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Pas facile le métier de chauffeur et chauffeuse d'autobus à Montréal.
Les agressions envers les chauffeurs d'autobus de la Société de transport de Montréal sont en hausse depuis le début de la pandémie.
Entre janvier et novembre 2021, 324 cas ont été dénombrés, comparativement à 242 en 2020 et 357 en 2019. Durant cette dernière année, la pandémie n'avait pas encore perturbé nos vies et la STM fonctionnait à plein régime, ce qui n'a pas été le cas en 2020, en raison du confinement imposé au printemps, ce qui a considérablement réduit le volume d'usagers (voir statistiques plus bas).
Ces données officielles cumulent autant les agressions physiques que verbales. Beaucoup de chauffeurs se sont fait enguirlander par des clients à qui ils avaient demandé de porter adéquatement le masque ou le couvre-visage. La consigne d'entrer par la porte avant et de débarquer par la porte arrière pour éviter les déplacements pourrait aussi être une cause de frustration.
«Quand on demande aux clients des fois d'aller un petit plus loin en arrière (au-delà de la ligne jaune), ça ne plait pas à tout le monde et c'est là qu'on risque d'avoir des escalades ou des arguments verbaux. Des fois ça peut finir avec des agressions physiques», déplore Pino Tagliaferri, président des chauffeurs d'autobus, opérateurs de métro et employés de services connexes au transport. Ce syndicat représente 4700 chauffeurs à Montréal.
D'autres chauffeurs se font apostropher, voire cracher au visage, pour exiger le paiement du trajet, car oui, il y a encore des usagers qui ne paient pas. Ce sont 7590 constats pour non-paiement du titre de transport qui ont été émis l'an dernier (métro et bus), soit l'équivalent d'un peu plus d'un individu sur 100 clients vérifiés.
Des cabines pour protéger les chauffeurs et chauffeuses
Depuis plus d'un an et demi, les chauffeurs sont protégés par des plexiglas afin de réduire l'exposition à la COVID-19. Ces installations temporaires sont insuffisantes pour les protéger contre les clients violents.
«Les cabines anti agressions, c'est un dossier qu'en 2022, on voudrait regarder pour un avenir assez rapproché», affirme Pino Tagliaferri.
Les transporteurs de plusieurs grandes villes canadiennes ont adopté ce type d'installation. C'est notamment le cas à Winnipeg au Manitoba où un chauffeur a été poignardé à mort en 2017.
Agressions (physiques et verbales)
Déplacements
(Source : Rapports annuels STM)