Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Politique

DPJ: réplique cinglante de Simon Jolin-Barrette à la bâtonnière du Québec

Le gouvernement Legault accuse le Barreau du Québec de ne pas apporter de solutions constructives dans l'explosion du nombre de causes en protection de la jeunesse.

Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne

Le gouvernement Legault accuse le Barreau du Québec de ne pas apporter de solutions constructives dans l'explosion du nombre de causes en protection de la jeunesse.

 

La Presse rapportait mardi que la bâtonnière du Barreau lançait un cri du coeur et réclamait une rencontre, sans succès, notamment avec le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

Actuellement, comme il y a un trop grand nombre de causes, on n'arrive plus à respecter les délais légaux prévus à la Loi sur la protection de la jeunesse.

Le ministre a reconnu le problème des retards. En vertu de la loi, une ordonnance provisoire ne peut dépasser 60 jours lorsqu'un enfant est confié à la DPJ.

Le gouvernement critique à la fois les solutions proposées par le Barreau, mais aussi l'organisation du travail.

«J'aimerais beaucoup que le Barreau, dans ses prises de position publiques, y aille de façon constructive et dise quelles sont les solutions qu'il propose», a répondu le ministre en mêlée de presse mercredi au parlement, juste avant la période de questions.

«Je n'ai entendu aucune solution à l'exception de dire "ça prend plus de financement"», a-t-il ajouté en prenant la peine de souligner que le Barreau n'avait «pas le monopole des solutions».

Or les problèmes sont nombreux dans les services judiciaires en protection de la jeunesse et ce n'est pas une question d'argent, a laissé entendre le ministre.

Il y a notamment des enjeux d'attraction et de rétention de personnel dans le système de justice, ainsi qu'une «surjudiciarisation» des dossiers, a-t-il énoncé.

Selon lui, il faut «élargir» le programme de médiation pour déjudiciariser des dossiers.

Par ailleurs, il a dit qu'il était prêt à rencontrer la bâtonnière, Catherine Claveau.

Le ministre délégué aux Services sociaux, Lionel Carmant, a pour sa part argué en Chambre qu'il avait rencontré la bâtonnière avant sa sortie.

L'opposition officielle craint pour sa part que des enfants en souffrent déjà. Le chef intérimaire du Parti libéral (PLQ), Marc Tanguay, juge que le rapport de la Commission Laurent, sur la refonte de la DPJ, est bafoué.

«Nous n'avons, au Québec, aucune garantie qu'on n'est pas en train d'échapper des enfants», a-t-il dit en mêlée de presse mercredi.

«Le gouvernement Legault, là, c'est abonné absent. On a l'impression qu'ils abandonnent nos jeunes, abandonnent la jeunesse. Les délais dans les tribunaux font en sorte que les droits fondamentaux de nos tout-petits sont théoriques dans bien des cas. Ça, on ne peut pas accepter ça.»

Rappelons que M. Jolin-Barrette n'en est pas à son premier bras de fer avec les acteurs du système de justice: il avait notamment affronté les juges de la Cour du Québec pour la mise en place de tribunaux spécialisés en matière de violence sexuelle.

Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne