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Économie

Inflation: ce qui coûte plus cher que l’an dernier au Grand Prix de Montréal 2024

Sans surprise, l'inflation n'a pas du tout épargné le site du Grand Prix de Montréal...

/ Noovo Info

«C’est cher, mais ça ne m’a pas arrêté.» Bien qu’ils font sourciller, les prix des multiples commerces de produits dérivés et concessions alimentaires situés sur le site du Grand Prix de Montréal ne freinent par les amateurs de Formule 1, qui sortent leur carte de crédit aussi rapidement que la monoplace de Max Verstappen.

Selon la porte-parole de Tourisme Montréal, Aurélie de Blois, un touriste dépense en moyenne 1000$ lors due la fin de semaine du Grand Prix.

«Ils dépensent de très gros montants dans les restaurants, les bars, les commerces.»

Ces chiffres sont amenés à augmenter en 2024 en raison de l’inflation, a assuré Mme de Blois.

 

Et l'augmentation des prix de plusieurs produits en vente cette année pourrait être l'une des causes, a constaté Noovo Info.

Encore plus cher pour porter les couleurs de son équipe

À l’instar de l’édition précédente, les prix les plus frappants se situent dans les innombrables kiosques officiels des écuries.

Interrogé par Noovo Info, un client admet avoir déboursé une somme considérable pour un t-shirt de Ferrari.

«J’ai payé 165$ avec les taxes, a-t-il confié. C’est très cher pour un chandail de Ferrari. Je ne sais pas si c’était moins cher l’an dernier, mais je sais qu’ils sont moins chers quand on les achète en ligne.»

«Mais j’avais besoin d’un chandail de Ferrari.»
-Un client interrogé par Noovo Info

Dans un article similaire, Noovo Info rapportait que les tenues officielles de Red Bull étaient à 230$ en 2023. Or, ces mêmes chandails sont maintenant à 240$ avant les taxes. Il s’agit d’une hausse d’environ 4,5% en 12 mois. Et juste à la droite de ces chandails se trouvent toutefois des maillots à manches longues disponibles pour la modique somme de… 340$.

Des employés indiquent que les frais de transport et l’inflation ont grandement augmenté, ce qui a eu un impact sur les prix des différents articles floqués aux couleurs des écuries.

Sous la barre des 100$ l’an dernier, les casquettes et les chapeaux officiels n’ont pas été épargnés par la hausse de prix. Quelques clients ont sursauté après avoir aperçu des casquettes franchir le cap des 100$, elles qui sont maintenant disponibles pour 120$, taxes incluses.

Selon une dame responsable du commerce de l’écurie Aston Martin – équipe du Québécois Lance Stroll – ces prix qui peuvent paraître surprenants demeurent «moins chers qu’au Mexique et aux États-Unis» en raison du coût de la vie.

«Les gens qui viennent ici sont habitués à ce genre de prix, alors ils finissent par acheter», explique-t-elle.

Et les longues files devant les commerces en sont la preuve.

D’autres casquettes et chapeaux sont d’ailleurs plus «raisonnables». Alors que certaines casquettes sont à 85$, des chapeaux ont été aperçus à 95$. Or, dans un article sur les prix des articles au Grand Prix l’an dernier, ce même article avec le logo de Mercedes avait été vu à 80$.

Ce vêtement a donc connu une augmentation de 15$, soit 18,75% par rapport à la dernière course qui s’est déroulée sur l’île Notre-Dame. Vous devrez donc sacrifier un billet vert supplémentaire pour mettre la main sur ce produit.

«C’est vraiment cher, mais tout le monde est prêt à payer pour leur équipe préférée, car ce sont de vrais fans. On vend toujours autant», a renchéri un autre employé.

De la nourriture dispendieuse, mais…

Nombreux sont les concessions alimentaires et les foodtrucks qui tentent de séduire les consommateurs présents sur le site en les invitant à prendre une bière, manger une poutine ou à essayer les nouveautés de leur menu.

Et contrairement aux commerces de produits dérivés, des restaurateurs interrogés par Noovo Info se réjouissent de ne pas avoir eu à augmenter les tarifs affichés sur leur menu de manière trop importante.

«Depuis trois ans, notre limonade avec alcool a augmenté de 50 cents. C’est quand même raisonnable, a révélé le tenancier d’un bar. L’augmentation n’a pas été critique.»

Proposés à 10$ l’an dernier, les burgers semblent avoir emboîté le pas, eux qui sont 50 cents plus chers que l’an dernier.

Certains produits ont toutefois vu leur prix augmenter de manière tout de même importante, selon les menus observés. Par exemple, une poutine à 13$ l’an dernier est désormais à 14,79$: une hausse de près de 14%. Des poutines dans un stand Lafleur ont été trouvées à 13,75$.

Voici une comparaison entre les prix repérés en 2023 (à gauche) et ceux de 2024 (à droite):

Un restaurateur admet également avoir été dans l’obligation d’augmenter de 10% les prix de certains de ses plats en raison des coûts de la marchandise, qui ne cessent d’augmenter.

De leur côté, les crèmes glacées ont connu un gel de prix en 2024, mais ne sont tout de même pas données.

On parle de cornets de marque Drumsticks à 6,50$ l’unité et une glace Häagen-Dazs à 8$.

À titre comparatif, une boîte de quatre Drumsticks est présentement en vente à 6,99$ au IGA.

Tout comme lors des grands festivals ou des évènements au Centre Bell, le coût de la bière est élevé, notamment pour éviter les débordements.

«Les gens trouvent ça cher, mais ils achètent pareil pour se rafraîchir», affirme un vendeur de boissons alcoolisées. «Vendredi, j’ai vendu 500 bières», a ajouté le jeune homme, qui s’attend à battre ce chiffre lors des deux prochaines journées.

Les canettes de 330 ml de la marque Heineken sont passées de 11$ à 12$ en 2024, taxes incluses. Une bière de 473 ml de la marque Sol est quant à elle 15$, taxes incluses. La même canette est à un prix de 4,99$ avant les taxes chez IGA.

Et les billets?

Les places «abordables» pour la course de dimanche ont fondu comme neige au soleil sur la billetterie numérique du Grand Prix du Canada. Certains billets dans les tribunes et en admission générale sont toujours disponibles sur les sites de revente. Bien que les admissions générales semblent avoir été épargnées par la surenchère, plusieurs sièges dans les tribunes ont vu leur prix plus que doubler.

La différence de prix de billets uniquement dédiés pour les journées de vendredi ou de samedi était toutefois moins importante, alors que les fans de Formule 1 étaient davantage à la recherche d’une place pour la journée de dimanche. Il a même été possible de trouver des prix moins chers qu’à la billetterie sur le site StubHub.

Des clients qui n’ont pas peur de dépenser

Malgré ce phénomène montré du doigt par plusieurs consommateurs, cela n'empêche pas les amateurs de Formule 1 à se déplacer sur le site du circuit Gilles-Villeneuve et de sortir le chéquier pour voir leur pilote et leur écurie favorites.

À VOIR AUSSI | Grand Prix: des retombées pour Montréal et les revendeurs en profitent

Une étude commandée par la Société du parc Jean-Drapeau, Tourisme Montréal et le promoteur du Grand Prix du Canada (Octane) a révélé des retombées économiques importantes lors de l’édition 2023.

On parle de retombées économiques directes de 92 M$ en 2023, a révélé Aurélie de Blois. Il s’agit d’une hausse de 13% par rapport à la dernière étude réalisée en 2019.

Tourisme Montréal explique que les retombées économiques directes proviennent des touristes provenant de l’extérieur de la métropole qui se sont déplacés pour venir voir le Grand Prix.

Les Montréalais dépensent quant à eux environ 50 millions $ au total lors de ce long week-end. Des touristes qui viennent à Montréal lors du Grand Prix, mais ne dépensent pas exclusivement sur le circuit, dépensent en moyenne 20 millions $ en tout et pour tout.

«Les dépenses du Grand Prix, c’est plus de 160 millions $», a lancé Mme de Blois, qui ajoute que des commerçants doublent ou triplent leurs chiffres d’affaires lors de l’évènement le «plus important au pays».

«Certains commerçants font en quatre jours ce qu’ils font dans l’année.»
-Aurélie de Blois, porte-parole de Tourisme Montréal

Avec les informations de Juliette Poireau pour Noovo Info