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Politique

La fille d'un ancien député conservateur se présente comme candidate libérale

Âgée de 50 ans, Mme Obhrai-Martin dit être fidèle aux idéaux de son père.

La candidate libérale Priti Obhrai-Martin est la fille de l'ancien député conservateur Deepak Obhrai. Elle est photographiée dans son local de campagne, le 7 avril 2025.
La candidate libérale Priti Obhrai-Martin est la fille de l'ancien député conservateur Deepak Obhrai. Elle est photographiée dans son local de campagne, le 7 avril 2025.
/ La Presse canadienne

Une photographie surprenante accueille les visiteurs du bureau de campagne du Parti libéral dans la circonscription de Calgary-Est: celle d'un ancien député conservateur.

Et placé tout près, un vase vert en verre soufflé contenant une partie des cendres de Deepak Obhrai.

Ce vase et la photographie appartiennent à la fille de Deepak Obhrai: Priti Obhrai-Martin qui se présente dans Calgary-Est comme candidate... libérale .

Âgée de 50 ans, Mme Obhrai-Martin dit être fidèle aux idéaux de son père.

«Mon père est vraiment présent parce que c'est lui qui m'a guidée. Plusieurs conservateurs m'ont dit sur ma page Facebook qu'il doit être déçu. Je leur réponds qu'ils ne connaissent pas mon père. Il avait évolué. On ne peut défendre les mêmes politiques, la même idéologie pendant 20, 30 ou 40 ans.»

Deepak Obhrai a été pendant longtemps député de diverses circonscriptions à Calgary. Il a porté la bannière du Parti réformiste, de l'Alliance canadienne et du Parti conservateur avant de succomber à un cancer en 2019.

Il a été élu pour la première fois en 1997. Au moment de sa mort, survenue à l'âge de 69 ans, il était le plus ancien élu du caucus conservateur. Il a tenté sa chance lors de la course à la direction du parti en 2017, mais il avait été éliminé dès le premier tour.

Mme Obhrai-Martn a appris les arcades de la politique au sein des conservateurs. Elle a travaillé avec lui pendant toutes ses campagnes électorales. Elle a même été sa directrice de campagne lors de la course à la direction du Parti conservateur. Son mari, Robin Martin, est aussi un politicien de droite, ayant même tenté en vain sa chance au sein du Parti Wildrose.

Elle s'est éloignée de la politique après la mort de son père, mais l'arrivée de Mark Carney à la tête des libéraux fédéraux a capté son attention.

La candidate libérale dit que son père a toujours parlé en bien de M. Carney pour la façon avec laquelle il a géré la crise économique de 2008-2009 lorsqu'il était gouverneur de la Banque du Canada.

«[Mon père] m'a dit que nous avons pu nous en sortir parce que le système bancaire canadienne est bien géré. Nous avions un excellent équipage pour naviguer en ces eaux troubles et qu'un membre de cet équipage était Mark Carney.»

Autre tournant de sa vie: un voyage réalisé l'an dernier en Tanzanie pour grimper le mont Meru, situé tout près de son lieu de naissance, Ahusha.

«J'étais à 4555 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'était dingue. J'avais vraiment peur, raconte Mme Obhrai-Martin. La peur de l'échec ne compte pas. Dès que j'ai abandonné ce sentiment, ce fut ma bougie d'allumage.»

Elle est l'une des sept candidates à se présenter dans cette circonscription aux nouvelles limites. Son principal adversaire sera le conservateur Jasraj Hallan, qui avait enlevé le comté lorsqu'il s'appelait Calgary-Forest-Lawn en 2019.

En 2021, M. Hallan avait obtenu 44,5 % des suffrages, loin devant la libérale Jordan Stein (27,7%) et la néo-démocrate Keira Gunn (18,1%).

Selon Lori Williams, professeure de sciences politiques à l'Université Mount Royal, Mme Obhrai-Martin doit être considérée comme un joker dans une forteresse conservatrice.

«Les sondages n'indiquent pas une course serrée dans la circonscription à ce moment-ci, mais elle a des racines profondes. Son père a fait partie du caucus réformiste/allianciste/conservateur et son mari a tenté d'obtenir l'investiture du Wildrose en 2016. Elle a du sang conservateur, elle a une notoriété. Je m'interroge.»

Mme Obhrai-Martin dit n'avoir qu'un seul regret: d'avoir déçu des gens qu'elle aime et respecte.

«J'ai fait ce qui était juste. Je sais que la partie de mon père qui croyait au progrès est aux anges.»

/ La Presse canadienne