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Est-ce qu’on n’en a bientôt fini avec l’inflation?
Les données sur l’inflation présentées mardi par Statistique Canada indiquent encore une baisse pour le mois de juin. L’inflation au Québec a chuté à 2,2% et au Canada l’inflation a été de 2,7% pour le premier mois de l’été.
Mais, est-ce qu’on n’en a bientôt fini avec l’inflation?
«Pas encore», prévient le directeur du Département d’économique à l’Université Laval, Stephen Gordon en entrevue avec Noovo Info. Il faudra attendre que la Banque du Canada atteigne sa cible du 2% et c’est «un processus qui est lent», ajoute-t-il.
La Banque du Canada et le gouvernement fédéral ont convenu de fixer un taux d'inflation de 2% en 1991 à la suite d'une période d'inflation annuelle élevée qui a dépassé 12% en 1981.
«Ç’a été un long débat et ils sont arrivés à un certain consensus en 1991», indique M. Gordon.
La cible de 2% sert de point médian dans une fourchette de 1% à 3%.
La banque centrale affirme qu'un taux d'inflation annuel de 2% correspond généralement à une situation où l'économie fonctionne près de sa capacité maximale, c'est-à-dire lorsque la demande de biens et de services est à peu près égale à ce que l'économie offre.
À mesure que le taux d'intérêt augmente, le coût des emprunts, par exemple pour des prêts hypothécaires, a tendance à augmenter également, ce qui réduit la demande et fait baisser l'inflation avec le temps. L'inverse se produit également lorsque les taux d'intérêt baissent.
À voir également: Vers une baisse du taux directeur? Doit-on fixer ou non son taux hypothécaire?
Dans un document de 2011, la banque centrale a cité quelques raisons pour ne pas cibler un taux d'inflation plus proche de zéro, notamment parce que cela aurait une incidence sur sa capacité à stimuler l'économie.
De même, elle explique qu'avec une cible plus proche de 4 ou 5 %, une inflation plus élevée a tendance à être «plus incertaine et volatile».
«La Banque du Canada a toujours su comment faire ramener le taux d’inflation à cette fameuse cible du 2%», explique M. Gordon à Noovo Info.
Elle y arrive grâce à la variation de son taux directeur à la hausse ou à la baisse. Donc, on peut s’attendre à ce que le taux directeur soit neutre lors du «retour à la normale» ainsi qu’à des taux d’intérêt assez bas, indique M. Gordon.
Par contre, lorsque la cible du 2% sera atteinte, la situation ne sera pas similaire à ce qu’elle était avant la pandémie, d'après l'expert en économie.
«Avant la pandémie les taux d’intérêt étaient exceptionnellement bas, on risque plutôt d’assister à quelques baisses, mais rien n’est coulé dans le béton», indique-t-il.
Pour ce qui est de l’IPC, le directeur du Département d’économique à l’Université Laval estime que les prix devraient revenir généralement bon. Il souligne d’ailleurs que depuis avril dernier, les salaires moyens des entreprises augmentent plus rapidement que l’inflation, ce qui est encourageant.
Stephen Gordon rappelle toutefois que tout est incertain, «il y aura des surprises, des bonnes et des mauvaises. Mon conseil: attendre que le taux corresponde avec vos finances personnelles et ne pas faire d’engagement trop rapidement».
Avec des informations de La Presse canadienne et de CTV News.