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Juillet serait sur le point de devenir le mois le plus chaud jamais enregistré, selon les données publiées par des experts climatiques.
Juillet serait sur le point de devenir le mois le plus chaud jamais enregistré, selon les données publiées par des experts climatiques.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Des experts du monde entier se sont réunis mercredi lors d'une conférence de presse pour présenter de nouvelles données recueillies en juillet, suggérant que le mois battra un record de chaleur.
Selon Karsten Haustein, scientifique climatique de l'Université de Leipzig, en Allemagne, les projections montrent que juillet sera le mois le plus chaud jamais enregistré. «Beaucoup d'entre vous ont entendu parler du record en début de mois. Nous avons dépassé les 17 degrés Celsius (°C)», a déclaré M. Haustein, faisant référence à la température moyenne mondiale.
La température moyenne est environ de 0,2 °C plus chaude que le mois de juillet record en 2019, et les projections actuelles suggèrent que la Terre n'a jamais été aussi chaude depuis environ 120 000 ans.
Ces prévisions pour juillet surviennent à la suite d’une série de données que les experts surveillent pour comprendre les impacts des émissions humaines sur le monde et les catastrophes naturelles qui en découlent.
Parmi les données figurent des records plus petits qui ont été battus ces dernières semaines.
Le 4 juillet, la température mondiale a atteint en moyenne 17,18 °C, en faisant la journée la plus chaude depuis au moins 44 ans. Juin a également battu un record cette année. La température mondiale a grimpé de 1,05 °C au-dessus de la moyenne du XXe siècle. Il s’agit de la première fois qu'un mois d'été était plus d'un degré Celsius plus chaud que la moyenne.
Bien que la présentation de mercredi, sous embargo jusqu'à jeudi matin, ait eu lieu quelques jours avant la fin du mois, les scientifiques regardent déjà vers l'avenir pour voir ce que les données finales montreront.
Selon les données de M. Haustein, qui combinent des informations de plusieurs agences météorologiques, on s'attend à ce que ce mois soit de 1,3 à 1,7 °C au-dessus de la température moyenne mondiale calculée avant que les humains ne commencent à brûler des combustibles fossiles.
Cela devrait battre le record de juillet 2019 de 0,2 °C, qui est un record d'observation vieux de 174 ans.
«Cela soulève la question: "Est-ce le mois de juillet le plus chaud?" Habituellement, on attendra que le mois soit terminé, mais comme vous pouvez le constater, il est déjà bien au-dessus de l'ancien record», a ajouté M. Haustein. «À ce stade, il est certain que nous sommes dans un territoire absolument nouveau en termes de records.»
Les scientifiques ont mentionné qu'ils savaient que juillet 2023 serait probablement le mois le plus chaud depuis longtemps. Ils ont donc cherché à calculer s'il serait le plus chaud de l'histoire de la Terre.
«Est-ce le mois le plus chaud des 100 dernières années, ou 1000, ou même 10 000 ans? C'est une question plus délicate à répondre», a admis M. Haustein. «Avant 1850, nous n'avions pas ces observations, du moins pas assez pour dire quelque chose de significatif sur la moyenne mondiale.»
Les chercheurs ont documenté les températures depuis des millions d'années grâce à des sources naturelles comme les cernes des arbres, les carottes de glace, les coraux et les sédiments lacustres. C'est l'étude de la paléoclimatologie.
M. Haustein a souligné que la comparaison des données recueillies par la paléoclimatologie avec les températures de ce mois suggère que juillet pourrait être le mois le plus chaud depuis 120 000 ans.
«Il y a de bonnes chances que ce mois soit essentiellement le plus chaud jamais enregistré depuis les relevés paléoclimatiques», a-t-il avancé.
Les conséquences du réchauffement de la planète se manifestent dans le monde entier, non seulement par les records de chaleur battus, mais aussi par les inondations, les feux de forêt et les tempêtes violentes, selon les scientifiques.
Au Canada, 4785 incendies de forêt ont brûlé plus de 12 millions d'hectares, dont certains ont été causés par un sol plus sec que d'habitude.
La Nouvelle-Écosse, qui a connu cette année le plus grand incendie de forêt de son histoire, doit maintenant faire face à des inondations d'une gravité telle qu'elles ont été qualifiées «d'événements plus que centenaires».
Les feux de forêt et les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent suffisamment courants pour faire augmenter les taux d'assurance, selon certains experts.
Lors de la présentation des données sur les températures record mercredi, une responsable d'une organisation canadienne axée sur le changement climatique a parlé de ce qu'elle a constaté ces dernières années.
«Ma famille canadienne vient de Nouvelle-Écosse, qui est actuellement en état d'urgence pour la quatrième fois en un an», a lancé Catherine Abreu, directrice exécutive de Destination Zero, lors de la conférence de presse. «Je pense que nous pouvons tous réfléchir aux terribles impacts que nous et nos communautés subissons en raison des changements climatiques extrêmes.»
Mme Abreu a ajouté que les prévisions de M. Haustein sont une autre tentative désespérée des experts pour ralentir le réchauffement de la planète. Elle a souligné les énergies renouvelables comme l'un des principaux moyens de réduire la dépendance au pétrole et au gaz, permettant ainsi, selon elle, un avenir plus durable.
«Nous devons libérer le niveau d'ambition nécessaire pour faire face à ces impacts et nous remettre de cette crise climatique incontrôlée», a-t-elle conclu.