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«Il y aura des ressources supplémentaires. Humaines et matérielles.»
Le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a indiqué que le Canada s'était engagé à augmenter le nombre d'agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui patrouillent à la frontière américaine entre les points d'entrée, bien qu'il ait ajouté que les détails précis restent à venir.
Lors de sa comparution devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale des Communes, mardi, M. LeBlanc n'a pas pu fournir de détails exacts sur le nombre de «bottes supplémentaires sur le terrain», mais a fait savoir que ces détails seraient annoncés dans les semaines à venir.
«En tant que gouvernement, nous n'avons pas pris ces décisions finales», a déclaré le ministre au comité, en réponse aux questions de la députée conservatrice Raquel Dancho.
«Il y aura des ressources supplémentaires. Humaines et matérielles. Nous ferons des annonces en termes d'approvisionnement et de personnel avant (le 20 janvier).»
Cette date correspond au jour de l'investiture du président élu américain Donald Trump, qui a menacé d'imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les importations de produits canadiens et mexicains si les deux pays n'en font pas plus pour endiguer le passage illégal de personnes et de drogues aux frontières.
Le premier ministre Justin Trudeau a rencontré mardi matin les dirigeants de l'opposition, dans son bureau sur la colline du Parlement, pour les informer du plan du gouvernement concernant la frontière canado-américaine.
Le cabinet de M. Trudeau a confirmé que c'est le premier ministre qui a lancé l'invitation à cette rencontre qui a duré près d'une heure.
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Justin Trudeau a également rencontré les premiers ministres de façon virtuelle lors d'une réunion d'urgence le 27 novembre dernier, deux jours après la menace de Donald Trump, et s'est envolé avec Dominic LeBlanc pour la Floride le 29 novembre, où ils ont dîné avec Donald Trump à Mar-a-Lago.
Le chef conservateur Pierre Poilievre est sorti de la réunion pour souligner qu'il ferait valoir auprès de tous les intéressés que les tarifs suggérés par le président américain élu rendront la vie plus chère pour les Américains.
M. Poilievre a indiqué qu'il demandait à M. Trudeau de remédier au «désordre» à la frontière et dans le système d'immigration, ainsi que de réparer les dommages économiques qu'il dit avoir été causés par le prix du carbone et un plafond d'émissions sur la production de pétrole et de gaz.
Le commissaire de la GRC, Michael Duheme, a aussi comparu devant le comité, qui examine les crédits du ministère - bien qu'une grande partie des questions concernaient la sécurité des frontières.
Il a mentionné au comité que la GRC ne disposait pas de renseignements sur les endroits où les gens pourraient tenter de traverser la frontière américaine, ce qui permettrait de savoir où déployer des agents supplémentaires et combien.
La députée conservatrice Raquel Dancho a insisté auprès de M. Duheme au sujet des menaces de tarifs de Donald Trump, plutôt que de réagir aux afflux de marchandises entrant au Canada à des endroits particuliers de la frontière.
«Ils disent que c'est ce qui se passe en ce moment. Ils s'inquiètent des personnes et des drogues qui arrivent du Canada aux États-Unis», a-t-elle mentionné, ajoutant que les tarifs de M. Trump plongeraient le Canada dans une récession économique.
Selon le commissaire de la GRC, la difficulté réside dans le fait que ce n'est un crime qu'une fois que les gens ou les drogues entrent effectivement aux États-Unis.
«Il y a une collaboration (avec les douanes et la protection des frontières des États-Unis). Mais je pense qu'il est vraiment important d'identifier ces zones sensibles en fonction de la position que les États-Unis adopteront.»
La GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada fournissent une liste d'articles qui pourraient améliorer leurs capacités existantes à la frontière, comme des drones ou des hélicoptères équipés de capteurs infrarouges et d'une vision nocturne, a avancé lundi le ministre LeBlanc.
S'adressant aux journalistes à l'extérieur du comité, M. Duheme a précisé que la protection de la frontière est une responsabilité partagée entre les deux pays.
«Les intérêts particuliers que nous avons à la frontière sont les mêmes que ceux des Américains», a-t-il indiqué.
«Vous avez entendu parler du fentanyl, vous avez entendu parler des armes à feu qui arrivent du sud. Il s'agit donc d'une responsabilité partagée.»
Le flux d'armes à feu illégales est un sujet qui a été soulevé lors du dîner de vendredi soir entre Donald Trump, Justin Trudeau et Dominic LeBlanc, a soutenu ce dernier.
«Le premier ministre a dit, lorsqu'ils ont parlé de leurs inquiétudes concernant le fentanyl et les précurseurs chimiques et drogues, que nous nous inquiétions depuis longtemps de la contrebande d'armes à feu illégales au Canada», a expliqué M. LeBlanc au comité.
«Nous avons fait valoir à (Donald Trump) que c'était quelque chose que nous voulions faire en partenariat avec eux.»
M. LeBlanc avait indiqué lundi que son ministère songeait à élargir le mandat de l’ASFC pour inclure la patrouille entre les postes frontaliers. À l’heure actuelle, cette responsabilité incombe à la GRC. Une telle démarche nécessiterait toutefois un changement législatif, a précisé le ministre.
«Nous recherchons toujours de bonnes idées et nous ne rejetons pas celle-ci, mais ce n'est pas une priorité pour nous afin d'arriver à la conclusion que nous souhaitons», a-t-il indiqué.