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Nathalie Roy, présidente de l’Assemblée nationale, a opposé une fin de non-recevoir aux demandes du parti pour y accéder.
Nathalie Roy, présidente de l’Assemblée nationale, a opposé une fin de non-recevoir aux demandes du Parti conservateur (PCQ) du chef Éric Duhaime pour y accéder.
Le parti a confirmé à Noovo Info la réception d’une lettre de la part de Mme Roy dans laquelle la présidente refuse les demandes du PCQ pour tenir des activités de presse à l’intérieur de l’Assemblée, l’accès à un bureau et l’autorisation de participer à des breffages sur des rapports ou des budgets.
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Mme Roy refuse les demandes du PCQ parce que le parti n’a plus d’élu à l’Assemblée nationale. Duhaime et ses troupes n’ont fait élire aucun député aux dernières élections provinciales et Claire Samson, députée sortante d’Iberville, ne s’est pas présentée.
La présence de Mme Samson représentait le PCQ dans la précédente législature. C’est pour cela que «vous avez pu avoir accès aux services» de l’Assemblée nationale, a écrit Mme Roy dans sa lettre au parti.
La lettre envoyée par Nathalie Roy au PCQ d'Éric Duhaime. | Source: Parti conservateur du Québec (PCQ)
Dans sa demande envoyée à Mme Roy, M. Duhaime rappelait que «plus de 530 000 Québécois ont voté pour le Parti conservateur du Québec» le 3 octobre dernier.
«Sans minimiser le fait qu’un grand nombre d’électeurs ait appuyé votre parti lors des dernières élections générales, je me vois dans l’impossibilité de répondre favorablement à vos demandes puisque vous n’êtes pas un élu de l’Assemblée nationale et qu’aucun autre parlementaire n’y représente votre parti», a répondu la présidente dans sa lettre. M. Duhaime a été défait dans la circonscription de Chauveau au dernier scrutin.
Mme Roy «invite», M. Duhaime à s’adresser «au ministre en titre qui verra à statuer» sur l’aspect du huis clos sur le budget, celui des Finances (Eric Girard, en l’occurrence). Dans tous les cas, le chef conservateur ne trouvera pas un allié en François Legault sur le sujet. Le premier ministre avait déjà déclaré, au lendemain des élections remportées sur une base majoritaire par sa Coalition avenir Québec (CAQ) que M. Duhaime ne disposerait pas de passe-droit à l’Assemblée nationale.
Au PCQ, on n’est toujours pas d’accord avec cette décision, puisqu’on trouve les «demandes raisonnables» et qu’on ne demande «pas un sou aux contribuables», a déclaré l’attaché de presse de M. Duhaime, Cédric Lapointe, dans un entretien avec Noovo Info.
Pour le parti, Mme Roy échoue à un deuxième «test» pour adapter le fonctionnement du parlement selon les nouvelles réalités démocratiques. Un succès aurait été de «donner une voix» au parti, a déclaré M. Lapointe. Le premier test était celui de permettre aux députés péquistes de siéger à l’Assemblée nationale sans prêter serment au roi. Il n’y a pas eu de dérogation, mais la CAQ a déposé un projet de loi en finir avec ce serment obligatoire, à la suite de nombreuses tractations.
Duhaime et le PCQ tenteront-ils donc désormais de taper sur le clou de la réforme du scrutin pour tenter de faire changer les choses? C’est ce qui sera discuté entre les membres à compter de 2023. M. Duhaime n’est toujours pas prêt à réclamer une telle réforme.
Le Parti conservateur a obtenu 13% du vote populaire, le 3 octobre. Pour obtenir une reconnaissance officielle à l'Assemblée nationale, un groupe parlementaire doit avoir recueilli au moins 12 députés ou 20% du vote.
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