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«Une nouvelle hausse du taux directeur représente des centaines de dollars en moins chaque mois dans les poches de plusieurs familles québécoises, ce qui serait catastrophique», croit Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ.
Le Parti québécois (PQ) souhaite que la Banque du Canada mette un terme à l'augmentation «brutale» des taux d'intérêt - en hausse depuis mars 2022 - et demande à François Legault d'intervenir formellement au nom du gouvernement du Québec afin de s'opposer à une nouvelle hausse.
Le chef du PQ et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon est d'avis que «s’occuper de l’économie, ce n’est pas de laisser les clés de notre situation économique au fédéral sans se poser de question» et demande au gouvernement du Québec d'être proactif dans ce dossier «même si c'est une compétence fédérale».
«Si le premier ministre de la Colombie-Britannique et celui de l’Ontario peuvent le faire, il n’y a rien qui empêche François Legault de se faire entendre. Il a le devoir d’intervenir maintenant de manière ferme, au nom du Québec, pour éviter que les familles québécoises s’appauvrissent encore davantage en raison de la négligence de la Banque du Canada», écrit-il dans un communiqué acheminé aux médias.
La Banque du Canada pourrait décréter une nouvelle hausse du taux directeur mercredi lors de sa mise à jour.
«Une nouvelle hausse du taux directeur représente des centaines de dollars en moins chaque mois dans les poches de plusieurs familles québécoises, ce qui serait catastrophique.»
Paul St-Pierre Plamondon avait déjà demandé à François Legault d'intervenir dans ce dossier en janvier dernier.
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D'autre part, le chef du PQ fustige la Banque du Canada concernant les stratégies mises en place pour contrer l'inflation au pays et accuse l'institution d'être la source «du principal facteur de l'inflation actuellement au Québec».
Paul St-Pierre Plamondon met en lumière le fait que le principal facteur ayant contribué à la variation sur 12 mois (mai 2022 à mai 2023) de l'Indice des prix à la consommation est le coût de l'intérêt hypothécaire.
«C’est très ironique de voir que le principal facteur de l’inflation actuellement est causé par la Banque du Canada elle-même et par sa politique de resserrement monétaire! [...] De plus, il faut également rappeler que la Banque du Canada a dormi au gaz pendant plusieurs mois en minimisant la bulle immobilière et les premiers signes de la montée inflationniste, pour ensuite agir de manière précipitée et brutale, en mode panique», affirme-t-il.
«Les Québécois ont assez payé pour cette incompétence. Les hausses appauvrissent des centaines de milliers de Québécois et brisent le rêve de toute une génération qui aspire à accéder à la propriété.»
Le chef du PQ revient également à la charge pour la création d'une politique monétaire québécoise.
«C’est un réel enjeu, puisque le Québec ne contrôle pas sa politique monétaire, nous n’avons pas de pouvoirs sur des décisions canadiennes qui semblent déconnectées de notre réalité et qui ont un impact si substantiel dans les finances des citoyens québécois», déclare-t-il.
Paul St-Pierre Plamondon croit que le Québec doit pouvoir gérer sa politique monétaire en fonction de ses réalités économiques et de ses propres intérêts, jugeant que les politiques pancanadiennes sont rarement adaptées aux différences de contexte économique dans chaque province.
«C’est une évidence pour nous. D’ici là, il ne faut pas pour autant donner au fédéral tout ce pouvoir sans demander des comptes et protéger nos intérêts, surtout quand même les autres provinces le font », a conclu le député de Camille-Laurin.
L'inflation annuelle au Canada a accéléré pour atteindre 3,3% en juillet dernier, alors que les économistes avertissent que le dernier rapport sur l'indice des prix à la consommation (IPC) annonce de mauvaises nouvelles pour la Banque du Canada.
La hausse de la croissance des prix intervient après que l'inflation a chuté à 2,8% en juin, se situant dans la fourchette cible de la Banque du Canada de 1 à 3% pour la première fois depuis mars 2021.
L'inflation a accéléré en juillet parce que les prix de l'essence ont baissé de façon moins spectaculaire sur une base annuelle qu'en juin, selon Statistique Canada.
Après une forte hausse des prix de l'énergie provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la baisse des prix de l'essence a largement contribué au recul de l'inflation au cours de l'année écoulée.
Il faut maintenant que d'autres pressions sous-jacentes sur les prix s'atténuent pour que l'inflation continue de reculer.
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Depuis mars 2022, la Banque du Canada a augmenté dix fois son taux directeur. De 0,25 % en mars 2022, il est passé à 5 % lors de la dernière mise à jour de la Banque du Canada en juillet dernier. Le but de cet exercice financier demeure «de maîtriser l'inflation au Canada».
Au cours des 16 derniers mois, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur qu'à deux reprises. Cette hausse des taux d'intérêt à répétition a évidemment eu un impact important sur le portefeuille de plusieurs citoyens, couples et familles, en faisant bondir les paiements mensuels liés aux emprunts des ménages.
Avec des informations de La Presse canadienne.