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C'est lundi qu'entrera en vigueur la hausse annoncée du salaire minimum au Québec. Il passera ainsi de 14,25 $ à 15,25 $ l'heure.
Selon le ministère du Travail, quelque 298 900 salariés bénéficieront de cette augmentation, dont 164 100 femmes, particulièrement dans des domaines comme le commerce de détail, la restauration et l'hébergement.
Le gouvernement du Québec avait annoncé cette hausse de 1 $ l'heure en précisant qu'elle permettait de maintenir la cible de 50 % du salaire horaire moyen «tout en tenant compte de l'évolution du contexte économique».
Mais du côté de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui regroupe des petites et moyennes entreprises, on affirme que c'est «une autre augmentation qui s'ajoute» à celles des tarifs d'électricité, des matières premières et autres.
«Ce qui nous inquiète, c'est l'accumulation» des hausses, qui finit par peser sur les épaules des PME. Et, en bout de ligne, cela contribue à faire augmenter le prix des produits. «La petite entreprise va être affaiblie», croit François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
«Ça a un effet domino. Si j'ai un étudiant à temps partiel, au salaire d'entrée qui est le salaire minimum... c'est clair qu'il va y avoir de la pression des autres employés pour recevoir le même traitement», a fait valoir M. Vincent.
Il aurait souhaité qu'à tout le moins, le gouvernement du Québec soutienne les PME, en révisant la fiscalité de ce type d'entreprise.
Au Collectif pour un Québec sans pauvreté, Virginie Larivière estime au contraire qu'une telle hausse n'est pas suffisante, avec l'inflation qui sévit.
«C'est trop peu trop tard. Nous, on demande 15 $ l'heure depuis 2016, alors évidemment que 15,25 $ en 2023, c'est clairement pas assez», lance-t-elle.
Les groupes sociaux et syndicaux qui avaient à l'époque lancé la campagne «Minimum 15» réclament aujourd'hui de porter le salaire minimum à 18 $ l'heure.
«C'est le seuil minimum. C'est une revendication qu'on porte depuis deux ans. Évidemment qu'avec l'inflation des dernières années, on peut penser que 18 $ l'heure, ce n'est même pas suffisant pour penser à être sorti de la pauvreté», argue Mme Larivière.
«Il faut quand même se questionner: est-ce qu'au Québec, on veut maintenir le discours que c'est par le travail qu'on sort de la pauvreté?» conclut-elle.