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Le premier ministre Justin Trudeau a officiellement rendu hommage jeudi matin, aux Communes, à «notre reine», «la seule souveraine que la majorité d’entre nous ait connue».
Les quatre partis principaux à la Chambre des communes ont rendu hommage à la défunte reine Élisabeth II, jeudi, mais le Bloc québécois a choisi de quitter l'enceinte immédiatement après la minute de silence pour «laisser les élus du Canada à leurs manifestations».
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet a offert ses condoléances à toutes les personnes éplorées du départ d'une «figure dominante des trois derniers quarts de siècle».
Mais il a du même coup invité les élus à amorcer «bientôt» une «nécessaire réflexion».
Le Bloc québécois prône l'abolition de la monarchie, tout comme le Nouveau Parti démocratique (NPD), mais le chef Jagmeet Singh a affirmé plus tôt jeudi que ce n'était pas le moment de débattre de cet enjeu.
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Le premier ministre Justin Trudeau, qui a rencontré la souveraine à plusieurs reprises, a tenu à souligner les liens étroits entre le Canada et sa reine.
«Sa majesté se sentait chez elle au Canada, elle est venue au Canada plus souvent que dans n'importe quel autre pays, a dit le premier ministre. En 1964, elle avait dit qu'elle était heureuse de savoir qu'il existait dans notre Commonwealth un endroit où on s'attendait d'elle de s'exprimer officiellement en français.»
Il a souligné qu'au cours de ses 70 ans de règne, la reine avait été des grands événements de l'histoire du Canada, comme le 100e anniversaire de la fédération, en 1967, ou le rapatriement de la Constitution, en 1982.
M. Trudeau a par ailleurs salué l'implication du nouveau roi Charles III, notamment en matière de réconciliation avec les Autochtones et d'environnement, et il a offert officiellement les condoléances de tous les Canadiens à la famille royale.
«J'espère que lundi prochain, les Canadiens, d'un océan à l'autre, pourront prendre quelques instants pour réfléchir à l'héritage incomparable de sa majesté, et à ce qu'elle représentait de mieux.»
Le premier ministre a d'ailleurs annoncé qu'il se rendra à Londres lundi pour les funérailles de la reine et qu'il sera accompagné d'anciens premiers ministres et gouverneurs généraux.
Le nouveau chef de l'opposition, Pierre Poilièvre a aussi rendu hommage à la souveraine dans son premier temps de parole en tant que chef conservateur.
Il a fait valoir que la reine avait servi le Canada avec brio et qu'elle avait démontré avec humilité que ceux qui sont dans le service public travaillent pour la population d'abord.
Il a d'ailleurs cité l'ancien premier ministre canadien Wilfrid Laurier pour démontrer que les Canadiens avaient des liens importants avec le Royaume-Uni.
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«Lors d'une visite en France en tant que premier ministre en 1897, Laurier a fait remarquer au nom de tous les Canadiens français qu'il avait une fidélité envers l'Angleterre et la France. En disant: ''Nous sommes fidèles à la nation qui nous a donné la vie ainsi qu'à celle qui nous a donné la liberté''», a-t-il souligné.
Quant à Jagmeet Singh, il a mentionné que la reine semblait aimer profondément le Canada, et qu'elle avait eu une écoute toute particulière pour ceux qu'elle rencontrait.
Il a aussi salué le nouveau roi, Charles III, et a dit souhaiter qu'il s'intéresse à la question autochtone.
«J'espère qu'il relèvera le défi de la réconciliation que lui ont lancée les chefs des Premières Nations et la Commission de vérité et réconciliation», a-t-il affirmé.
D'autres députés ont aussi pu prendre la parole lors de la séance et selon le nombre d'élus qui souhaitent se lever, les procédures pourraient se poursuivre vendredi matin.
L'ouverture de la session parlementaire de l'automne, qui devait avoir lieu lundi prochain, 19 septembre, soit le même jour que les funérailles de la reine Élisabeth II à Londres, a donc été reportée d'une journée, soit au mardi 20.
Le Canada déléguera 15 dignitaires aux funérailles d'État de la reine Élisabeth II, lundi à Londres, tandis que quatre Canadiens prendront part à un défilé de récipiendaires de «distinctions honorifiques royales», dont Gregory Charles.
La délégation officielle canadienne à l'abbaye de Westminster sera dirigée par le premier ministre Justin Trudeau et son épouse, ainsi que par la gouverneure générale, Mary Simon, et son mari.
Les deux couples seront accompagnés des anciens gouverneurs généraux Michaëlle Jean et David Johnston, qui ont représenté la reine au Canada, ainsi que des ex-premiers ministres Kim Campbell, Jean Chrétien, Paul Martin et Stephen Harper.
Les dirigeants des trois grandes organisations autochtones nationales seront aussi présents à l'abbaye de Westminster: la cheffe nationale de l'Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, le président de l'Inuit Tapiriit Kanatami, Natan Obed, et la présidente du Ralliement national des Métis, Cassidy Caron.
Enfin, la greffière du Conseil privé, Janice Charette, et le haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, Ralph Goodale, compléteront la délégation canadienne aux funérailles d'État.
Par ailleurs, le musicien Gregory Charles, le médaillé olympique Mark Tewksbury et l'actrice Sandra Oh, tous les trois membres de l'Ordre du Canada, ainsi que le garde-côte Leslie Arthur Palmer, décoré de la Croix de la vaillance, prendront part à un défilé de récipiendaires de distinctions honorifiques nationales, dans le cadre du service funèbre à Londres.
Des membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de plusieurs régiments des Forces armées canadiennes se joindront par ailleurs au personnel en uniforme d'autres pays du Commonwealth à l'occasion des funérailles à Londres, qui devraient débuter à 11 h (heure locale), à l'abbaye de Westminster.
À Ottawa, une cérémonie commémorative nationale aura lieu lundi à 11 h, en la cathédrale anglicane Christ Church, à laquelle assisteront les anciens premiers ministres progressistes-conservateurs Brian Mulroney et Joe Clark. Tous les parlementaires ont été conviés à ce service commémoratif, qui sera télédiffusé en direct.
La cérémonie nationale de commémoration à Ottawa débutera par un défilé de membres des Forces armées canadiennes et de la GRC. Une salve d'honneur d'un coup de canon par année de vie de la souveraine sera tirée durant le défilé, qui se rendra du manège militaire de la place Cartier jusqu'à la cathédrale Christ Church.
À l'issue du service religieux, des CF-18 de l'Aviation royale canadienne survoleront la colline du Parlement puis la cathédrale.
Le premier ministre Trudeau a annoncé mardi que lundi, `Jour de deuil national', serait un jour férié au sein de la fonction publique fédérale.