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Le premier ministre ontarien souhaite plutôt se concentrer sur le plan pour contrer la menace de Trump sur les tarifs douaniers.
Alors que le chef conservateur fédéral Pierre Poilievre s'en est pris au premier ministre Justin Trudeau cette semaine - le qualifiant de trop «faible» pour s'engager avec le président élu des États-Unis, Donald Trump, - le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a refusé de faire écho à cette critque lors d'une entrevue exclusive à la télévision qui doit être diffusée ce dimanche dans le cadre de l'émission Question Period du réseau CTV.
«Je ne vais pas me mêler de la politique fédérale entre M. Poilievre et le premier ministre», a avoué M. Ford à l'animatrice Vassy Kapelos. «Ils peuvent monter sur le ring, s'affronter et voir qui gagne.»
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
M. Ford a ajouté qu'au Canada, «la démocratie régnera toujours» et qu'il «appartiendra au peuple canadien de décider qui sera son prochain premier ministre».
Les commentaires du premier ministre ontarien sont survenus avant le voyage surprise de M. Trudeau pour rencontrer M. Trump à Mar-a-Lago.
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L'annonce fracassante faite par M. Trump sur les médias sociaux cette semaine, qu'il imposerait des tarifs de 25 % sur tous les produits importés du Canada et du Mexique, a déclenché une sonnette d'alarme dans tout le pays.
Elle a également provoqué une réunion d'urgence entre le gouvernement fédéral et les premiers ministres, à l'issue de laquelle M. Ford - qui est également le président en exercice du Conseil de la Fédération des premiers ministres du Canada - a déclaré dans un communiqué qu'au cours des discussions, il avait «souligné que le gouvernement fédéral avait été lent à réagir et qu'il était coincé dans ses retranchements».
M. Trump a menacé de maintenir les droits de douane «jusqu'à ce que les drogues, en particulier le Fentanyl, et tous les étrangers illégaux cessent d'envahir notre pays».
M. Poilievre, quant à lui, a pointé du doigt M. Trudeau, lui imputant la responsabilité de la menace tarifaire.
«Il a perdu le contrôle de nos frontières, il a perdu le contrôle de l'immigration, il a perdu le contrôle des dépenses, et avec cette performance erratique, nous voyons maintenant qu'il a perdu le contrôle de lui-même», avait-il mentionné à propos de Trudeau à la Chambre des communes cette semaine.
«Il n'est pas étonnant que les dirigeants étrangers croient qu'ils peuvent lui marcher dessus, ils le considèrent comme un dirigeant faible et incompétent qui n'a même pas le soutien de son propre caucus», avait-il poursuivi. «Pourquoi ne fait-il pas passer le pays en premier pour une fois ? Permettez l'élection d'une taxe sur le carbone, afin que les Canadiens puissent avoir un premier ministre qui protégera ce pays.»
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Lorsque l'animatrice Vassy Kapelos a demandé à Doug Ford, s'il pensait que le gouvernement canadien pouvait négocier avec M. Trump en position de force. «La force vient de l'unité», a répondu M. Ford.
«Avec tous les premiers ministres, nous devons former l'équipe Canada», a-t-il avancé. «Nous devons mettre de côté nos allégeances politiques et faire ce qu'il y a de mieux pour tout le monde dans le pays, pas pour une allégeance politique ou une autre, parce que nous avons de multiples allégeances politiques dans la fédération.»
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a montré cette semaine qu'elle n'était pas disposée à dénoncer les tarifs douaniers de M. Trump, refusant de dire, lors d'une entrevue à l'émission Power Play de CTV News Channel, si elle qualifierait cette mesure d'injustifiée.
Selon Mme Smith, le Canada devrait répondre aux préoccupations frontalières de M. Trump au cours des deux prochains mois, avant qu'il ne soit de retour à la Maison-Blanche.
Lorsque CTV a demandé à M. Ford s'il croyait fermement qu'un front uni était possible - surtout si l'on tient compte de ses commentaires sur le fait que le gouvernement fédéral était «en retrait» et de la position de Mme Smith sur la question. Ce dernier a répondu qu'il y croyait fermement.
«Je le crois», a lâché le premier ministre ontarien. «Mais nous devons faire bouger le gouvernement fédéral. Nous devons lui demander des comptes.»
«Et c'est ce que nous allons faire, mais nous allons le faire en collaboration», a-t-il ajouté. «Nous allons travailler avec eux. Nous allons les soutenir de toutes les manières possibles pour nous assurer que nous sécurisons la frontière.»
Dans son entrevue, M. Ford a également évoqué le front uni que les premiers ministres ont présenté au gouvernement fédéral pour l'inciter à respecter plus tôt que prévu ses engagements en matière de dépenses de défense dans le cadre de l'OTAN, ainsi que la nécessité de disposer de ressources supplémentaires à la frontière.
Avec les fichiers de Stephanie Ha, productrice superviseuse de CTV News.