne sait pas où il se trouve.
Les échanges de tirs à la frontière nord d'Israël avec des militants libanais et syriens ont mis en évidence le risque d'une extension du conflit régional.
Mercredi, le groupe militant libanais Hezbollah a tiré des missiles antichars sur une position militaire israélienne, affirmant avoir tué et blessé des soldats. L'armée israélienne a confirmé l'attaque, mais n'a pas fait de commentaire sur les éventuelles victimes. L'armée israélienne a bombardé la zone du sud du Liban où l'attaque a été lancée.
Dans le cadre d'une nouvelle tactique, Israël avertit les civils d'évacuer des quartiers entiers ― plutôt que des bâtiments individuels ― avant d'infliger des destructions, dans ce qui pourrait être un prélude à une offensive terrestre.
«L'objectif est que cette guerre se termine de manière très différente de toutes les précédentes. Il doit y avoir une victoire claire, a expliqué Chuck Freilich, l'ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale en Israël. Tout ce qui doit être fait pour changer fondamentalement la situation devra être fait.»
Les responsables du Hamas ont déclaré avoir envisagé toutes les possibilités, y compris une escalade punitive de la part d'Israël. Le désespoir s'est accru parmi les Palestiniens, dont plusieurs ne voient rien à perdre face à l'occupation militaire israélienne qui n'en finit pas, à l'augmentation des colonies en Cisjordanie, au blocus de Gaza qui dure depuis 16 ans et à ce qu'ils considèrent comme l'apathie du monde.
Le ministère de l'Intérieur, dirigé par le Hamas, a déclaré que les frappes aériennes israéliennes avaient détruit l'ensemble du quartier d'al-Karama dans la ville de Gaza, faisant un «grand nombre» de morts et de blessés. Il a précisé que les équipes médicales n'ont pas pu atteindre la zone car toutes les routes y menant ont été détruites. Les responsables des secours disent qu'ils ont eu du mal à pénétrer dans d'autres zones également.
Mercredi, un journaliste de l'agence AP a vu des vagues de roquettes pleuvoir sur Ashkelon, avec des éclats d'obus s'écrasant dans la rue et le système israélien de défense antimissile Iron Dome en interceptant au moins une en plein ciel. Les habitants ont crié et pleuré en entendant les explosions.
Mardi soir, un groupe de militants a pénétré dans une zone industrielle d'Ashkelon, déclenchant une fusillade avec les troupes israéliennes, selon l'armée. Trois militants ont été tués et les troupes fouillent la zone à la recherche d'autres militants.
L'armée israélienne a déclaré que plus de 1200 personnes, dont 155 soldats, ont été tuées en Israël, un bilan stupéfiant sans précédent depuis la guerre de 1973 avec l'Égypte et la Syrie, qui a duré des semaines. À Gaza, 1055 personnes ont été tuées, selon les autorités; Israël affirme que des centaines de combattants du Hamas figurent parmi elles. Des milliers de personnes ont été blessées dans les deux camps.
Les corps d'environ 1500 militants du Hamas ont été retrouvés sur le territoire israélien, selon l'armée. Il n'était pas clair si ces chiffres correspondaient aux décès signalés par les autorités palestiniennes.
En Cisjordanie, les affrontements entre Palestiniens lanceurs de pierres et forces israéliennes ont fait 15 morts parmi les Palestiniens. La violence s'est également étendue à l'est de Jérusalem, où la police israélienne a révélé avoir tué deux Palestiniens qui avaient lancé des pierres sur les forces de l'ordre mardi en fin de journée.
À voir également : Guerre Israël-Hamas: ce qui se passe sur le terrain
À Gaza, plus de 250 000 personnes ont fui leurs maisons, selon l'ONU, soit le plus grand nombre depuis l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël en 2014, qui en avait déraciné environ 400 000. La grande majorité d'entre elles se réfugient dans des écoles gérées par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. Les dommages causés à trois sites d'approvisionnement en eau et d'assainissement ont interrompu les services pour 400 000 personnes, a indiqué l'ONU.
Des dizaines de milliers de personnes dans le sud d'Israël ont été évacuées depuis dimanche.