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Les deux avocates lancent un appel aux autorités canadiennes et québécoises à en faire plus pour lutter contre les violences sexuelles et les prévenir en renforçant leur appui aux Ukrainiens.
Kateryna Shunevych et Marta Pavlyshyn de l’association d’avocates ukrainiennes JurFem sont de passage à Ottawa du 17 au 19 mai et à Québec du 22 au 24 mai pour sensibiliser les autorités et la population sur l’impact des violences sexuelles liées à la guerre en Ukraine.
Invitées par Avocats sans frontières Canada (ASFC), les deux avocates lancent un appel aux autorités canadiennes et québécoises à en faire plus pour lutter contre les violences sexuelles et les prévenir en renforçant leur appui aux Ukrainiens.
«Il y a des violations des droits de la personne tous les jours. Je parle de l'agression russe. Les gens doivent comprendre ce qui se passe pour être en mesure de nous aider et être prêts à traduire en justice les responsables de ces crimes», a expliqué Me Shunevych en entrevue.
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Jeudi, elles ont rencontré la députée Anita Vandenbeld, secrétaire parlementaire pour le Développement international et Andréanne Larouche, la députée et porte-parole pour la condition féminine du Bloc Québécois. Elles ont également pu aborder le dossier avec l’équipe de Carrie Lehmeier, concernant le Programme pour la stabilisation et les opérations de paix d'Affaires mondiales Canada.
Les avocates ont même eu la visite surprise du ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, à Ottawa.
Rencontre surprise hier avec le député de circonscription de #ASFCanada, le ministre @jyduclos. Il a réaffirmé son engagement à notre cause, cette fois-ci particulièrement envers notre effort conjoint avec #JurFem pour la justice en #Ukraine. #Polcan pic.twitter.com/CsZHS89T6r
— ASF Canada (@ASFCanada) May 19, 2023
Malgré la mise en place de la Politique d’aide internationale féministe du Canada et la Politique internationale du Québec, les deux avocates estiment que les besoins sont criants avec la guerre en Ukraine.
«C'est comme ça que la communauté canadienne peut nous aider: en partageant son expérience, ses connaissances et sa vision sur l'égalité des genres», a soutenu Me Pavlyshyn en entrevue. «C'est important pour nous de voir ce qui a fonctionné ou pas, les leçons apprises et ce qu'on peut reproduire en Ukraine.»
Voyez le récapitulatif d'Anaïs Elboujdaini dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Durant leur court séjour à Ottawa, elles ont rencontré le juge en chef de la Cour suprême, Richard Wagner, et ministre de la Justice David Lametti. Ce dernier a réaffirmé le soutien du Canada envers la Cour pénale internationale avec une enveloppe de 2 millions de dollars en plus du personnel, qui va enquêter sur les crimes sexuels et crimes contre les enfants.
«Le Canada soutient entièrement le travail de la Cour pénale internationale afin de tenir la Russie responsable des crimes de guerre commis en Ukraine», a fait savoir le cabinet du ministère de la Justice du Canada par courriel. «Le ministre Lametti est convaincu que les auteurs de violences sexuelles en Ukraine doivent être traduits en justice.»
La ligne d’urgence de l’association ukrainienne a reçu 327 appels depuis son lancement en avril 2022, certains relatifs à des violences sexuelles, dont plusieurs viols d’enfants. Cette initiative, qui a pris forme en réponse aux horreurs causées par la guerre, vise à ce que ces violations graves des droits de la personne ne demeurent pas impunies, dit-on.
«JurFem est en première ligne pour répondre aux besoins des victimes, notamment de violences sexuelles. Sa visite au Canada est une occasion unique de faire le point sur la situation et de veiller à ce que justice soit rendue», a mentionné Pascal Paradis, le directeur général d'ASFC.
Grâce à l'appui d'ASFC depuis presque un an, ils ont pu accompagner une dizaine de victimes, donc des cas de violences sexuelles liées au conflit, de viol et de discrimination basée sur le genre. Une personne a été formellement accusée, ajoute-t-on.
Le Bureau du procureur général ukrainien affirme enquêter sur 175 cas de violences sexuelles. Ces dossiers seront traités par les juridictions ukrainiennes. Il en sera de même pour la majorité des violations graves des droits de la personne commises en Ukraine.
«Nous nous attendons à des procès justes, c'est pourquoi nous colligeons les preuves comme il se doit. Nous croyons fermement à une vraie justice, que justice soit rendue», a conclu Me Shunevych en entrevue.
Avec les informations d'Anaïs Elboujdaini pour Noovo Info