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«Ce matin, l'évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père.»
Le pape François, premier pontife latino-américain de l'histoire, qui a séduit le monde par son style humble et son souci des pauvres, est décédé lundi. Il avait 88 ans.
Le pape François a succombé à un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a provoqué un coma et une défaillance cardiocirculatoire irréversible, selon son certificat de décès publié lundi par le Vatican.
«Le décès a été constaté par enregistrement électrocardio-thérapeutique», indique ce document signé par le directeur du département de la santé et de l'hygiène du Vatican, le professeur Andrea Arcangeli.
Les cloches des églises de Rome ont retenti après l'annonce, qui a été lue par le cardinal Kevin Ferrell, le camerlingue du Vatican, depuis la chapelle de la Domus Santa Marta, où vivait le pape.
«À 7 h 35 ce matin, l'évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père. Toute sa vie a été consacrée au service du Seigneur et de son Église», a souligné M. Farrell dans sa déclaration.
«Il nous a appris à vivre les valeurs de l'Évangile avec fidélité, courage et amour universel, en particulier pour les plus pauvres et les plus marginalisés. Avec une immense gratitude pour son exemple de véritable disciple du Seigneur Jésus, nous recommandons l'âme du pape François à l'amour infini et miséricordieux de Dieu, Un et Tribun.»
François souffrait d'une maladie pulmonaire chronique et avait subi l'ablation d'une partie d'un poumon dans sa jeunesse. Il a été admis à l'hôpital Gemelli le 14 février pour une crise respiratoire qui s'est transformée en double pneumonie. Il y est resté 38 jours.
Mais il a fait une dernière apparition publique pour le dimanche de Pâques — à la veille de son décès — pour bénir des milliers de personnes sur la place Saint-Pierre.
Il s'est même offert une promenade surprise en papamobile sur la piazza, suscitant des acclamations et des applaudissements frénétiques.
Premier pape non européen depuis le 8e siècle, Jorge Mario Bergoglio, de son vrai nom, accède à la fonction en 2013. L'Argentin remplace Benoît XVI, qui a démissionné pour des raisons de santé.
Il est le premier pape à prendre le nom de François, en l'honneur de François d'Assise, le saint des pauvres.
Dès son accession au pontificat, François tente de se distancier de son prédécesseur, vu comme plus rigide et conservateur. Il entreprend des réformes pour adapter l'Église au monde actuel.
«Sa première prise de position forte a été: nous devons accueillir les migrants; les migrants, ce sont nos frères», explique le professeur titulaire à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval, Gilles Routhier.
«Il a avancé dans le rapport avec les autres religions, en particulier les juifs et les musulmans. Et à l'intérieur de l'Église catholique, il a tenté de renouveler ou de mettre à jour la gouvernance.»
Le pape répète souvent qu'il veut lutter contre ce qu'il appelle le «cléricalisme», c'est-à-dire la trop grande distance entre les membres du clergé et les fidèles.
Ardent défenseur d'une Église ouverte à tous, François rompt d'ailleurs avec l'eurocentrisme traditionnel du Vatican pour s'intéresser davantage aux «périphéries» du monde.
«Nous devons trouver un nouvel équilibre, autrement l'édifice moral de l'Église risque de s'écrouler comme un château de cartes», mentionne-t-il aux journalistes à l'été 2013.
Il rejette l'ordination des femmes, mais ajoute des femmes à des rôles décisionnels importants et leur permet de servir comme lectrices et acolytes dans les paroisses.
«Je pense qu'il est allé le plus loin qu'il pouvait aller, parce qu'il ne faut pas penser que le pape a un pouvoir absolu. Il doit jouer avec les différentes forces qui s'exercent dans l'Église et les vents contraires, les vents de front», rappelle M. Routhier.
«En même temps, il était persuadé qu'il faut accorder aux femmes une place plus importante dans l'Église.»
Au cours de son pontificat, François demande aussi de ne pas «marginaliser» les homosexuels.
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«Si une personne (...) cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger? Le catéchisme de l'Église catholique dit très bien qu'on ne doit pas marginaliser les homosexuels. Ils sont nos frères», affirme-t-il.
En 2023, François autorise la bénédiction des couples de même sexe, à condition qu'elle soit effectuée en dehors des rituels liturgiques. Le sacrement du mariage reste, lui, exclusivement réservé aux couples hétérosexuels.
Généralement effectuée par un prêtre, la bénédiction consiste à invoquer la bienveillance divine sur une personne ou une assemblée, selon la définition de l'Église catholique.
Dans son autobiographie publiée en janvier 2025, il écrit que c'est toutefois la réforme de la bureaucratie du Vatican et l'imposition de normes internationales de comptabilité qui ont généré «la plus grande résistance».
Il n'aborde que brièvement dans le livre le scandale des abus sexuels commis par le clergé, qui a pourtant secoué son pontificat pendant plusieurs années et pour lequel il a maintes fois dû demander pardon.
Les Canadiens se souviendront surtout des excuses que le pape François a adressées en 2022 aux peuples autochtones pour les traitements qu'ils ont subis dans les pensionnats.
«Ce n'a pas été un voyage facile, mais son contact avec les Premiers Peuples vient du fait qu'il est né en Amérique, en Argentine», note M. Routhier.
«Ce n'était pas une question absolument nouvelle pour lui, les Premiers Peuples et les Autochtones, ce qui le rendait plus sensible et qui l'a rendu capable d'entreprendre ce voyage malgré sa fragilité à ce moment-là.»
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À la fin de sa visite au Canada, qui comportait des arrêts en Alberta, au Québec et au Nunavut, le pape a reconnu que les traitements réservés aux Autochtones constituaient un «génocide».
Puis, sous sa gouverne, l'Église catholique a répudié la «doctrine de la découverte», utilisée par les Européens dès le 15e siècle pour justifier la saisie de territoires appartenant aux peuples autochtones.
En 2022, il dénonce la guerre entre l'Ukraine et la Russie et déclare que «le Saint-Siège est prêt à tout pour se mettre au service de la paix».
Deux ans plus tard, il condamne «la cruauté» des frappes israéliennes contre Gaza, en dépit des protestations de la diplomatie israélienne.
Il s'attire également les foudres de la Maison-Blanche en février 2025, lorsqu'il dénonce les expulsions massives de migrants voulues par le président Donald Trump.
Pour se rapprocher des jeunes, le pape François ouvre des comptes sur les réseaux sociaux, comme Twitter et Instagram. En juillet 2017, son compte Twitter dépasse les 35 millions d'abonnés.
Tout au long de son pontificat, François souffre d'une santé fragile, notamment à cause de l'ablation partielle de son poumon droit subie dans sa jeunesse. Il est hospitalisé plusieurs fois pour des problèmes respiratoires.
Le 14 février dernier, il est admis à l'hôpital Gemelli pour une crise respiratoire qui s'est transformée en double pneumonie. Il y restera 38 jours, soit la plus longue hospitalisation de son pontificat.
Il fait une dernière apparition publique pour le dimanche de Pâques — à la veille de son décès — pour bénir des milliers de personnes sur la place Saint-Pierre.
Il s'offre même une promenade surprise en papamobile, suscitant des acclamations et des applaudissements frénétiques.
Le pape est le chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques dans le monde et chef de l'État de la Cité du Vatican.
Avec des informations de l'Associated Press