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La croissance s’est produite malgré les ralentissements liés à la grève chez Postes Canada.
L’économie canadienne a dépassé les attentes au cours du dernier trimestre de l’année, a annoncé vendredi Statistique Canada, en grande partie grâce à une hausse des dépenses des ménages.
Le produit intérieur brut réel a augmenté de 2,6 % sur une base annualisée au quatrième trimestre, a indiqué l’agence.
C’est bien au-dessus des prévisions moyennes des économistes sondés par Reuters avant la publication, ainsi que de la Banque du Canada, qui s’attendaient à une hausse du PIB réel de 1,8 % sur une base annualisée.
La publication de vendredi a également montré que l’économie canadienne a progressé de 2,2 % sur une base annualisée au troisième trimestre de 2024, une révision à la hausse par rapport aux estimations initiales de croissance de 1 %.
Les dépenses des ménages ont augmenté de 1,4 % au quatrième trimestre, soit le rythme le plus rapide depuis plus de deux ans, a indiqué Statistique Canada. La croissance a été tirée par les achats de nouveaux camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport.
L’activité de détail a été particulièrement forte au cours du dernier mois de l’année. Selon Statistique Canada, la croissance de 2,6 % du commerce de détail en décembre a été la plus forte hausse depuis juin 2021, lorsque les restrictions sur les achats en personne liées à la pandémie de COVID-19 ont commencé à s'assouplir.
Malgré les perturbations causées par la grève de Postes Canada, le secteur des transports a progressé en décembre, grâce à une augmentation des activités des coursiers et à la fin des grèves des chemins de fer et des ports en novembre, ce qui a entraîné un rebond de la croissance.
La construction résidentielle a également augmenté à son rythme le plus rapide depuis plus de trois ans au quatrième trimestre, a indiqué l'agence, tandis que les réductions des stocks des entreprises ont miné la croissance.
Statistique Canada a indiqué que le PIB réel par habitant a augmenté de 0,2 % au cours du dernier trimestre. Sur une base par personne, l'économie canadienne s'était contractée au cours de cinq des sept derniers trimestres, bien que l'agence ait révisé à la hausse les résultats du deuxième trimestre de 2024 en territoire positif.
Statistique Canada a déclaré que le PIB réel a augmenté de 0,2 % en décembre et que ses premières estimations prévoient une légère accélération de la croissance à 0,3 % en janvier.
Les derniers chiffres du PIB dressent le portrait d'une économie canadienne en progression à l'approche de 2025 après une série de baisses des taux d'intérêt de la Banque du Canada visant à stimuler la croissance.
Mais cette trajectoire est mise à risque par les menaces de droits de douane du président américain Donald Trump, dont la date butoir pour imposer de coûteuses taxes à l'importation sur les produits canadiens approche.
«L'économie canadienne a montré quelques étincelles de vie évidentes au dernier trimestre de 2024 en réponse à la baisse des taux d'intérêt et à une exonération de la TPS, mais cette flamme pourrait encore s'éteindre en 2025 si le pays est confronté à un mur tarifaire», a déclaré Avery Shenfeld, économiste en chef chez CIBC Marchés des capitaux, dans une note aux clients.
Il a souligné que les dépenses d'investissement seront probablement limitées au premier trimestre en raison de l'incertitude et qu'une guerre commerciale avec des droits de douane larges et importants pourrait «facilement étouffer la croissance».
«Ce risque pourrait atténuer les réactions des marchés à ce qui serait autrement un rapport meilleur que prévu, et pousserait la banque centrale à réfléchir encore à une baisse des taux en mars si les nouvelles sur les droits de douane tournent mal», a-t-il indiqué.