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Près de 5000 personnes ont été tuées en Haïti cette année.
Le principal aéroport international d'Haïti a rouvert aux vols commerciaux, mercredi, un mois après une deuxième fermeture cette année en raison de la violence des gangs criminels dans ce pays.
Les soldats et la police haïtienne, appuyés par la police kényane à la tête d'une mission soutenue par l'ONU pour réprimer la violence des gangs, ont renforcé la sécurité dans le secteur, et un vol d'essai entre Port-au-Prince et Cap-Haïtien «a confirmé la faisabilité et la sécurité des opérations aériennes», a déclaré mercredi le gouvernement haïtien dans un communiqué.
Il n'y avait toutefois aucun vol ni aucun passager mercredi matin à l'Aéroport international Toussaint-Louverture, la police lourdement armée ayant mis en place des points de contrôle près de l'aérogare alors qu'elle interrompait les transports publics. Un stationnement de l'aéroport normalement rempli de centaines de voitures ne comptait que quelques dizaines de véhicules, la majorité appartenant à des employés.
Un Haïtien âgé, tenant un dossier à la main, est arrivé à l'aéroport mercredi en fin de matinée, voulant vérifier quand il pourrait décoller de Port-au-Prince, mais il n'y avait aucun employé de la compagnie aérienne à aucun comptoir. Il craignait pour sa sécurité et a refusé de commenter.
L'Aéroport Toussaint-Louverture avait fermé à la mi-novembre, lorsque des gangs criminels ont ouvert le feu sur un vol de Spirit Airlines qui s'apprêtait à atterrir, touchant une hôtesse de l'air, qui a subi des blessures légères. D'autres avions commerciaux ont également été touchés ce jour-là, poussant Spirit Airlines, JetBlue et American Airlines à annuler leurs vols vers Haïti.
Le lendemain, l'Administration fédérale de l'aviation (FAA) des États-Unis a interdit aux compagnies aériennes américaines de voler vers ce pays des Antilles pendant 30 jours.
On ne savait pas immédiatement quels vols devaient reprendre mercredi. L'interdiction de la FAA est en vigueur jusqu'à jeudi. Un porte-parole de Spirit a déclaré mercredi à l'Associated Press que ses vols vers Port-au-Prince et Cap-Haïtien, où se trouve l'autre aéroport international d'Haïti, étaient suspendus «jusqu'à nouvel ordre».
Une porte-parole d'American Airlines a indiqué de son côté que le transporteur surveillait la situation en Haïti. Un porte-parole de JetBlue n'a pas répondu à un message demandant un commentaire.
Le terminal Guy-Malary de l'aéroport Toussaint-Louverture, qui dessert les vols intérieurs, a également rouvert mercredi.
Au cours du mois dernier, le seul aéroport international en activité en Haïti était celui de Cap-Haïtien, sur la côte nord de l'île. Mais s'y rendre par voie terrestre est dangereux, car les gangs contrôlent les principales routes menant à Port-au-Prince, au sud, et sont connus pour ouvrir le feu sur les transports publics.
Les rares personnes qui pouvaient se permettre d'échapper à la montée de la violence des gangs criminels dans la capitale le mois dernier ont payé des milliers de dollars pour un transport aérien privé vers Cap-Haïtien.
Ces violences, associées aux menaces et agressions présumées de la police nationale d'Haïti, avaient forcé Médecins sans frontières à suspendre ses activités pour la première fois de son histoire dans ce pays fin novembre. L'organisation a annoncé mercredi qu'elle avait partiellement repris ses activités à Port-au-Prince. Cependant, le transport des patients n'a pas repris et l'un de ses hôpitaux reste fermé.
L'aéroport de Port-au-Prince avait été fermé pendant près de trois mois au début de cette année après que des gangs ont lancé des attaques coordonnées contre des infrastructures gouvernementales clés à partir de fin février.
Près de 5000 personnes ont été tuées en Haïti cette année, dont plus de 100 lors d'un récent massacre dans un quartier contrôlé par des gangs à Port-au-Prince, Wharf Jeremie.
«La reprise des vols commerciaux marque un tournant pour l'économie haïtienne, indique mercredi le bureau du premier ministre dans un communiqué. Elle rétablit une connectivité essentielle pour les échanges internationaux, encourage les investissements, et soutient les secteurs clés tels que le commerce, le tourisme et l'entrepreneuriat.»