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Le gouvernement libéral de la province a ouvert l'Assemblée législative cette semaine pour une «séance extraordinaire».
Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, a promis lundi qu'un groupe d'experts indépendants surveillerait les négociations en vue d'un accord énergétique final avec Hydro-Québec, mais il ne s'est pas engagé à réviser l'accord dans sa forme actuelle.
Le gouvernement libéral de la province a ouvert l'Assemblée législative cette semaine pour quatre jours de débats afin d'examiner le protocole d'entente annoncé le 12 décembre entre Hydro-Québec et Terre-Neuve-et-Labrador et promettant des milliers d'emplois ainsi que des milliards de dollars de revenus.
Les politiciens de l'opposition ont passé une grande partie de la première journée à répéter leurs appels à un examen indépendant de l'accord provisoire, soulignant les échecs passés des mégaprojets de la province.
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«Je ne comprends tout simplement pas la réticence à accepter ce (contrat), qui a un impact si important sur les opportunités pour les gens de Terre-Neuve-et-Labrador, et à permettre qu'il soit révisé», a fait valoir Tony Wakeham, chef de l'opposition progressiste-conservatrice. «Vous engagez-vous à un examen indépendant de ce protocole d'entente?» a-t-il demandé à M. Furey.
En réponse, le premier ministre a déclaré que des cabinets indépendants avaient déjà fourni des conseils pendant les négociations. Son gouvernement fournira «des conseils externes et indépendants au cabinet» aux dernières étapes de l'accord. D'ici là, a-t-il dit, le gouvernement «s'engagera à poursuivre la surveillance indépendante, à faire régulièrement le point avec le cabinet (...) et à superviser de manière indépendante l'équipe de négociation».
«Dire qu'il n'y a eu aucune évaluation et contribution indépendantes jusqu'à présent est malhonnête», a ajouté le premier ministre.
Selon l'accord provisoire, Hydro-Québec paierait beaucoup plus pour l'électricité de la centrale hydroélectrique de Churchill Falls, au Labrador, tout en développant des projets supplémentaires avec Newfoundland and Labrador Hydro le long du fleuve Churchill.
Il met fin à un contrat de 1969 qui a longtemps été un point sensible à Terre-Neuve-et-Labrador, parce qu'il permettait à Hydro-Québec d'acheter la majeure partie de l'électricité de Churchill Falls à des prix bien inférieurs à la valeur du marché. Terre-Neuve-et-Labrador a tenté en vain de faire annuler l'accord, dans une bataille qui s'est terminée devant la Cour suprême du Canada en 2017.
L'accord devait expirer en 2041, mais Hydro-Québec a accepté d'y mettre fin maintenant. En vertu du nouvel accord, le service public appartenant à la province paiera environ 30 fois plus pour l'électricité de Churchill Falls, ce qui entraînera une augmentation d'environ 17 milliards $ pour le Trésor de Terre-Neuve-et-Labrador d'ici 2041. Il versera également 3,5 milliards $ à Newfoundland and Labrador Hydro pour le droit de s'associer à une expansion de la centrale et à une nouvelle installation hydroélectrique plus loin en aval du fleuve Churchill.
Le budget total de Terre-Neuve-et-Labrador cette année est d'environ 10,4 milliards $ et la province porte une dette nette d'environ 17,7 milliards $. En 2022, elle avait la deuxième dette nette par habitant la plus élevée du pays, derrière l'Ontario, selon Statistique Canada.
Une partie du fardeau financier de la province provient du projet hydroélectrique de Muskrat Falls, qui se trouve également sur le fleuve Churchill. Le projet a été achevé en 2023, après des années de retard et des milliards de dollars de dépassements de coûts. Une longue enquête publique sur les échecs du projet a abouti à un rapport final en 2020 contenant une longue liste de recommandations.
Elles comprenaient notamment un appel au gouvernement pour qu'il engage des «experts externes indépendants» pour évaluer et analyser tout projet dont le budget est supérieur à 50 millions $. Cette recommandation ne précise toutefois pas à quel moment de la genèse du projet ces experts devraient être engagés.
Des responsables de Newfoundland and Labrador Hydro ont déclaré que plusieurs sociétés indépendantes, dont JP Morgan, ont fourni des conseils pendant les négociations du contrat, et que des représentants devraient participer aux débats cette semaine.
M. Furey a rappelé que l'accord était préliminaire et non contraignant, et qu'il l'avait soumis au débat à l'Assemblée législative pour qu'il soit transparent et qu'il inclue le public même aux premiers stades. Cela n'a pas été le cas avec Muskrat Falls, ont fait remarquer d'autres libéraux, lundi.
«Nous poursuivrons la surveillance, avec un panel d'experts indépendants qui fournira des conseils au cabinet sur les négociations et les accords définitifs», a assuré le premier ministre Furey, déclenchant les applaudissements de son caucus. Après cette analyse, ces accords définitifs reviendront à l'Assemblée législative pour un nouveau vote, a-t-il promis.
La centrale de Churchill Falls a une capacité de production d'environ 5400 mégawatts et produit environ 34 milliards de kilowattheures par an, soit à peu près assez pour alimenter le Danemark, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie.