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Politique

Yves-François Blanchet écarte complètement le projet d'oléoduc Énergie Est

Le chef bloquiste plaide qu'Énergie Est n'a pas de viabilité économique.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, sort de son autobus lors de sa campagne à Neuville, au Québec, le mardi 25 mars 2025. Le candidat bloquiste, Thierry Bilodeau (Saint-Maurice—Champlain), à gauche, le suit.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, sort de son autobus lors de sa campagne à Neuville, au Québec, le mardi 25 mars 2025. Le candidat bloquiste, Thierry Bilodeau (Saint-Maurice—Champlain), à gauche, le suit.
Michel Saba
Michel Saba / La Presse canadienne

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, dit qu'il y a autant de chances qu'il accepte le projet d'oléoduc Énergie Est que celles qu'il signe la Constitution du Canada.

En conférence de presse à Neuville, dans la région de Québec, le chef souverainiste a pourfendu le projet qui aurait transporté du pétrole de l'Alberta jusqu'au Nouveau-Brunswick, traversant plusieurs villes du Québec.

«C'est ici que traverserait le tuyau. Le tuyau traverserait 800 cours d'eau à travers le Québec. Huit cents cours d'eau! Huit cents rivières, notre plus précieuse ressource», a-t-il envoyé aux côtés de candidats locaux, dont Patrick Bonin, l'ancien porte-parole de Greenpeace Canada qui porte désormais les couleurs bloquistes dans Repentigny.

Alors que le projet a été abandonné en 2017, le conservateur Pierre Poilievre souhaite le relancer, tout comme celui de GNL Québec au Saguenay.

 

Les libéraux ne se sont pas clairement prononcés, mais le chef libéral Mark Carney a promis de donner un droit de veto au Québec lors de la course à la direction du Parti libéral du Canada. Et, vendredi, il a annoncé que les provinces et Ottawa s'entendent pour créer un corridor énergétique.

Double discours?

Questionné à ce sujet, lors d'un point de presse à Toronto, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a dit craindre que M. Carney ne ramène le projet.

«Il a un double discours, a-t-il affirmé. J'ai peur de ça parce que Mark Carney a suggéré en anglais: "oui, on va aller de l'avant avec Énergie Est", et en français il a un peu hésité à dire la même chose. Ça me montre qu'il veut cacher ses véritables intentions.»

Quant aux projets énergétiques, M. Singh a évoqué des «critères». Ils doivent avoir de l'acceptabilité sociale, être respectueux de l'environnement et être menés de concert avec les Autochtones.

Yves-François Blanchet plaide quant à lui qu'Énergie Est n'a pas de viabilité économique, puisque les autres pays ont bien amorcé leur transition vers les énergies vertes. Il s'inquiète également des impacts environnementaux du projet.

Interrogé à savoir si le contexte avait changé depuis, avec les menaces de l'administration américaine, le chef bloquiste a eu cette réponse: «Il y a pas plus de chances que j'appuie Énergie Est que de chances que je veuille qu'on signe la Constitution canadienne.»

Quant au Québec, il cherche à se sortir des énergies fossiles. «On est rendus à développer l'économie du Québec au moins sur une base compatible avec l'environnement», a déclaré M. Blanchet.

La bataille de Trois-Rivières

En après-midi, M. Blanchet s'est rendu dîner à Trois-Rivières. À ses côtés, le candidat de cette circonscription et député sortant, René Villemure, aura fort à faire pour conserver son siège, alors que les conservateurs lui opposeront l'ancien maire de la ville, Yves Lévesque, pour un match revanche.

Lors du scrutin de 2021, M. Villemure avait fait la preuve que chaque vote compte, en l'emportant par à peine 83 voix, une victoire qui a été confirmée à l’issue d’un dépouillement judiciaire.

L'autre député à la table, Yves Perron, avait également vaincu par 3,2 % de majorité au terme d'une lutte serrée dans Berthier-Maskinongé. Or, cela était contre la néo-démocrate, Ruth Ellen Brosseau. Et le parti n'a aucun candidat d'investi à ce jour et connaît un fort recul dans les sondages.

Sondages décevants

Les bloquistes peinent à remonter dans les sondages après avoir chuté en début d'année dans le foulée des assauts tarifaires du président américain Donald Trump et du vent de patriotisme qui a soufflé au Québec comme dans le reste du pays.

Les libéraux, désormais dirigés par Mark Carney, ne cessent pour leur part de grimper. Un coup de sonde de la firme Léger réalisé pour le compte de La Presse Canadienne révèle que les libéraux obtiennent désormais la faveur de 44 % des répondants et les conservateurs de Pierre Poilievre 38 %.

Au Québec, le Bloc qui a longtemps vogué loin en tête dans les dernières années n'obtient désormais que 23 % des intentions de vote, tout comme les conservateurs. Là encore, les libéraux sont loin devant à 41 %.

Le sondage a été réalisé en ligne du vendredi 21 au dimanche 23 mars auprès de 1599 répondants. Il ne comporte pas de marge d'erreur puisqu'il n'est pas probabiliste.

En point de presse, M. Blanchet a dit s'attendre à un portrait bien différent dans les sondages réalisés après le refus du chef libéral de participer au débat de TVA, ou comme dit le chef bloquiste, que M. Carney ait dit s'il se «sacre, (...) se fout» du Québec et que ça ne l'«intéresse pas».

Et lorsqu'un journaliste est revenu à la charge, M. Blanchet n'a pas caché son agacement.

«Il y a un sondage qui est prévu, a-t-il annoncé. Moi, il m'intéresse beaucoup celui-là. Le 28 avril, je pense qu'il y a un sondage avec un échantillonnage extraordinaire! Je pense que ça va être quelque chose comme trois millions, quatre millions de personnes qui vont participer au sondage. Ça va être vraiment l'fun. Dans l'intervalle, faisons une campagne électorale.»

En milieu d'après-midi, le chef bloquiste était en direction de Bécancour, dans le Centre-du-Québec. Il doit ensuite se rendre en soirée à Longueuil, au sud de Montréal, pour un rassemblement partisan..

Michel Saba
Michel Saba / La Presse canadienne