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Des chercheurs estiment que les problèmes de sommeil sont une composante clé de la COVID longue et devraient être inclus dans la définition du syndrome.
Des chercheurs estiment que les problèmes de sommeil sont une composante clé de la COVID longue et devraient être inclus dans la définition du syndrome.
Ce constat émane d'une étude internationale, publiée récemment dans la revue scientifique Journal of Sleep Research, à laquelle a participé le professeur Charles Morin, de l’École de psychologie de l’Université Laval. L'enquête a été menée auprès de 13 628 personnes vivant dans 16 pays.
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Les auteurs rapportent donc que près de la moitié des personnes touchées par une forme grave ou moyenne de la COVID-19 souffrent d’insomnie trois mois après l’infection.
Ces résultats placent l'insomnie au 3e rang des symptômes les plus fréquemment rapportés.
Un autre problème de sommeil, la somnolence diurne - une somnolence ou un endormissement inhabituels en journée -, vient au 8e rang des symptômes les plus fréquemment rapportés. Elle touche respectivement 36 % et 31 % des personnes qui ont eu une COVID-19 de sévérité grave ou moyenne.
À la lumière de ces résultats, Charles Morin estime que l’insomnie et la somnolence diurne devraient être considérées comme des symptômes clés de la COVID longue. «Les problèmes de sommeil pourraient même exacerber et prolonger d’autres symptômes de la COVID longue», ajoute-t-il.
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La COVID longue est encore source de mystère pour le milieu médical alors qu'elle affecte, selon les différentes données disponibles, environ 15 % des adultes qui ont contracté la COVID-19.
« Il s’agit d’un syndrome dont les caractéristiques sont encore mal définies, rappelle le professeur Morin, qui est également chercheur au Centre de recherche CERVO.
«La COVID longue se manifeste par la présence de symptômes qui persistent au moins trois mois après l’infection. Pour l’instant, les symptômes reconnus sont une grande fatigue, un essoufflement et un brouillard mental», précise-t-il.
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Pour mener à bien l'étude internationale concernant la COVID longue, les participants devaient indiquer s’ils avaient eu la COVID-19 et, si oui, quelle en avait été la gravité. Ils devaient aussi répondre à des questions portant sur la présence, depuis au moins trois mois, de 21 problèmes de santé.
Parmi les répondants, 2705 ont indiqué qu’ils avaient eu la COVID-19. Les chercheurs les ont subdivisés en quatre catégories selon la sévérité de l’infection : asymptomatique (11 %), légère (55 %), moyenne (25 %) et grave (9 %). Ces derniers cas regroupaient les personnes dont l’état de santé avait nécessité une hospitalisation.
« Contrairement à plusieurs études sur le sujet, nous avions un groupe témoin constitué de personnes qui n’avaient pas eu la COVID-19, souligne le professeur Morin. «C’est important parce qu’après plusieurs mois de pandémie, tout le monde ressentait, à divers degrés, une fatigue et un brouillard mental», tient-il à préciser.