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Journée «historique» pour Hydro-Québec qui annonce avoir enregistré un bénéfice net de 4,6 G$ en 2022, soit la meilleure performance financière depuis la création de la société d’État.
Journée «historique» pour Hydro-Québec qui annonce avoir enregistré un bénéfice net de 4,5 G$ en 2022, soit la meilleure performance financière depuis la création de la société d’État.
Dans les résultats financiers d’Hydro, rendus publics mercredi, on indique que la croissance de 993 M$ par rapport à l’an dernier (le bénéfice s’était établi à 3,7 G$) est principalement due à la «solide» hausse des ventes tant au Québec qu’ailleurs.
Le contexte de la montée des prix de l’électricité ainsi que les périodes de grands froids observées en 2022 explique aussi le sommet inégalé d’Hydro.
Voyez le compte-rendu d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.
«Hydro-Québec a terminé 2022 en très bonne posture, non seulement sur le plan financier, mais également en raison des nombreux jalons importants que nous avons franchis au cours de l’année», a fait savoir la présidente-directrice générale Sophie Brochu, qui doit quitter son poste le 11 avril prochain.
«Le plan stratégique 2022-2026, c'est pas le plan de Sophie Brochu. C'est le plan d'Hydro Québec», lance-t-elle.
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 22, 2023
Elle quittera en avril#noovoinfo pic.twitter.com/6VNwYVh4YP
Ainsi, la montée des coûts de l’énergie a fait bondir de près de 60% (1,1G$ en 2022) les ventes hors Québec dont les montants ont atteint une somme avoisinant les 3G$.
«Je n’ai pas la crainte qu’on soit privatisé. On est riche», a rapporté Mme Brochu en conférence de presse.
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La flambée des prix sur les marchés mondiaux de l’énergie explique notamment la hausse des résultats de la société d’État. Hydro a pu profiter de la crise énergétique en Europe créée par l’invasion russe en Ukraine. Le conflit a fait grimper les prix du gaz naturel affectant également le prix de l’électricité dans les marchés du nord-est des États-Unis.
On indique que la moyenne annuelle des prix de l’électricité en Nouvelle-Angleterre, le plus important marché d’exportation d’Hydro, a pratiquement doublé d’une année à l’autre.
Le volume total des exportations s’est pratiquement maintenu depuis 2021, atteignant 35,6 TWh en 2022.
«La vie change et il faut avoir l'agilité et la flexibilité dans le temps», lance Sophie Brochu. #noovoinfo pic.twitter.com/yDtoHMpUXf
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 22, 2023
Au Québec, le début d’année rigoureux côté météo a occasionné une croissance de la demande d’électricité «dans la plupart des secteurs», indique-t-on dans le rapport. Rappelons que les températures enregistrées dans les premières semaines de l’an ont été les plus froides en plus de 15 ans.
L’effet des températures s’est particulièrement fait ressentir en janvier «où elles ont en moyenne été inférieures de 7 °C à celles de 2021». Celles-ci ont entraîné un accroissement de 3,0 TWh (ou 258 M$).
Soulignons que la consommation d'électricité au Québec a fracassé un nouveau record il y a un peu moins de 3 semaines alors qu'un pic de demande de 42 701 mégawatts (MW) a été enregistré.
Hydro souligne que la demande de «base» domestique a aussi progressé de 2,4 TWh (ou 202 M$). Dans l’ensemble, les ventes d’électricité au Québec ont rapporté 912 M$ de plus qu’en 2021.
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«Enfin, la majoration des cours de l’aluminium a fait grimper les ventes d’électricité de 211 M$, tandis que l’indexation des tarifs les 1ers avril 2021 et 2022 a eu un impact favorable de 239 M$», ajoute-t-on.
«Hydro-Québec sera en mesure de verser à son unique actionnaire, le gouvernement du Québec, un dividende de 3,4 G$, soit le plus élevé de son histoire», s’est réjoui Jean-Hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière. «Une excellente cuvée!», a lancé Mme Brochu à cet effet, lors d'une conférence de presse.
Hydro soutient contribuer «plus que jamais» aux revenus de Québec avec un apport de 6 G$, une hausse de 1,1 G$ par rapport à l’an dernier.
Électricité au Nunavik avec génératrices au diesel:
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 22, 2023
«On veut les convertir à l'énergie renouvelable et voir si les communautés veulent être propriétaires et les opérer. Et quelle technologie? Ce sont des mini-laboratoires du futur»#noovoinfo pic.twitter.com/dFG3mUPxIn
Dans les autres faits saillants, la direction d'Hydro se félicite de l'achèvement du complexe de la Romaine et de la mise en service du deuxième et dernier groupe turbine-alternateur de la centrale de la Romaine-4 en septembre 2022.
Les nombreux évènements météo qui ont frappé le Québec l’an dernier ont mis à mal le réseau d’Hydro qui a dû débourser, au total, 126 millions $ afin de rétablir le service. Il s'agit de la plus importante somme dépensée depuis la crise du verglas 1998.
Les pannes majeures en raison des tempêtes du printemps dernier ont laissé, à elles seules, une facture de 75 millions $ entre les mains d'Hydro. Les forts vents et la mauvaise température qui ont balayé le Québec en pleine période des fêtes ont quant à eux coûté au moins 55 millions à la société d’État.
Hydro confirme cependant que les coûts assumés pour rétablir la situation n’ont eu aucun impact sur les tarifs d’électricité.
Sophie Brochu a profité de la conférence de presse pour reconfirmer qu'«il était le bon temps pour elle» de laisser son poste chez Hydro. «J’ai 60 ans, je ne veux pas arrêter de travailler et je vais travailler. Mais ailleurs. C’est aussi le temps pour moi de réfléchir à ma propre vie», a-t-elle avoué.
Mme Brochu a annoncé au début du mois de janvier qu'elle quittait son poste le 11 avril prochain, soit avant la fin de son mandat. Avant cette annonce, des rumeurs ont circulé selon lesquelles Mme Brochu aurait des relations tendues avec le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, ce qu'il a nié.
Après l'annonce du départ de Mme Brochu, les principaux partis d'opposition estimaient qu'il y avait «anguille sous roche» et voulaient entendre la dirigeante au sujet des raisons qui ont motivé son départ et sur de possibles dissensions avec le gouvernement.
«Je ne suis pas en conflit avec le gouvernement. Je ne fais pas de la politique. Ce n’est pas ça, c’est une mouvance personnelle et une mouvance organisationnelle», a-t-elle souligné lorsque questionnée sur sa relation avec Québec. «Pour la suite des choses, il est sain qu'il y ait quelqu'un qui soit plus approprié que moi pour gérer la suite de ce qui est à bâtir.»
Avec les informations de La Presse canadienne