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Les réserves alimentaires s'amenuisent après qu'Israël a bouclé le territoire à toute importation il y a près d'un mois.
L'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ferme toutes ses boulangeries dans la bande de Gaza, ont annoncé mardi des responsables, alors que les réserves alimentaires s'amenuisent après qu'Israël a bouclé le territoire à toute importation il y a près d'un mois.
Israël, qui a renforcé son blocus puis repris son offensive afin de faire pression sur le Hamas pour qu'il accepte des modifications à son accord de cessez-le-feu, a déclaré que suffisamment de nourriture était entrée dans la bande de Gaza pendant la trêve de six semaines pour subvenir aux besoins des quelque deux millions de Palestiniens du territoire.
Les marchés se sont largement vidés il y a quelques semaines, et les agences des Nations unies affirment que les réserves accumulées pendant la trêve s'épuisent. L'enclave palestinienne dépend fortement de l'aide internationale, car la guerre a détruit la quasi-totalité de sa capacité de production alimentaire.
Mohammed al-Kurd, père de 12 enfants, a déclaré que ses enfants se couchaient sans dîner. «Nous leur disons d'être patients et que nous leur apporterons de la farine demain matin, a-t-il raconté. Nous leur mentons, et nous nous mentons à nous-mêmes.»
Une note du Programme alimentaire mondial (PAM) diffusée lundi aux organisations humanitaires indiquait que le PAM ne pouvait plus exploiter ses boulangeries restantes, qui produisent le pain pita dont beaucoup dépendent. L'agence des Nations unies a indiqué qu'elle privilégiait ses stocks restants pour fournir une aide alimentaire d'urgence et étendre la distribution de repas chauds. Les porte-parole du PAM n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Olga Cherevko, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, a indiqué que le PAM fermait ses 19 boulangeries restantes après en avoir fermé six autres le mois dernier. Elle a précisé que des centaines de milliers de personnes dépendaient d'elles.
Le COGAT, l'organisme militaire israélien chargé des affaires palestiniennes, a indiqué que plus de 25 000 camions sont entrés à Gaza pendant le cessez-le-feu, transportant près de 450 000 tonnes d'aide. Ce volume représente environ un tiers de ce qui est entré pendant toute la guerre.
«Il y a suffisamment de nourriture pour longtemps, si le Hamas la laisse aux civils», a fait savoir le COGAT.
Les agences des Nations unies et les groupes humanitaires affirment avoir eu du mal à acheminer et à distribuer l'aide avant l'instauration du cessez-le-feu en janvier. Leurs estimations de la quantité d'aide effectivement parvenue à la population de Gaza étaient systématiquement inférieures à celles du COGAT, qui se basaient sur la quantité entrée par les postes-frontières.
La guerre a commencé lorsque des militants dirigés par le Hamas ont attaqué le sud d'Israël le 7 octobre 2023, tuant environ 1200 personnes, principalement des civils, et prenant 251 otages. Le Hamas détient toujours 59 otages – dont 24 seraient vivants – après que la plupart des autres ont été libérés dans le cadre d'accords de cessez-le-feu ou d'autres accords.
L'offensive israélienne a tué plus de 50 000 Palestiniens, dont des centaines lors de frappes depuis la fin du cessez-le-feu, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne précise pas si les victimes de la guerre sont des civils ou des combattants. Israël affirme avoir tué environ 20 000 combattants, sans fournir de preuves.
Au début de la guerre, Israël a bloqué toute aide humanitaire à Gaza, mais a ensuite cédé sous la pression de Washington. L'administration du président américain Donald Trump, qui s'est attribuée le mérite d'avoir contribué à la négociation du cessez-le-feu, a exprimé son soutien total aux actions d'Israël, y compris à sa décision de mettre fin à la trêve.
Israël a exigé du Hamas la libération de plusieurs otages avant d'entamer des négociations pour mettre fin à la guerre, négociations qui auraient dû débuter début février. L'État hébreu a également insisté pour que le Hamas se désarme et quitte la bande de Gaza, conditions qui ne faisaient pas partie de l'accord de cessez-le-feu.
Le Hamas a appelé à la mise en œuvre de l'accord, qui prévoit la libération des otages restants en échange de la libération de davantage de prisonniers palestiniens, d'un cessez-le-feu durable et du retrait israélien.