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Politique

Gérard Depardieu radié de l’Ordre national du Québec

François Legault est passé des paroles à l’acte, mercredi, en radiant l’acteur français Gérard Depardieu de l’Ordre national du Québec, une éventualité qu’il avait fait miroiter la veille.

L'acteur Gérard Depardieu s'adresse aux médias lors de la conférence de presse du film "Saint Amour" au Festival du film de Berlin 2016 à Berlin, en Allemagne, le vendredi 19 février 2016.
L'acteur Gérard Depardieu s'adresse aux médias lors de la conférence de presse du film "Saint Amour" au Festival du film de Berlin 2016 à Berlin, en Allemagne, le vendredi 19 février 2016.

François Legault est passé des paroles à l’acte, mercredi, en radiant l’acteur français Gérard Depardieu de l’Ordre national du Québec, une éventualité qu’il avait fait miroiter la veille.

Depardieu est plongé dans une nouvelle polémique, depuis qu'un documentaire dans lequel on peut observer ses comportements obscènes lors d'un voyage en Corée du Nord en 2018 a été diffusé.

Le premier ministre a suivi la recommandation du Conseil de l'Ordre national du Québec, qui avait été nommé chevalier en 2002 par Bernard Landry.

S'il appartient au Conseil de l'Ordre national du Québec d'étudier les situations problématiques, il revient au premier ministre de prendre la décision finale.

«Les propos choquants tenus par M. Depardieu, captés par vidéo et circulant dans les derniers jours, démontrent sans équivoque un comportement allant à l’encontre des valeurs de l’Ordre national, dont la devise est "Honneur au peuple du Québec"», peut-on lire dans un communiqué envoyé par le gouvernement.

«Les propos scandaleux tenus par Gérard Depardieu devant les caméras ont choqué le public international, avec raison. Son comportement entache la réputation des membres de l’Ordre national du Québec. J’ai donc pris la décision d’ordonner sa radiation de l’Ordre, effective immédiatement», a lancé M. Legault.

Les images, tournées par une équipe professionnelle qui couvrait la visite de Depardieu lors du 70e anniversaire de la formation de la Corée du Nord, ont été incluses dans un documentaire d’investigation diffusé jeudi dernier sur la chaîne de télévision nationale France 2.

Elles n’avaient jamais été montrées auparavant au public. Certains extraits sont rapidement devenus viraux sur les réseaux sociaux. Gérard Depardieu, 74 ans, est l’une des vedettes les plus connues de France. Il a fait l’objet d’une enquête en décembre 2020 pour viol et agression sexuelle, apparemment à son domicile parisien, suite à des allégations de l’actrice Charlotte Arnould en 2018.

L’enquête est en cours. Gérard Depardieu a nié tout comportement criminel.

Dans la vidéo enregistrée en Corée du Nord par une société de production vidéo non nommée, on voit Gérard Depardieu faire des bruits de gémissement et des commentaires sexuels devant des femmes, y compris une fillette de 10 ans.

On le voit également poser pour une photo en disant qu’il «touche les fesses» d’une interprète nord-coréenne à ses côtés. Le documentaire présente également la comédienne française Hélène Darras, qui a accusé Depardieu de lui avoir touché les fesses lorsqu’elle était une jeune figurante pour le film Disco en 2008.

Le parquet de Paris a annoncé jeudi que Darras avait déposé plainte contre Depardieu en septembre pour agression sexuelle présumée. Dans un bref appel téléphonique aux journalistes ayant travaillé sur le documentaire, Depardieu a déclaré: «Toute cette affaire me dérange profondément» et a refusé une offre d’entrevue. Il a publié une lettre ouverte dans le journal français Le Figaro en octobre où il affirmait: «Je veux vous dire la vérité. Je n’ai jamais, au grand jamais, abusé d’une femme.»

À propos de l’accusation de viol d’Arnould, Depardieu a écrit: «Il n’y a jamais eu de contrainte, de violence ou de protestation.»

«Pendant toute ma vie, j’ai été provocateur, extraverti, parfois impoli… Je n’ai jamais voulu faire de mal, et je m’excuse d’agir comme un enfant essayant de divertir la foule. Mais je ne suis ni un violeur ni un prédateur», a-t-il déclaré dans la lettre ouverte.

Le site d’information d’investigation français Mediapart a publié plus tôt cette année des informations indiquant que Depardieu avait été accusé de harcèlement, d’attouchements ou d’agressions sexuelles par 13 jeunes femmes.

Le documentaire de France 2 affirme que le nombre de plaignantes s’élève maintenant à 16. Le groupe de militantisme féminin français Osez le féminisme a dénoncé la «culture du viol» et a exprimé son soutien à Arnould et aux autres femmes affectées par le comportement présumé de Depardieu.

Le groupe, qui utilise le hashtag #balancetonporc, largement considéré comme ayant contribué à créer la version française du mouvement #MeToo.

Avec de l'information de The Associated Press.